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 » Je ne cherche pas à masquer mes émotions « 

Émotif, mais pas franchement fragile, Toma Nikiforov occupe une place à part dans le judo belge. Bulgare d’origine, Schaerbeekois de naissance, il est aussi la meilleure chance de médaille belge pour les championnats du monde de Budapest qui s’ouvrent ce 28 août.

Tes larmes après ton élimination prématurée lors des derniers JO restent un des moments forts des Jeux belges. Et tes mots à l’encontre de ton adversaire russe lors du dernier Grand Chelem de Paris ont suscité la controverse. Cette incapacité à retenir tes émotions, c’est quelque chose qui a toujours fait partie de toi ?

NIKIFOROV : Je pense être quelqu’un d’assez émotif, ça oui. D’ailleurs quand j’ai revu les images des Jeux, j’ai repleuré. C’est comme ça, je ne cherche pas spécialement à masquer mes sentiments. Quand j’aime quelqu’un, je l’aime vraiment très fort, mais l’inverse est aussi vrai, je ne suis pas dans la demi-mesure. On fait un sport tellement dur, le haut niveau est tellement exigeant que quand je gagne un combat, forcément, je lâche tout. Je crie, je saute, j’ai mes veines qui ressortent, mes yeux qui sortent quasiment de leurs orbites, je ne changerai plus. Et puis, c’est vrai que quand je perds, cela donne les images qu’on a vues à Rio… Pour moi, c’était réellement la fin du monde à ce moment-là. J’ai d’autant plus de mal à comprendre le flegme d’un Greg Van Avermaet que j’ai croisé quelques heures après sa médaille d’or. J’avais l’impression que le mec revenait d’avoir été faire ses courses, il était serein, ça m’a un peu choqué (rires).

Tu as vécu un début d’année 2017 pour le moins contrasté avec une belle victoire au Grand Prix de Düsseldorf et des défaites surprenantes, comme à Paris ou à l’EURO de Varsovie. Est-ce qu’une année post-olympique n’est pas aussi avant tout une année de transition ?

NIKIFOROV : Mes entraîneurs m’ont posé la même question, mais je n’ai jamais considéré 2017 comme une année de transition. J’aime trop le judo pour accepter de perdre une année. Honnêtement, j’ai du mal à m’expliquer moi-même ces performances contrastées. Je gagne à Düsseldorf comme si j’étais au championnat de Belgique et à côté de ça, je passe complètement à côté à d’autres moments. Perdre, ce n’est pas grave, mais il y a une manière de le faire. Cette saison, j’ai fait des erreurs tactiques de débutant, des trucs qui ne peuvent plus arriver au niveau auquel je suis aujourd’hui. Je travaille pour gommer toutes ces erreurs.

Une médaille en Hongrie, cela te ferait oublier ces 12 derniers mois compliqués ?

NIKIFOROV : n’oublierai rien dès que je l’aurai autour du cou (rires). Après, ce n’est pas pour autant qu’il faut rester bloqué. J’avance, mais j’ai surtout envie de m’amuser. Je suis confiant, je pense que ces championnats du monde vont être très intéressants, mais je ne mets pas plus de pression que ça. Je suis surtout content d’aller là-bas. Moi, je suis bonne ambiance, je ne vais pas à un championnat du monde d’enterrement, mais bien de judo. On va jouer aux cartes, on va s’amuser et puis on va se battre. Et si je repars avec une médaille, ce sera un motif supplémentaire de satisfaction et une motivation de plus pour repartir de l’avant.

Par Martin Grimberghs

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