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Barbara Nelen, capitaine des Red Panthers, avant la Coupe du monde de hockey : « Nous nous rapprochons de plus en plus du sommet mondial »

Dimanche, contre l’Afrique du Sud, les Red Panthers entament leur Coupe du monde de hockey à Terrassa, en Espagne. Nous nous sommes entretenus avec la co-capitaine Barbara Nelen (30 ans) pour évoquer l’avenir en cinq questions. « La prolongation de l’entraîneur national Raoul Ehren jusqu’à Paris 2024 est importante ».

Barbara, vous êtes la joueuse avec le plus beau palmarès chez les Red Panthers. Vous étiez même présente lors des Championnats d’Europe 2011. Quelle est la plus grande évolution que vous ayez constaté au cours de toutes ces années ?

BARBARA NELEN:« Pendant les premières années, nous nous entraînions ensemble une ou deux fois par semaine. Maintenant, nous nous entraînons ensemble presque tous les jours, depuis la fin de la compétition de club en mai. Et pendant la saison, nous nous retrouvons aussi trois à quatre fois par semaine. Une énorme différence. nous sommes surtout devenues plus fortes physiquement, avec beaucoup plus de séances en salle, alors qu’il n’y en avait aucune auparavant. À cet égard, nous rattrapons progressivement notre retard sur les meilleures nations du monde. »

« Nous avons maintenant un mélange de profils physiques différents : des attaquantes qui sont très explosives et des milieux de terrain très endurantes. Il y a aussi des filles qui ont une bonne lecture du jeu et qui n’ont pas besoin de courir beaucoup. »

« Nous avons également beaucoup progressé tactiquement. Nous travaillons beaucoup cet aspect, afin de pouvoir chercher nous-mêmes des solutions sur le terrain et en apprenant à bien communiquer. Avant, nous attendions plus un ordre de l’entraîneur, ce n’est plus autant le cas. Grâce à cette progression dans plusieurs domaines, dont la technique, nous jouons désormais plus vers l’avant et nous mettons plus de pression sur nos adversaire. Dans le passé, surtout contre les équipes de haut niveau, nous devions jouer plus défensivement, car nous avions peur de mal faire certaines choses. Grâce à la progression de toutes les toute l’équipe, nous sommes aussi moins dépendantes d’un jour moindre de l’une de nos meilleures joueuses. Dans le passé, cela pouvait déterminer une victoire ou une défaite. Maintenant, il y a toujours quelqu’un prêt à reprendre le rôle. »

Les Red Panthers sont un mélange de joueuses plus âgées et plus jeunes. Qu’apportez-vous les unes aux autres ?

BARBARA NELEN:« Les jeunes ont apporté une plus grande mentalité de gagnantes à l’équipe. Elles sont plus habituées à la victoire depuis les catégories de jeunes où elles ont souvent remporté des médailles lors des grands tournois. Les expérimentées peuvent canaliser et tempérer ce grand enthousiasme de manière appropriée, en jouant intelligemment dans le money time, en déterminant quand il faut attaquer ou rester plus prudentes. Malgré le fossé entre les générations, nous nous entendons aussi très bien. J’oublie même parfois que j’ai dix ans de plus que les filles de la « génération tiktok ». Nous sommes devenues des amies qui se connaissent sur le bout des doigts, en partie grâce aux nombreux tests de personnalité que nous avons effectués. Nous nous soutenons énormément et, chose très importante, nous osons tout nous dire, des remarques tactiques aux questions plus personnelles. En tant que l’une des trois capitaines de l’équipe, aux côtés de Michelle Struijk et Alix Gerniers, je m’engage également à tisser ces liens, à être une oreille attentive pour mes coéquipières lorsqu’elles éprouvent des difficultés. »

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Quelle est la valeur ajoutée de l’entraîneur national Raoul Ehren, le Néerlandais qui a succédé à Niels Thijssen en décembre ?

