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Laurel Hubbard, l’haltérophile transgenre, prend sa retraite sportive

L’haltérophile néo-zélandaise Laurel Hubbard, qui a écrit lundi à Tokyo une page d’histoire en devenant la première sportive transgenre à participer à des Jeux Olympiques, a annoncé mercredi qu’elle prenait sa retraite sportive.

« L’âge m’a rattrapée. En fait, pour être honnête, il m’a probablement rattrapée il y a quelque temps déjà », a déclaré Hubbard, qui, à 43 ans, a plus de 20 ans de plus que la plupart de ses rivales.

« Le fait que je sois toujours en compétition est probablement dû, entre autres, à une quantité astronomique d’anti-inflammatoires, et il est sans doute temps pour moi de raccrocher et de me consacrer à d’autres choses dans ma vie », a expliqué la Néo-Zélandaise.

Lundi, elle n’avait pu soulever la moindre barre lors de la compétition des +87 kg, échouant sur une barre à 120 kg, puis une deuxième et une troisième à 125 kg.

Née homme, Hubbard avait pris part à des compétitions dans les catégories masculines avant d’entamer un processus de transition pour devenir une femme vers 30 ans.

L’haltérophile a tenu à remercier le CIO pour le rôle de pionnier qu’il a joué en lui permettant de participer aux Jeux.

« Je ne suis pas sûre de pouvoir me poser en tant que modèle et inspiration (pour les autres), mais j’espère que ma présence et mon existence peuvent constituer une forme d’encouragement », a-t-elle expliqué à la presse.

La présence de Hubbard, qui pour être sélectionnée avait satisfait aux critères du Comité international olympique (CIO) concernant les sportifs transgenres, a provoqué un débat sur des questions de bioéthique, de droits humains, de science, d’équité et d’identité dans le sport.

Ses supporters estiment que sa qualification pour les JO représente une victoire pour l’inclusivité et les droits des personnes transgenres.

Mais d’autres jugent qu’elle bénéficie d’un avantage injuste sur ses rivales en raison de capacités physiques héritées de sa naissance en tant qu’homme.

En vertu des directives adoptées en 2003, le CIO n’autorisait la participation des transgenres qu’aux sportifs ayant subi une opération de réassignation sexuelle, mais il a abandonné cette exigence en 2015, se concentrant sur des taux de testostérone plus faibles. L’instance olympique devrait publier de nouvelles directives sur la question après les Jeux de Tokyo.

« Je reste persuadée que le débat doit se poursuivre. Bien que nous ayons des règles pour le moment, elles vont sans aucun doute évoluer à mesure que l’on en sait plus sur les athlètes transgenres et sur ce que cela signifie pour la participation au sport », a conclu Hubbard.

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