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JO de Sochi: une mécanique de dopage bien huilée

L’expert belge en dopage Peter van Eenoo s’est dit surpris, jeudi, des révélations du New York Times au sujet d’un système bien huilé de camouflage du dopage parmi la délégation russe des Jeux Olympiques de Sotchi, en Russie, en 2014.

Le quotidien américain, qui se base sur les révélations d’un ancien directeur du laboratoire de Moscou, au centre du scandale, indique que des échantillons d’urine conservés dans cet établissement étaient échangés durant la nuit, via une trappe dans le mur, avec l’aide des services secrets russes, de manière à remplacer les échantillons positifs des athlètes russes par des prélèvements « propres » effectués des mois auparavant.

Peter van Eenoo, qui était un des experts chargés de contrôler le laboratoire moscovite durant les JO de Sotchi, a réagi jeudi sur les ondes d’une radio néerlandaise. « Si c’est correct, c’est extrêmement inquiétant », a-t-il indiqué. « On peut trafiquer les choses de beaucoup de manières, et nous avons nos méthodes de détection pour tout ça. Mais les contrôles antidopage sont complètement perturbés si quelqu’un arrive à ouvrir discrètement un échantillon, échanger l’urine qui y est contenue et le refermer. Bien sûr, cette histoire peut aussi être une invention, ce que j’espère réellement ».

Van Eenoo précise que les échantillons prélevés pour des tests antidopage sont scellés de manière quasi inviolable. « Des tests très poussés sont effectués, et quoi qu’on essaye, cela ne fonctionnait pas d’ouvrir les échantillons sans briser le scellé. Je suis donc abasourdi. Comment est-ce possible? Je n’ai aucune idée de l’endroit où aurait pu se trouver la trappe dans le mur ».

Le laboratoire Antidoping Centre de Moscou n’est actuellement plus accrédité auprès de l’AMA, l’agence mondiale antidopage, « en raison de non-conformité au Standard international pour les laboratoires et aux documents techniques associés ». L’AMA indique sur son site que la révocation est entrée en vigueur en avril 2016.

Grigory Rodchenkov, directeur de ce labo actif durant les JO de Sotchi, affirme dans le New York Times qu’un système bien huilé de dopage avait été mis en place avec l’aide des autorités russes. Des dizaines d’athlètes russes, dont 15 médaillés, en auraient profité.

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