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Dopage : Tyson Gay et Asafa Powell positifs, l’athlétisme ébranlé

L’athlétisme a été ébranlé dimanche, à moins d’un mois des Mondiaux, par l’annonce des contrôles positifs de l’Américain Tyson Gay et du Jamaïcain Asafa Powell, qui sont venus s’ajouter à la longue liste des sprinteurs de renom pris par la patrouille du dopage.

En l’espace de quelques heures, ce sont les deuxième (Gay 9.69) et quatrième (Powell 9.72) performeurs mondiaux de l’histoire sur 100 m qui ont révélé qu’ils avaient été contrôlés positifs. Cette onde de choc a secoué toute la planète athlé alors que se profile le rendez-vous mondial de Moscou (10-18 août), où l’on attendait beaucoup du duel entre Gay et la superstar Usain Bolt.

Gay, qui a déclaré forfait pour Moscou, a été contrôlé positif hors compétition en mai et n’a pas précisé le produit en question alors que Powell a dit avoir été contrôlé à un produit stimulant (oxilofrine), apparenté à l’éphédrine, lors des sélections jamaïcaines pour les Mondiaux fin juin.

Il fait partie d’un groupe de cinq jamaïcains positifs, avec également sa camarade d’entraînement Sherone Simpson, prise pour le même produit.

Gay et Powell, qui dominaient le sprint mondial avant l’avènement d’Usain Bolt, ont plaidé l’erreur involontaire tout en acceptant leur responsabilité.

L’Américain, triple champion du monde en 2007, a dit avoir été trompé par une personne en qui il avait confiance. « Mon erreur n’est pas d’avoir triché mais de ne pas avoir été plus vigilant », a de son côté expliqué dans un communiqué le Jamaïcain, ancien détenteur du record du monde.

Cette annonce est un coup d’arrêt spectaculaire pour Gay, qui semblait parti pour réaliser sa meilleure saison depuis 2007. il avait retrouvé la santé et la forme après des années marquées par des problèmes physiques, qui l’ont privé en 2008 et 2012 d’une médaille olympique individuelle, son grand crève-coeur.

L’ombre du dopage sur le 100 m Il détenait les trois meilleures performances mondiales de la saison sur 100 m (9.75, 9.79 et 9.86). Et ses 19 sec 74 sur 200 m (23 juin) constituaient la deuxième performance de l’année à seulement 01/100 de Bolt.

Powell, plus discret ces derniers temps car toujours handicapé par des pépins physiques, venait de signer 9 sec 88 à Lausanne après avoir échoué à se qualifier pour les Mondiaux à titre individuel aux sélections jamaïcaines.

Ce dimanche noir montre que l’ombre du dopage continue de planer sur le 100 m, la discipline la plus médiatisée de l’athlétisme. Si ces deux contrôles positifs ne causeront pas le tremblement de terre engendré par le scandale Ben Johnson (lors des JO-1988), ils s’ajoutent aux nombreuses affaires de dopage liées à des sprinteurs de renom.

Les Américains Tim Montgomery, Justin Gatlin ou Marion Jones, le Britannique Linford Christie, les Jamaïcains Yohan Blake et Shelly-Ann Fraser-Pryce: la liste des sprinteurs qui ont tutoyé les sommets mais dont le nom est entaché par le dopage est en effet déjà longue.

Le mois dernier, Veronica Campbell-Brown, championne du monde en titre et double championne olympique du 200 m (2004, 2008), avait été suspendue à titre provisoire après un contrôle positif lors de la réunion de Kingston le 4 mai, ce qui avait jeté le doute sur la propreté de l’athlétisme jamaïcain, souvent montré du doigt depuis qu’il domine outrageusement le sprint mondial.

Dans ce contexte, les yeux se tournent souvent vers Usain Bolt, qui n’a lui encore jamais été lié au dopage. Récemment, « La Foudre » clamait haut et fort: « Je suis propre, je n’ai aucun problème avec ça. Après, je ne peux pas répondre au nom des autres ».

Asafa Powell : « Je ne suis pas et je n’ai jamais été un tricheur »

Asafa Powell a affirmé dimanche qu’il avait été contrôlé positif à un produit dopant fin juin lors des sélections jamaïcaines pour les Mondiaux de Moscou (10-18 août), auxquels il ne participera pas.

Le Jamaïcain de 30 ans, champion olympique du relais 4×100 m en 2008, a dit avoir été contrôlé à un produit stimulant (oxilofrine), apparenté à l’éphédrine, qu’il a ingéré involontairement. « Je veux assurer ma famille, mes amis et mes fans que je n’ai jamais volontairement pris des produits interdits. Je ne suis pas et je n’ai jamais été un tricheur. Mon erreur n’est pas d’avoir triché mais de ne pas avoir été plus vigilant », a dit Powell, qui est le 4e homme le plus rapide de l’histoire sur la ligne droite avec ses 9 sec 72 (septembre 2008).

« Une enquête a été lancée par mon encadrement pour savoir comment ce produit est entré dans mon corps », a-t-il ajouté dans un communiqué. « Je suis complètement dévasté par cette situation. Au plan professionnel, je ne peux pas participer aux Mondiaux (pour lesquels il ne s’était pas qualifié à titre individuel) et au plan personnel, le coût est encore plus grand », a-t-il encore écrit.

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