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Nicky Evrard et Sari Kees, fers de lance d’OHL et des Red Flames: « Il ne faut pas toujours être d’accord avec les autres»

Matthias Stockmans
Matthias Stockmans Matthias Stockmans is redacteur van Sport/Voetbalmagazine.

Nicky Evrard (28 ans) et Sari Kees (21 ans), respectivement joueuse et révélation de l’année chez les Red Flames, ont permis à la sélection belge d’atteindre les quarts de finale d’un grand tournoi international pour la première fois de son histoire. Cela valait bien un grand entretien avec Sport/Foot Magazine pour clore la belle année 2022 du duo louvaniste, qui s’avère rapidement complémen-taire sur et en dehors du terrain.

Découvrez la vidéo complète sur le site de la Fédération belge de football (RBFA)

Au moment où on débarque au King Power Stadium de Louvain, les joueuses d’OHL viennent d’être sacrées championnes d’automne grâce à un solide 33 sur 33. Sari Kees et Nicky Evrard, deux figures du vestiaire louvaniste, ne se cachent pas. «Notre ambition est d’être championnes et on peut le dire haut et fort», affirme Kees avec la détermination qui la caractérise. Kees a vécu une révélation supersonique: il y a un peu plus d’un an, la défenseuse centrale faisait ses débuts avec les Red Flames et cet été, lors de l’EURO disputé en Angleterre, la voilà qui est immédiatement devenue une cadre indiscutable de l’équipe. Et à Louvain, elle porte déjà le brassard de capitaine.

Sari Kees: «À l'EURO, je me suis plusieurs fois assise dans ma chambre en pensant: Ohlala,c’est une existence si solitaire.»
Sari Kees: «À l’EURO, je me suis plusieurs fois assise dans ma chambre en pensant: Ohlala, c’est une existence si solitaire.»

Pour Evrard, 2022 est également l’année de la percée, même si sa situation est légèrement différente: après des années à lutter pour gratter sa place dans les buts nationaux, elle est maintenant considérée comme l’une des meilleures gardiennes d’Europe. Et son nom figure en bonne place sur la liste de plusieurs clubs de renom, dont Chelsea. Mais d’abord, il y a ce titre à aller chercher avec OHL, ce qui serait une première dans l’histoire du club. Ça tombe bien, elle a justement été recrutée de Gand pour ça.

Après cinq ans de domination anderlechtoise, OHL est en train d’inverser la tendance en championnat. Dans quelle mesure les nouvelles arrivantes, Nicky Evrard et Ella Van Kerkhoven, contribuent à cela?

SARI KEES: Elles apportent leur expérience. La saison dernière, on a aussi été championnes d’automne, mais en play-offs, on a manqué de ce vécu qui nous aurait aidées à garder la tête froide. Nicky et Ella (arrivée d’Anderlecht cet été, ndlr) peuvent guider les nombreuses jeunes et nous permettre de garder les pieds sur terre.

NICKY EVRARD : C’est notamment pour ça qu’on nous a transférées. Ça crée naturellement des attentes par rapport nous, mais j’aime bien avoir un peu de pression, sinon on s’ennuie vite… L’avantage, c’est que je connaissais déjà la plupart des joueuses de l’équipe grâce à leur présence chez les Flames et au fait que je les ai déjà affrontées en Belgique. OHL dispose d’un groupe jeune et motivé, qui peut parfois avoir besoin d’être un peu ajusté, mais ça, ça fonctionne dans les deux sens. C’est vraiment bien que nous puissions être ouvertes et honnêtes les unes envers les autres.

C’est ce qui fait encore souvent défaut dans le football féminin belge, comme l’a également souligné la Red Flame Justine Vanhaevermaet, qui évolue en Angleterre. Une communication directe est-elle la clé du succès?

KEES: Pour des jeunes femmes, il est parfois encore difficile d’accepter la critique. Personnellement, je peux en accepter certaines, mais elles doivent être étayées. J’ai besoin de savoir pourquoi je dois faire quelque chose différemment.

