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Fin de carrière pour Steve Nash, l’homme aux 10 335 passes

Stagiaire Le Vif

Le meneur de jeu, 41 ans, a décidé de prendre sa retraite. Freiné depuis deux ans par des blessures au dos, le joueur des Lakers était un maitre de la passe et possédait une vision du jeu hors norme. Appartenant à la caste des grands meneurs de jeu, un des meilleurs de sa génération, il laissera une trace impérissable dans l’histoire de la NBA.

Voici un petit aperçu chiffré de « Captain Canada »: 17.387 points, 10.335 passes décisives, 2 titres de MVP de la saison régulière, 5 titres de meilleur passeur et 8 fois sélectionné pour les All-Star Games.

Le basketball perd un de ses meilleurs représentants avec la retraite sportive de Steve Nash. Meilleur car peu ont pu se hisser jusqu’au niveau que Nash a atteint durant sa carrière. Meilleur car en terme de vision du jeu et de qualité de passe, il n’avait presque pas d’égal. Meilleur, car tout simplement différent!

Pour illustrer cette différence, voici comment James Mc Callum, célèbre journaliste chez Sports Illustrated, avait introduit un article hommage, il y a plus de 10 ans. « C’est un petit homme pour un jeu de grands garçons, un joueur blanc dans un jeu dominé par les Noirs, un Canadien dans un jeu d’Américains, un homme aux cheveux longs dans un jeu où les cheveux courts sont légions, un homme politisé dans un univers apolitique. »

Débuts difficiles

Avec sa taille (1m91), Nash était loin des standards athlétiques et physiques requis en NBA. Pendant presque deux décennies, il a donc utilisé sa vista, son intelligence et sa vitesse pour se faire un nom dans la ligue nord-américaine. Pourtant, ses débuts n’ont rien à voir avec certaines succes stories à l’américaine.

Après avoir achevé ses études secondaires, avec un titre de meilleur joueur de sa province, la Colombie-Britannique, son coach envoie des vidéos et rapports de son protégé aux universités du pays. Aucun des 30 établissements ne répondra par l’affirmative à l’appel du pied de son coach. Jusqu’à ce que Dirk Davey, coach de Santa Clara, petite université jésuite californienne, tombe littéralement sous le charme du bonhomme. Sentant qu’il tient son « coup du siècle », il décide de le superviser sur place, au Canada, pour conclure l’affaire. « J’étais nerveux comme jamais à l’idée que quelqu’un d’autre le voit jouer. Il ne fallait pas un Prix Nobel pour se rendre compte que le garçon était bon. »

Steve Nash, époque Santa Clara. Son numéro 11 sera retiré par l'université en 2005, en hommage au meilleur joueur que les Broncos ont connu.
Steve Nash, époque Santa Clara. Son numéro 11 sera retiré par l’université en 2005, en hommage au meilleur joueur que les Broncos ont connu.

Heureusement pour Davez, aucun autre recruteur n’est présent ce jour-là. Une voie royale s’ouvre pour le recrutement du meneur de jeu. A une condition : muscler son jeu défensif. Steve Nash raconta par la suite que le coach lui aurait dit qu’il était le joueur le plus mauvais défensivement qu’il ait croisé ! Qu’importe, Steve n’étais pas né pour défendre, mais pour changer le cours des matchs, par ses shoots aux 3 points, ses passes décisives et sa faculté à libérer des espaces.

