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De chimique et mécanique, le dopage glisse-t-il vers cérébral ?

Virginie Moriaux

Dans le cyclisme, on connaissait déjà le dopage chimique, avec la prise entre autre d’EPO, le dopage mécanique, avec l’ajout d’un petit moteur caché, devra-t-on bientôt ajouter à cette liste le dopage cérébral ? Tour d’horizon.

Et si le dopage devenait cérébral ? Une question qui, si elle fait sourire de prime abord, pose réellement problème si on y regarde d’un peu plus près.

Un des coureurs du Tour de France 2017, l’Américain Andrew Talansky s’entraîne avec… un casque qui stimule l’activité cérébrale. Il s’agit en fait d’un casque de sollicitations électriques trans-crâniennes, selon le site de Sciences et Avenir.

Celui-ci est sensé « amoindrir la perception de la fatigue pour accroître les performances, sur la base du « neuropriming » (amorçage de jeunes neurones). Le tout grâce à un casque à électrodes qui délivre des impulsions électriques de faible intensité (de l’ordre de 1 à 2 mA) en courant continu (technique appelée tDCS). »

Il faut dire que Halo Neuroscience, la société qui a élaboré et commercialise ce casque n’en est pas à son coup d’essai, vu qu’elle a déjà, par le passé, mis au point un système fonctionnant sur le même principe de la stimulation électrique destiné à lutter contre l’épilepsie. Celui-ci est commercialisé depuis 2014 aux Etats-Unis.

Est-ce que cela fonctionne ?

A première vue oui, selon Industrie-techno.com. Aux Etats-Unis, l’armée de l’air a testé ce casque sur ses pilotes de drones et aurait remarqué une réduction de 50% du temps nécessaire à la formation de ceux-ci. Quant aux membres de l’équipe américaine de ski olympique, ils auraient remarqué une amélioration de 31 % de leur force musculaire grâce à cette méthode.

Halo Neuroscience se défend du terme de dopage cérébral, préférant mettre en avant les bienfaits que son casque pourrait apporter, notamment, dans des cas de récupérations après un accident cardio-vasculaire.

Impossible aujourd’hui de parler des effets et conséquences à plus long terme, car ceux-ci sont encore inconnus, tant cette méthode est récente.

Justement à cause de la « jeunesse » de cette technologie, il est impossible de savoir si les effets positifs sur les résultats sportifs perdurent dans le temps, ou s’il s’agit plus d’un coup de chance lors d’une compétition sportive.

De plus, une personne peut réagir de manière différente d’une autre… Ce qui fonctionne sur l’un, ne fonctionnera pas de la même manière sur une autre, voire une même personne peut avoir une réaction différente selon les jours.

Sans compter les effets que cette stimulation cérébrale pourrait avoir à plus long terme sur le cerveau… Du temps et des tests sont donc nécessaires avant de se prononcer sur son efficacité.

Quant à l’appellation « produit dopant », ce sont les organisateurs de chaque grande manifestation sportive qui décideront si ils considèrent la méthode comme telle, et donc choisiront de la bannir ou pas.

(source: Sciences et Avenir/Industrie-techno.com)

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