EVRARD: Il ne faut pas toujours être d’accord avec les autres, c’est ainsi qu’on apprend.

«Cette saison, on parvient à être plus patientes»

Sari, tu as été bombardée capitaine cet été. Comment on gère ça à 21 ans?

KEES: Je ne pense pas que ce brassard soit si important. Ce que je trouve le plus important, c’est d’être une figure rassembleuse. Nicky et moi, on se complète bien à ce niveau. Elle dit les choses de façon très directe, et les gens apprécient ça chez elle, tandis que je tiens davantage compte des sensibilités.

La saison dernière, vous avez loupé le titre de pas grand-chose. Qu’est-ce qui vous donne le sentiment que ce sera différent cette fois?

KEES: L’aspect physique a joué. Je pense qu’on a atteint notre pic un peu trop tôt et qu’on n’était plus au mieux de notre forme lorsque les play-offs ont débuté. On va mieux gérer ça.

EVRARD: On fait souvent référence à la saison dernière. Je remarque que tout le monde a appris de ce qu’il s’est passé. Et il ne faut pas vouloir aller trop vite: c’est un marathon, pas un sprint.

En dehors d’Anderlecht, qui sont vos principales concurrentes?

KEES: Les Genk Ladies. On a eu du mal à passer à travers leur organisation. La saison dernière, on voulait aller trop vite. Maintenant on parvient à être plus patientes au moment de chercher une ouverture, même si elle ne se présente que dans les derniers instants du match. Ça montre aussi qu’on a progressé en tant qu’équipe.

EVRARD: Je pense aussi que Genk est très fort. Tactiquement, elles sont très disciplinées. Elles ont un bon entraîneur (Guido Brepoels, ndlr), qui propose souvent un plan efficace, que les joueuses exécutent très bien. Avec Luna Vanzeir (la sœur de Dante, ndlr), elles disposent également de quelqu’un qui peut distribuer le ballon là où elles veulent. Mais je pense qu’un facteur important pour s’emparer du titre se situe dans les matches considérés comme «plus faciles», comme face au White Star ou Charleroi. Avec Gand la saison dernière, on a souvent perdu des points dans ces rencontres-là, ce qui nous a coûté les play-offs.

Nicky Evrard reçoit les félicitations de Sari Kees après un arrêt décisif à l'EURO 2022.
Nicky Evrard reçoit les félicitations de Sari Kees après un arrêt décisif à l’EURO 2022. © belga

«On peut se rentrer dedans de temps en temps»

OHL a reçu beaucoup d’éloges l’année dernière. Pensez-vous que le club peut être considéré comme un précurseur du foot féminin en Belgique?

EVRARD: C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai signé ici. Tout n’est pas encore au point au niveau professionnel, mais en termes d’encadrement, de structure et de formation, on ne peut pas trouver mieux en Belgique. On s’entraîne souvent deux fois par jour, pendant la journée. On a un préparateur physique, un analyste vidéo… L’ensemble du staff est de haut niveau.

KEES: Et nos vêtements sont lavés par le club.

EVRARD: En effet. Les gens rigolent parfois de ça, mais la plupart des joueuses ici travaillent ou étudient sur le côté. Donc s’il faut encore s’assurer après l’entraînement du soir que notre équipement est propre pour la prochaine session, eh bien ce n’est pas du tout évident.

À quoi ressemble votre semaine-type?

KEES: J’étudie la physiothérapie à l’Université de Hasselt et ça me prend beaucoup de temps, je vais en cours si je n’ai pas entraînement. Les lundis, on démarre à 17 heures, les mardis à 8h30 et 10h30. Le mercredi est notre jour de congé. Le jeudi, on a un entraînement à 16 heures et le vendredi à 17 heures. Et le samedi ou le dimanche, on a match.

