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Entretien avec Jean-Michel Saive: « Je ne sais pas si c’est le corps ou la tête qui a lâché en premier »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Jean-Mi, c’est fini. Après 25 titres de champion de Belgique. 74 semaines en tête du classement mondial. 7 participations aux Jeux Olympiques. Et 1.084 voyages à l’étranger (dont 40 séjours en Chine). Voici plein de petites confessions qu’il n’a jamais faites.

Jean-Michel Saive à propos…

…de sa décision d’arrêter sa carrière : « Ça faisait plusieurs mois que ça me trottait sérieusement dans la tête, mais ce jour-là (un déplacement du Logis Auderghem à Tiège, ndlr), il y a eu un déclic. J’avais le dos bloqué, je ne savais plus sortir mon coup droit. J’y suis quand même allé. Parce que je suis parfois trop gentil… Je jouais contre un B0, ça n’allait pas du tout. Je n’ai pas voulu abandonner. En jouant ce match-là, je savais que c’était fini. Il me reste encore 25, 30 ou 40 années à vivre, j’ai envie de bien les vivre. Et comme par hasard, à partir du moment où j’ai décidé que c’était la fin, les douleurs ont commencé à partir d’elles-mêmes. Je ne sais pas si c’est le corps ou la tête qui a lâché en premier, finalement ! »

…du titre dont il est le plus fier : « Le Top 12, c’était ce qui se faisait de mieux, c’était le tournoi le plus prestigieux, c’était mythique. Ma victoire là-bas (en 1994, ndlr) a une place à part aussi parce qu’elle m’a permis de devenir numéro 1 mondial. En rentrant au vestiaire, je n’arrivais plus à retrouver ma respiration, tellement c’était fort. Cette année-là, je suis aussi champion d’Europe individuel, je gagne l’European Master et la Coupe d’Europe avec La Villette. Malheureusement, c’est une année où il n’y a ni Championnats du monde, ni Jeux Olympiques. On était trois joueurs européens à tout écraser : Jan-Ove Waldner, Jean-Philippe Gatien et moi. Ça a duré deux ans. On était les Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic. »

…des Jeux Olympiques où il n’a jamais décroché de médaille : « Par rapport à mon palmarès et à la façon dont j’ai dominé le ping mondial pendant une bonne période, c’est dommage. Quand je me retrouve à des réunions avec des médaillés, ça me fait quelque chose. Ça a été mon chemin, mon parcours. Quelque part mon chemin de croix. Je n’ai jamais eu mon momentum aux Jeux. Ma plus grosse déception, c’est Atlanta. Je suis allé en quarts de finale et je me voyais vraiment sur le podium. Et, comme si c’était un signe, un résumé de mon histoire aux JO, ça s’est mal terminé. À Londres en 2012, en arrivant, la porte d’un ascenseur se referme sur mon épaule et me blesse. »

Par Pierre Danvoye

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