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Gabart : « Je ne suis jamais allé aussi loin physiquement »

« Je ne suis jamais allé aussi loin physiquement », a affirmé François Gabart à son arrivée en vainqueur de la Transat anglaise mardi soir à New York, à la barre de son trimaran géant Macif, un plan VPLP de 30 m.

Gabart, 33 ans, a passé la ligne d’arrivée, au large de New York, à 18h24 locales (00h24 mercredi heure française), après 8 j 8 h et 54 min de mer, à 23,11 noeuds de moyenne. A quelques minutes près, il n’a pas battu le record établi en 2004 par Michel Desjoyeaux (8 j 8 h 29 min), sur un parcours il est vrai un peu plus court, avec une arrivée à Boston.

« Je suis défoncé, décalqué », a-t-il déclaré après avoir accosté à une marina de Brooklyn. « Aujourd’hui, j’ai pu me reposer un peu mais hier (lundi), je ne savais plus où j’habitais. Je n’ai pas été dans un tel état de fatigue depuis très longtemps, même pendant le Vendée Globe » (2012-2013, qu’il a remporté, ndlr).

« Je commençais à avoir des +hallu+ (hallucinations) sonores, a ajouté Gabart, j’entendais la radio, des gens me parler. Je me disais ‘non, non’, pas maintenant, ce n’est pas possible, je ne veux pas, je ne veux pas, c’est interdit. Quand tu commences à entendre des voix, c’est que ça ne va pas très bien ».

« Gérer un bateau qui fait 30 mètres, c’est dur physiquement, a-t-il souligné. Je ne sais pas combien d’heures de manivelle j’ai fait au cours de cette traversée. Ca ne s’arrête jamais. Des moments difficiles, il y en a eu un paquet (…), il n’y a eu que ça. Ce sont des bateaux qui sont compliqués, il y a tellement de paramètres, de réglages en termes d’électronique, d’informatique, il faut être capable de gérer tout ça ».

« Je ne me suis pas fait peur, a-t-il indiqué, mais j’ai eu des moments où j’ai senti que j’étais à la limite, que je n’avais pas de marge ». « Chaque fois que tu pars faire une course en solitaire, tu n’as pas d’autre choix que de te dépasser, de faire des choses que tu ne te croyais pas capable de faire et à chaque fois tu progresses ».

« Le bateau a un potentiel extraordinaire. Les sensations de glisse que ces bateaux procurent sont juste extraordinaires, j’adore ça », a souligné Gabart. « Je suis hyper fier de ce que j’ai fait pour ma première course sur un bateau comme ça, j’ai pas fait de boulettes ».

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