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Handball : le point sur l’affaire Karabatic et le match présumé truqué

L’icône du handball français Nikola Karabatic et 16 autres personnes ont passé la nuit en garde à vue dans le cadre de l’affaire du match présumé truqué sur fond de paris sportifs. Les joueurs vont probablement reconnaître avoir parié, mais pas triché, confie un avocat.

L’icône du handball français Nikola Karabatic et 16 autres personnes ont été interpellées dimanche par la police, dans le cadre de l’affaire du match présumé truqué sur fond de paris sportifs entre son club de Montpellier et Cesson-Sévigné le 12 mai. Ces interpellations ont eu lieu à l’issue du match entre Montpellier et le Paris Saint-Germain, pour une victoire écrasante de ce dernier.

Au total, 17 personnes ont été interpellées par les policiers, à Paris et Montpellier, dont la star du hand français, Nikola Karabatic, champion olympique pour la deuxième fois avec l’équipe de France aux Jeux de Londres cet été. Karabatic est l’un des sept joueurs de Montpellier à avoir été interpellés dans cette affaire, selon une source policière.

De même source, les autres joueurs que la police entend questionner sont Luka Karabatic (frère cadet de Nikola), le Slovène Vid Kavticnik, et deux joueurs portant désormais les couleurs du Paris-SG mais qui jouaient jusqu’à la saison passée à Montpellier. Il ne peut s’agir que du champion olympique Samuel Honrubia et de l’international serbe Mladen Bojinovic.

« Ils ont parié, c’est une infraction sportive, pas une infraction pénale (…) Pour que la justice puisse intervenir dans cette affaire, on a besoin d’un match truqué, faute de quoi, sur le plan pénal, il n’y a rien, a expliqué sur RTL ce lundi matin Eric Dupond-Moretti, avocat des frères Karabatic. Le match truqué, ça se démontre, c’est le procureur qui doit le démontrer, ces hommes démentent de la façon la plus farouche avoir truqué ce match, ce ne sont pas des tricheurs, le match n’a pas été truqué ».

Six matches de suspension et 15.000 euros d’amende

« Leur déontologie sportive leur interdit de faire des paris. Ils l’ont fait, ils on eu tort et s’en expliqueront », a affirmé l’avocat de Michaël Robin Jean-Yves Lienard, précisant toutefois qu’ils n’ont « en aucun cas laissé filer le match ». « Il suffit de reprendre la bande, revisionner le match pour se rendre compte qu’il n’a pas été sous-joué. On les a calomniés en les faisant passer pour des tricheurs », a affirmé pour sa part Me Cathy Richard, conseil du joueur Wissem Hmam et du kinésithérapeute de Montpellier.

Selon Me Lienard, en cas de simple délit sportif, les joueurs risqueraient six matches de suspension et 15.000 euros d’amende. En revanche, en cas de match truqué, le délit pénal de « fraude et corruption sportive » est passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende.

Les gardes à vue prolongées

Il faut en effet distinguer la faute disciplinaire -imputable aux seuls sportifs et à leur entourage- qui consiste à parier sur un événement dont on est acteur, du délit pénal qu’est le trucage de match -la plupart du temps via des faits de corruption- et dont est passible tout citoyen. La Ligue nationale de handball sanctionne d’un à six matches les auteurs de paris non autorisés, qui peuvent être radiés en cas de récidive et condamnés à des sanctions financières.

Les gardes à vue pourraient « être prolongées », a affirmé Me Franck Nicolleau, avocat de deux autres joueurs, Dragan Gajic et Primoz Prost. A l’issue de leur audition, les personnes interpellées pourront être relâchées sans poursuite ou éventuellement présentées à un juge pour une possible mise en examen.

Me Lienard a par ailleurs précisé que les personnes interpellées à Paris vont être transférées « mardi à Montpellier », à l’exception de la compagne d’un joueur qui, auditionnée dès dimanche matin, devrait quant à elle être transférée « lundi en fin de journée ».

Sportfootmagazine.be, avec L’Express.fr

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