Rookie à 22 ans

Nash, en maillot 11 et après avoir marqué les esprits pendant quatre saisons pour le compte des Broncos de Santa Clara (son numéro 11 fut retiré par la suite), effectue enfin le grand saut. Drafté en 15e position par les Suns de Phoenix, ce qui constitue toujours la meilleure performance pour un Canadien, Steve Nash va enfin pouvoir fouler les parquets qui le font tant rêver, à 22 ans. Sa saison de Rookie ne marquera pas les esprits, avec 10,5 minutes de jeu, 2,1 assists et 3,3 points par match de moyenne. Il faut dire qu’avec Jason Kidd et Kevin Jonhson comme concurrents directs, Steve ne pouvait espérer mieux. Malgré une deuxième saison de bien meilleure facture, il est échangé contre deux joueurs des Dallas Mavericks. A Dallas, Nash a enfin la possibilité d’être un titulaire à part entière. Il y restera six ans, le temps de disputer quatre saisons de haut niveau et de surtout se révéler comme un passeur-artilleur hors pair. Son habileté aux trois points se fait d’ailleurs remarquer. Dirk Nowitzky, ancien coéquipier et grand ami de Nash, a récemment commenté son shoot longue distance. « Il est un des meilleurs shooteurs de l’histoire alors même qu’il ne cherchait pas à shooter tant que ça, ce qui est plutôt drôle. Mais quand il le faisait il était incroyable ». Il est 15e au top 50 des meilleurs joueurs aux 3 points. Sur l’ensemble de sa carrière, son pourcentage de réussite pour l’exercice avoisine les 42%, le plus haut total ex-aequo avec Kyle Corver. Bosseur devant l’éternel, sa régularité aux passes et shoots ne devait rien à personne.

Echouant aux portes des play-offs et en fin de contrat, Steve Nash décide de retourner dans son premier club, les Suns de Phoenix, pour 6 ans et 65 millions de dollars. C’est le début de la légende Steve Nash. Pour ses deux premières saisons, il brigue deux fois de suite le titre de meilleur joueur de la saison régulière, le sacro-saint MVP. Ce doublé permet à Nash de rejoindre les étoiles qui ont marqué le sport, les Chamberlain, Russel, Abdul-Jabbar, Moses Malone, Bird, Magic Johnson, Jordan, Duncan et autre LeBron. Il fait maintenant partie de la galaxie NBA, à jamais.

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Il n’est que le 3e meneur de jeu à recevoir cette distinction. Une manière de récompenser son talent immense pour faire briller ses partenaires, son altruisme à toute épreuve, dans un sport où les statistiques individuelles sont reines.

Nash devient le chef d’orchestre des Suns, il tient sa revanche. Les Suns se métamorphosent au contact de Captain Canada. Quand Nash débarque, Phoenix sort d’une piteuse saison à 29 victoires pour 53 défaites. Le « nice guy » va emmener tout le monde dans son sillage. Brillant et faisant briller, les Suns terminent leur saison avec 62 victoires pour 20 défaites. Tout simplement le meilleur résultat de tous les temps. Une saison record, qui tient toujours. En véritable architecte, l’homme au compas dans l’oeil permet à ses coéquipiers, comme Boris Diaw ou Amar’e Stoudemire, de réaliser leurs meilleurs saisons aux côtés du numéro 13 des Suns.

Sur ses 8 saisons avec les Suns, Nash mettra tout le monde d’accord, avec 5 titres de meilleur passeur, le roi de l’assist, c’est lui. Et personne d’autre. Malheureusement pour lui, les Suns loupent deux années de suite les play-offs. Il sait qu’il lui sera désormais très difficile de briguer la dernière ligne de palmarès qui lui manque, à savoir le titre en NBA.

Dernier challenge chez les Lakers

Sa belle idylle avec les Suns prend fin en 2012 quand il signe pour le rival, les Los Angeles Lakers, pour 3 ans et un contrat de 27 millions de dollar, à 38 ans passé, mais les patrons des Lakers croient encore en lui. Car si c’est bien dans la Cité des Anges qu’il effectuera la 10.335e passe décisive de sa carrière, devenant le 3e meilleur passeur de l’histoire NBA devant le légendaire Mark Johnson, son passage sera surtout marqué par les blessures à répétitions. Atteint de spondylolisthésis, une affection du squelette humain, qui provoque des contractions musculaires et des maux de dos, il ne jouera que 15 matchs pour la saison 2013-2014 et vivra une saison blanche cette année. C’est ce qui l’a poussé à se retirer des parquets. Les hommages n’ont pas manqué dans l’univers du basketball, comme celui de Gregg Popovich, coach des San Antonio Spurs et éternel rival : « Quand je pense à Steve Nash, je me dis toujours que c’est quelqu’un contre qui il fallait être impérativement préparé. C’est quelqu’un qui vous effrayait quoi qu’il arrive et qui vous obligeait à changer complètement votre plan de jeu. C’était aussi un sacré compétiteur qui était constamment guidé par une force intérieure. Il jouait avec classe et intelligence. Ce sont ces qualités-là qui faisaient de lui un joueur très spécial« .

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