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Golf: la démonstration de force de Bryson DeChambeau à l’US Open

En costaud, l’Américain Bryson DeChambeau a brillamment dompté le Winged Foot, un des parcours les plus coriaces et versatiles au monde, à Mamaroneck (New York), pour s’adjuger le 120e US Open de golf, premier Grand Chelem de sa carrière à 27 ans.

DeChambeau, qui succède à Gary Woodland au palmarès, devient le troisième joueur après les légendaires Jack Nicklaus et Tiger Woods à être sacré dans ce Majeur après s’être également adjugé les championnats universitaire (NCAA) et de golf amateur en 2015.

« C’est un tel honneur de savoir que mon nom côtoie le leur. J’ai tellement travaillé pour ça… M. Nicklaus a toujours été formidable avec moi, il m’a trouvé un sponsor… Tiger aussi a été super avec moi. Je ne les remercierai jamais assez de m’avoir aidé à devenir un meilleur golfeur et une meilleure personne aussi », a-t-il commenté, très ému, en recevant son trophée.

Comme il y a deux mois et demi au Rocket Mortgage Classic, sa sixième victoire jusque-là, le 9e mondial a devancé Matthew Wolff de six coups, alors qu’il en accusait deux de retard avant ce 4e et dernier tour.

Ce dernier, âgé de 21 ans, n’a finalement pas tenu la distance, manquant l’occasion de devenir le premier joueur à s’adjuger l’US Open dès sa première participation depuis Francis Ouimet en… 1913. Mais il est aussi tombé, tout simplement, sur plus fort que lui.

– Biomécanique et protéines –

Connu pour son approche scientifique de son sport – « je tente de comprendre la biomécanique de mon corps », disait-il en 2018 quand des journalistes s’interrogeaient de le voir au practice jusqu’à très tard, directement après les tours -, souvent muni d’un compas avec son carnet de parcours, travailleur acharné, il a profité de l’interruption forcée de la saison à cause du coronavirus pendant trois mois pour suivre un régime hyper-protéiné qui lui a fait prendre 20 kg.

Ce qui lui a évidemment permis de gagner en puissance sur ses drives, atteignant notamment la distance phénoménale de 387 mètres au Memorial mi-juillet ! Il a aussi eu la mésaventure de casser son driver en deux en tentant de s’appuyer sur la canne juste après un coup, au dernier USPGA dont il a fini 4e ex-aequo avec… Wolff.

Ces deux-là ne se sont donc pas vraiment quittés cet été, mais DeChambeau a été plus solide que son adversaire en cette journée dominicale légèrement balayée par le vent, sous les yeux de quelques fans irréductibles venus se mêler aux arbres derrières les barrières, sans briser donc le huis clos imposé.

Et finalement, ce n’est pas tant grâce à ses muscles, qu’à sa précision en seconde approche ou au putt, qu’il doit son succès.

– Eagle contre eagle –

Ainsi, quand Wolff commettait trois bogeys sur les huit premiers trous, lui a réussi le birdie au N.4, avant une formidable passe d’armes au 9e sur lequel l’un comme l’autre ont réussi un eagle.

« C’est à ce moment là que j’ai commencé à me dire que mon rêve pouvait devenir réalité, après ce putt si long qui a fini par rentrer. Mais je me suis fait violence, il fallait que je reste concentré sur la suite, il y avait encore neuf trous à boucler, et comme ça, sur chacun d’eux, j’ai pu jouer du mieux que je le pouvais », a expliqué DeChambeau, yeux intensément fermés comme s’il revivait ces instants cruciaux.

En seconde partie de parcours, il a ainsi encore accentué son avance avec un autre birdie au 11e. Et il a aussi profité de deux nouveaux bogeys et d’un double-bogey au N.16 de son rival, pour être le seul des derniers golfeurs en lice à finir sous le par.

Une performance remarquable, qui se mesure aussi à l’aune de la concurrence, puisque du 3e, le Sud-Africain Louis Oosthuizen (+2) au N.1 mondial Dustin Johnson (6e, +5) en passant par Rory McIlroy (8e, +6), tous se sont encore cassés les dents sur le Winged Foot.

Force est de constater que DeChambeau, non.

Les dix derniers vainqueurs de l’US Open

Les dix derniers vainqueurs de l’US Open, deuxième tournoi du Grand Chelem de golf de l’année, remporté dimanche par l’Américain Bryson DeChambeau à Mamaroneck (New York):

  • 2020: Bryson DeChambeau (USA)
  • 2019: Gary Woodland (USA)
  • 2018: Brooks Koepka (USA)
  • 2017: Brooks Koepka (USA)
  • 2016: Dustin Johnson (USA)
  • 2015: Jordan Spieth (USA)
  • 2014: Martin Kaymer (GER)
  • 2013: Justin Rose (ENG)
  • 2012: Webb Simpson (USA)
  • 2011: Rory McIlroy (NIR)

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