BARBARA NELEN :« Raoul est un entraîneur très humain. Il est à l’écoute de ses joueuses, leur donne de la confiance et leur laisse la possibilité de commettre des erreurs qui permettent parfois d’apprendre. Il est très doué pour motiver un groupe, en mettant constamment l’accent sur un état d’esprit positif, sans mettre trop de pression. Avant un tournoi, il insiste souvent sur le fait qu’il faut s’amuser, se demander pourquoi on aime jouer au hockey. Il veut que nous puissions tirer le meilleur de nous-mêmes. On ressent aussi sa confiance. Raoul aurait pu devenir sélectionneur national des Pays-Bas, la meilleure équipe du monde, mais il a signé comme entraîneur des Red Panthers jusqu’aux Jeux de Paris en 2024. Cela veut dire qu’il croit en nous. Tout le monde était super content, parce que nous sommes toutes derrière lui aussi. Espérons que nous pourrons le récompenser sa confiance. »

A l’issue de la dernière Pro League, les Red Panthers sont devenues cinquièmes du classement mondial, la meilleure position de leur histoire. Jusqu’où pouvez-vous aller lors de la prochaine Coupe du monde, où les victoires de groupe, avec des duels contre l’Afrique du Sud, l’Australie et le Japon, peuvent devenir cruciales ?

BARBARA NELEN : « Si nous terminons premières de notre groupe, nous aurons une semaine de repos après et nous pourrons peut-être éviter les deux grandes nations favorites, les Pays-Bas et l’Argentine, jusqu’à la finale. Nous pourrions jouer l’Espagne en quart de finale et l’Angleterre en demi-finale. Et pour finir, ce serait les Pays-Bas ou l’Argentine en finale. Si nous terminons deuxièmes de notre groupe, les Pays-Bas seront probablement notre adversaire en quarts de finale. Nous voulons éviter ce scénario. Mais nous ne pensons pas si loin. C’est peut-être un cliché pour certains, mais nous abordons les événements match par match. L’Afrique du Sud et le Japon sont certes des équipes abordables, mais nous ne devons pas les sous-estimer. »

« Il n’est pas facile de dire si nous pouvons viser la première place de groupe aujourd’hui. L’Australie est d’habitude très forte, mais avec la pandémie de coronavirus, nous n’avons pas pu jouer contre elles pendant deux ans, car elles n’ont pas pu participer à la Pro League. Ce pourrait être le match clé pour la victoire dans le groupe. C’est un fait que nous nous approchons de plus en plus des meilleures équipes du classement mondial. L’année dernière, nous avons remporté la médaille de bronze aux championnats d’Europe. C’est un premier grand pas et depuis, nous avons aussi gagné contre des pays de premier plan comme l’Angleterre et l’Inde (demi-finalistes des Jeux olympiques de Tokyo). Même au Championnat d’Europe de l’année dernière, contre les Pays-Bas, nous avons montré que nous pouvions leur compliquer la tâche. Nous menions 1-0, et bien que les Pays-Bas aient gagné 3-1, elles ont admis avoir douté par moments. Un an plus tard, nous avons encore progressé. Les Néerlandaises restent bien sûr le top absolu, mais sur un match, et c’est également le cas contre l’Argentine, tout sera possible. Nous croyons pleinement en nos chances. Et si un entraîneur connaît très bien les Pays-Bas, c’est bien sûr Raoul Ehren. »

Vous fêterez vos 31 ans en août. Combien de temps encore voulez-vous continuer avec l’équipe nationale ?

BARBARA NELEN :« Si je n’ai pas une grave blessure, j’espère jusqu’aux Jeux de Paris en 2024. Je pourrais ainsi boucler la boucle en beauté. Les jeunes joueuses auront alors plus d’expérience et seront plus fortes physiquement. De plus, au cours des deux prochaines années, de nouveaux talents de haut niveau apparaîtront dans les catégories des U18 et des U23. La prochaine Coupe du monde constitue donc une étape intermédiaire importante. Et un tremplin pour franchir un autre palier vers les sommets. Et par sommet, j’entend une médaille aux Jeux de Paris. Ce serait l’objectif suprême. »

Le programme des Red Panthers (Groupe D)

Dimanche, 3 juillet, 15.00 : Belgique – Afrique du Sud

Mardi 5 juillet, 21.30 : Belgique – Australie

Mercredi 6 juillet, 18.00 : Belgique – Japon

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