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F1 : Fernando Alonso, un champion hors-normes

En tête du championnat du monde de Formule 1 après deux courses disputées au volant d’une Ferrari inconduisible, l’Espagnol Fernando Alonso, vainqueur dimanche en Malaisie, est un champion hors-normes, capable de s’adapter à des circonstances extrêmes.

« Toutes les victoires ont un goût différent mais quand c’est très difficile, comme aujourd’hui, on apprécie encore plus », a dit Alonso après avoir bu le champagne, au terme d’une course à rallonge (2h45, neutralisation comprise) qu’il avait espérée chaotique et qu’il a parfaitement maîtrisée, bien aidée par une Scuderia Ferrari soudée derrière lui.

Malgré des essais hivernaux frustrants, à Jerez et à Barcelone, malgré des qualifications très moyennes en Australie (12e sur la grille) et en Malaisie (8e), malgré une F2012 très difficile à comprendre, à régler, à piloter, alors que des milliers de données ont été accumulées depuis son lancement, Alonso ne s’est jamais énervé, il a continué à motiver ses ingénieurs.

Malgré les questions lancinantes des journalistes italiens et espagnols sur cette monoplace trop avant-gardiste, sur le déclin éventuel de la Scuderia, sur sa motivation personnelle, Alonso a toujours gardé son calme, répondu avec précision et sans langue de bois. « Cette victoire ne change rien à notre situation, qui ne nous convient pas », a-t-il même affirmé, dimanche soir à Sepang.

Sur les six champions du monde alignés en 2012, Fernando est sûrement celui qui dispose actuellement de la moins bonne voiture. Mais comme il a beaucoup mûri depuis ses sacres de 2005 et 2006, et comme il est très intelligent, il est capable de tirer la quintessence des moyens dont il dispose, avec un seul objectif : engranger des points en attendant des jours meilleurs.

Un capitaine exemplaire

« En 60 ans de F1, la Scuderia Ferrari a déjà montré plusieurs fois de quoi elle est capable », a averti dimanche soir le formidable Fernando, avec en prime une pensée pour les salariés de Ferrari « qui iront travailler lundi matin à Maranello, avec le sourire grâce à cette victoire, mais qui n’ont pas besoin de motivation supplémentaire parce qu’ils travaillent pour Ferrari ».

Non seulement Fernando est un pilote d’exception, sur la piste, même s’il se rate quelquefois parce qu’il est obligé de prendre des risques, mais en plus il est le leader charismatique dont la Scuderia a besoin.

Donné vainqueur à 66 contre 1 par les bookmakers dimanche matin, Fernando le magnifique a déjoué tous les pronostics, joué avec la pluie et les pneus, et résisté jusqu’au bout à Sergio Pérez dont la Sauber à moteur Ferrari a montré, tour après tour, à quel point la F2012 est une monoplace moyenne, de milieu de tableau.

« Le but, c’est de redevenir compétitifs pour gagner aussi le dimanche quand il fait beau », a souri Fernando, puis il a passé un message très clair à tous ceux qui voyaient déjà le jeune Pérez, 22 ans, issu de la Ferrari Drivers Academy, dans le baquet de Felipe Massa, son lieutenant brésilien : « Avec Felipe, nous formons une équipe très forte et très soudée ».

Alonso est bien le chef de la Scuderia Ferrari, un capitaine exemplaire qui tient bon la barre en pleine tempête et a accumulé assez d’expérience, tout au long de 180 Grands Prix, pour savoir qu’en F1 les rapports de force peuvent changer très vite. Un peu comme la météo de dimanche à Sepang.

Sportfootmagazine.be, avec Belga

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