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Gala de boxe au stade Roi Baudouin pour le premier champion du monde belge

Samedi, après… 73 ans d’absence, la boxe fait son grand retour au stade Roi Baudouin. Avec en tête d’affiche, un combat pour le titre mondial opposant le Belge Ryad Merhy au Chinois Zhaoxin Zhan. Dans un sport où les champions du monde sont plus nombreux que les catégories, certains estiment que le Carolo n’est pas le premier Belge à mériter ce titre.

Il y avait 73 ans qu’un combat de boxe n’avait plus été organisé au stade Roi Baudouin. Le 23 mai 1948, Cyrille Tarzan Delannoit avait battu le champion d’Europe français Marcel Cerdan en poids moyens au stade du Heysel. L’un des grands moments de l’histoire de la boxe en Belgique.

Samedi, lors d’un nouveau gala de boxe qui se tiendra de 14h45 à 23h45, Ryad Merhy (29 victoires, une défaite) peut suivre les traces de Delannoit. Le Belge, âgé de 28 ans, défend son titre mondial WBA en poids lourds-légers contre le Chinos Zhaoxin Zhang (dix victoires, une défaite, un combat sans vainqueur), qui possède depuis décembre 2020 le titre asiatique WBC. Il remplace le Sud-Africain Kevin Lerena, le champion du monde IBO contre lequel Merhy aurait dû initialement combattre, mais qui est blessé.

Au départ, le combat aurait dû avoir lieu au Palais 12, mais le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close et l’Échevin des Sports Benoit Hellings ont donné leur feu vert pour l’organiser au stade Roi Baudouin. Comme il aura lieu en extérieur, on pourra accueillir davantage de spectateurs. Au Palais 12, seuls 2.500 personnes auraient été autorisées. Selon l’organisateur Alain Vanackère, les billets se sont vendus comme des petits pains.

En plus du combat principal, six autres titres seront mis en jeu. Dont un chez les femmes, où Femke Hermans affrontera la Géorgienne Elene Sikmashvili pour le titre mondial IBO en poids super-moyens. Plus d’informations sur: 12rounds.be.

PREMIER CHAMPION DU MONDE BELGE, MAIS…

C’est une situation inadmissible, qui n’est pas près de changer. Même si tout le monde ou presque, le déplore, ou fait semblant de le déplorer, il y a actuellement beaucoup plus de champions du monde (55), que de catégories (17).

Parfois même quatre différents, un par (grande) fédération mondiale (WBC, WBA, IBF, WBO), sans compter les autres. C’est notamment le cas des lourds-légers (entre 79,378 et 90,719 kg), où Ryad Merhy défend son titre WBA. La World Boxing Association a même poussé le vice jusqu’à attribuer un titre de super champion, détenu par le Français Arsen Goulamirian, le seul vainqueur de Merhy à ce jour.

Il n’empêche que si ceux qui le contestent ont des arguments, on peut considérer que Ryad Merhy est le seul champion du monde de boxe de l’histoire du sport belge. A condition de ne pas tenir compte des titres mondiaux IBU (International Boxing Union), une fédération exclusivement européenne non reconnue par les Américains, conquis en 1936 par le le mi-lourd Gustave Roth, et en 1938 par le welter Felix Wouters (le cousin du grand-père de l’arbitre Philippe Wouters).

ROTH ET WOUTERS, CES DEUX AUTRES « VRAIS » CHAMPIONS DU MONDE

Beaucoup, dont Alain Van Driessche (VRT), une encyclopédie vivante de la boxe belge, considèrent qu’il s’agit de « vrais » titres mondiaux, d’autres non. En résumé les Américains ne daignaient pas venir défendre leurs titres en Europe, tandis que, sauf exception (Jack Dempsey – Georges Carpentier le 2 juillet 1921 à Jersey City), les Européens n’avaient aucune chance d’être invités à leur donner la réplique aux Etats-Unis. D’où la création de cette IBU à Gand, le 1er juin 1913. Autrement dit ces ceintures IBU ont en effet une valeur indéniable.

« Le boycott américain a finalement incité l’IBU à se concentrer exclusivement sur les titres européens à partir de 1938 », explique Alain Van Driessche. « Mais Staf (Gustave Roth) et Félix (Wouters) ont incontestablement été de vrais champions du monde. »

De plus, à la différence de Merhy, Roth et Wouters ont suivi la filière classique pour arriver au sommet: championnat de Belgique, championnat d’Europe, championnat du monde. Et il n’y avait pas de « super champion IBU » au-dessus d’eux.

« Justement », coupe Alain Vanackère, manager du Bruxellois, et organisateur de la réunion de samedi. « Nous avons prouvé qu’il y a moyen de se hissser au plus haut niveau en brisant ce tabou de la filière classique obligatoire. » Enfin cinq challengers (Jean-Pierre Coopman le 20 février 1976 contre Mohamed Ali, Jean-Marc Renard le 2 juin 1989, Alex Miskirtchian le 31 mai 2014, et deux fois Stéphane Jamoye le 23 avril et le 13 septembre 2014), ont échoué dans la conquête d’un titre mondial.

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