© Image Globe / OLIVIER PAPEGNIES

A RTL, « on ne recherche pas d’agitateur »

Rencontre avec Laurent Haulotte, patron des sports sur RTL. Une entrevue qui a eu lieu une semaine avant l’annonce de la venue de Stéphane Pauwels sur la chaîne privée.

Il y a un style RTL ?

Laurent Haulotte Oui. Notre objectif est de rendre le foot accessible au plus grand nombre. Nous ne voulons pas que nos émissions soient réservées aux mordus, nous ne visons pas un public très spécifique. Pour nous, le football est plus un truc qu’on doit avoir envie de regarder en famille ou avec des copains. Au début, nous avons peut-être un peu trop mis l’accent sur cet aspect. Puis, nous nous sommes dit : -Il y a quand même un minimum. Nous nous sommes remis en question parce que nous avons entendu un peu de tout. Par exemple: ils sont trop rigolos sur RTL.

Il y a des critiques qui n’ont pas dû vous faire plaisir !

Je ne vais pas dire qu’on saute de joie quand on rencontre, autour des stades, des gens à moitié bourrés qui nous attaquent. Mais quand on fait un métier public, on finit par se blinder. Pour moi, 70% des critiques n’étaient pas trop fondées. Il y a aussi eu des réactions intéressantes. Nous ne nous sommes jamais martyrisés mais nous ne sommes pas restés sourds non plus. Par exemple, nous avons estimé que Georges Grün n’était pas trop à sa place à la présentation des soirées de Ligue des Champions. Mais nous avions envie de continuer avec lui et nous avons alors décidé de le mettre dans ce qu’il fait de mieux : l’analyse. Ça vaut le coup de revoir sa prestation lors du récent Belgique-Turquie, par exemple : c’est du haut niveau, tout ce qu’il dit est extrêmement pertinent. Et accessible, toujours dans la logique de la chaîne. Les commentaires de Grün, ce n’est pas du subliminal! Et en termes de crédibilité, pardon… Quand on a joué une demi-finale de Coupe du Monde, tout est dit.

On attend la polémique sur une chaîne privée plutôt que sur une chaîne publique. Chez nous, la polémique est surtout sur les plateaux de la RTBF.

C’est vrai. C’est notamment dû au fait que nous nous concentrons essentiellement sur les événements, le live, 40 soirées de foot en direct chaque saison avec la Ligue des Champions et l’équipe nationale. Nous avons volontairement gommé l’aspect magazine, que nous réservons plutôt à notre site et à Bel-RTL.

Et pourquoi pas de polémique en télé?

Nous estimons que le sport, c’est le direct. C’est sympa de se réunir à six autour d’une table, de discuter et de donner son avis sur tout pendant trois heures, mais j’estime que ce n’est pas hyper intéressant pour la télé. C’est du talk. Nous le faisons le lundi en radio dans Va y avoir du sport. Là, c’est plus le café du commerce. Dans nos émissions de Ligue des Champions, il n’y a pas d’espace pour la polémique: nous nous concentrons sur une analyse à chaud, avant le coup d’envoi, à la mi-temps et après le match. Vous n’entendrez jamais chez nous: -Lionel Messi a joué comme une semelle. Nous ne voulons pas de discours agressifs.

Vous ne cherchez pas un agitateur?

Euh… Pour la télé? Pas particulièrement…

Il n’y a pas une émission de foot qui vous séduit, dont vous vous inspireriez ?

Non. Mais j’aime beaucoup ce que fait la VRT le lundi soir. On y va mais ce n’est pas le show pour le show. L’agression pour l’agression, ça ne m’a jamais amusé. Mais il ne faut pas tomber dans l’excès inverse: la brosse à reluire, ce n’est pas non plus pour nous.

Pierre Danvoye

La suite de l’interview est à lire dans Sport/Foot Magazine

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