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JO de Londres : J-100 pour « inspirer une génération »

A 100 jours des Jeux Olympiques de Londres, les organisateurs ont dévoilé ce mercredi leur mot d’ordre : « Inspirer une génération ». L’occasion de faire le point sur les préparatifs.

Dans un communiqué, le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge s’est dit persuadé que les JO de 2012 à Londres « inspireront toute une génération ». « Je suis convaincu que la Grande-Bretagne sera à la hauteur de l’événement sportif et livrera un accueil chaleureux », a-t-il ajouté, réitérant le satisfecit qu’il avait délivré le mois dernier à l’occasion d’une ultime revue de détails des sites olympiques situés en majorité dans l’est déshérité de la capitale britannique.

« Les attentes sont considérables, et nous ne les décevrons pas » a de son côté promis le président du Comité d’organisation des jeux Olympiques de Londres (Locog), Sebastian Coe. Londres est prête « à accueillir le monde cet été », a-t-il dit dans un communiqué.

Au total, 10.500 athlètes et quelque 7.500 membres des équipes techniques sont attendus à Londres du 27 juillet au 12 août.

Dans 100 jours Elizabeth II ouvre les 3es jeux Olympiques de Londres

Ce mercredi, l’horloge géante au pied de la colonne de l’amiral Nelson, sur Trafalgar Square, marque J-100 : 100 jours avant qu’Elizabeth II déclare ouverts les 3es jeux Olympiques de Londres, avec sécurité et transports comme défis extra-sportifs majeurs.

Du 27 juillet au 12 août, la capitale britannique sera la première cité à réaliser le triplé olympique : en 1908 et 1948 elle avait déjà accueilli deux éditions des JO des temps modernes. Il y a 64 ans, au sortir de la guerre, on évoquait les « Jeux de l’austérité ». Les athlètes dormaient en dortoirs, dans des baraquements militaires et des collèges.

Aujourd’hui, l’austérité résultant de la crise économique est au rendez-vous. Pour autant, les Jeux de Londres et leur budget de 9,3 milliards de livres (11 milliards d’euros) ne seront pas des JO a minima après ceux, colossaux, de Pékin, mis en scène comme une affirmation de puissance. « Nous ne nous présentons pas comme une superpuissance », a cru bon de préciser le secrétaire d’Etat aux Sports, Hugh Robertson.

Si le gigantisme n’est pas de mise, le Premier ministre David Cameron n’en promet pas moins un remake « du plus grand spectacle au monde », destiné à offrir « le meilleur de la Grande-Bretagne ».

« Développement durable »

Pour s’en assurer, la cérémonie d’ouverture, sous les yeux de 80.000 spectateurs et de milliards de téléspectateurs, a été confiée à Danny Boyle, le réalisateur de « Slumdog Millionaire », récompensé par huit oscars. S’ensuivra l’entrée en lice de quelque 10.500 athlètes originaires de 204 pays dont la Chine, qui rêve de réitérer son triomphe inédit d’il y a quatre ans au tableau des médailles.

Avec en tête d’affiche deux des superstars des jeux de Pékin : « Lightning Bolt », le sprinter jamaïcain Usain Bolt, et « the Baltimore Bullet », le nageur américain Michael Phelps.

Londres voudrait remporter une autre médaille, celle du « développement durable ». D’ores et déjà, le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge assure que la capitale britannique léguera « un modèle » pour les JO à venir, au vu du chantier accompli dans les temps, normes et budgets impartis.

Certaines des installations, sur des friches industrielles décontaminées, dans l’est de la ville, seront conservées en l’état, comme le vélodrome. D’autres seront reconfigurées avec une capacité réduite pour un usage post-olympique, à l’instar du grand stade ou de la piscine à l’architecture audacieuse qui perdra deux ailes en devenant municipale. D’autres enfin seront démontées et revendues, comme l’arène de basket-ball.

L’East End, longtemps synonyme d’abandon, conservera en héritage la gare ultramoderne de Stratford, le village olympique reconverti en logements et des espaces verts le long de la rivière Lee.

Transports et sécurité

Restent deux inconnues de taille : le risque de gigantesques embouteillages dans une ville saturée où les déplacements sont aussi rapides qu’au temps des calèches, relèvent les urbanistes, et la sécurité, 40 ans après la prise d’otages sanglante aux JO de Munich.

Dans le premier cas, 7,5 milliards d’euros ont été déboursés pour moderniser les transports publics, dont le plus vieux métro au monde. 48 kilomètres de couloirs de circulation sont prévus pour les V.I.P et les Londoniens sont officiellement encouragés à pratiquer le télétravail et à éviter les heures de pointe. Quitte à rallonger leurs séjours au pub…

Afin de parer à toute éventualité, plus de 40.000 soldats, policiers et gardes privés contribueront à une mobilisation « sans précédent en période de paix dans le pays », selon David Cameron. Et pour cause. Au lendemain de l’attribution des Jeux à Londres, la ville a connu son pire attentat, qui a fait 52 victimes, le 7 juillet 2005. « Il s’agit de jeux Olympiques. Ils se déroulent à Londres, pas dans une ville en état de siège. Il va falloir trouver le bon équilibre », a expliqué Sebastian Coe, président du Comité d’organisation 2012.

En attendant, chaque scénario-catastrophe fait l’objet d’exercices : accident ; réédition des émeutes urbaines d’août 2011 ; attaque d’un groupe de type Al-Qaïda ou d’un de ces individus isolés que les services de renseignements qualifient de « loups solitaires ».

Dans un registre qui relève davantage du folklore, la police entend faire la chasse aux « streakers », ces exhibitionnistes qui déboulent nus dans les stades. Et le souci de l’ordre public l’a incitée à fermer quelque 80 maisons closes de l’Est End, selon la presse.

Sportfootmagazine.be, avec Belga

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