EVRARD: Je gère ma petite entreprise (de location de châteaux gonflables, ndlr), qui tourne à plein régime, surtout l’été. La saison dernière, à Gand, je donnais également des entraînements deux fois par semaine à la TopSport School, mais j’ai dû arrêter. Je continue à suivre des séances d’entraînement individuelles avec un préparateur physique chaque semaine, principalement axées sur la prévention des blessures.

KEES: Moi aussi, trois fois par semaine.

Vous avez en commun cette force mentale. Vous dégagez toutes les deux beaucoup de calme et de confiance en vous sur un terrain. C’est naturel ou vous l’avez travaillé?

KEES: C’est en moi, je suis quelqu’un de calme. À moins que quelque chose n’aille vraiment trop loin, alors ça sort souvent de manière émotionnelle.

EVRARD: Avant, j’étais assez impulsive, mais on apprend en grandissant que s’énerver ne mène nulle part. La Nicky de 18 ans était complètement différente. Mon côté rebelle n’a pas complètement disparu. Pour moi, il n’y a pas de mal à se rentrer un peu dedans de temps en temps. J’aime les défis. Par exemple, quand je dois empêcher Kees de me mettre un but à l’entraînement (Elle sourit).

KEES: Puis elle me dit que l’échauffement, c’est fini! (Elle rit)

EVRARD: Il y a une grande différence entre ma façon d’être à l’entraînement et pendant un match. Avant une rencontre, je suis totalement focus. J’essaie en premier lieu d’incarner le calme. En utilisant des rituels, par exemple. Je visualise certaines phases ou bien j’utilise un programme sur l’iPad pour activer mon mode «pensée».

«Joueur à l’étranger peut être très solitaire»

Que pensez-vous du niveau de la compétition belge? Y a-t-il une évolution?

KEES: Pour être honnête, je dois dire que j’apprends parfois plus à l’entraînement d’OHL que le week-end. Bien sûr, il y a des matchs compliqués, mais parfois, l’intensité de nos entraînements est plus élevée. Ça me motive. Je veux m’entraîner le mieux possible et progresser individuellement. Pour ensuite, je l’espère, goûter à la Ligue des Championnes la saison prochaine.

EVRARD: C’est dommage que tant de femmes doivent encore combiner le foot avec un emploi ou des études. Si tout le monde pouvait se concentrer pleinement sur le football, le niveau de notre championnat s’élèverait automatiquement et on pourrait peut-être se comparer à la compétition néerlandaise, par exemple. Je pense que Louvain en est la meilleure preuve.

KEES: Le club investit beaucoup d’argent et de temps dans sa section féminine et on voit que ça porte ses fruits. J’espère que ça pourra servir d’exemple à d’autres clubs.

Faut-il s’expatrier pour devenir pro?

EVRARD: Dans la plupart des cas, malheureusement oui. On peut être professionnelle à Louvain (Evrard a un contrat pro à OHL, ndlr), mais ce serait bien d’avoir quelque chose de plus après notre carrière de joueuse, et c’est là que qu’on a tendance à regarder vers l’étranger. Je considère que c’est la mission de ma génération d’accroître ces perspectives d’ouverture vers l’étranger. Tout comme la génération d’Heleen Jaques, Aline Zeler ou Lenie Onzia l’a fait pour nous. Il y a encore beaucoup de choses qui peuvent nous frustrer, mais ça ne résout rien. Je préfère donc me concentrer sur le positif, car on a réalisé de gros progrès par rapport à il y a dix ans.

Nicky Evrard: «J'ai beaucoup appris lors de mes deux saisons au FC Twente.»
Nicky Evrard: «J’ai beaucoup appris lors de mes deux saisons au FC Twente.»

OK, mais donc, l’étranger, ça vous attire?

EVRARD: J’ai déjà joué deux ans au FC Twente et j’y ai beaucoup appris. La première année, j’ai évolué avec pas mal de joueuses de haut niveau. L’été suivant, elles sont parties, mais ensuite, on a remporté le titre grâce à notre esprit d’équipe et notre caractère. C’est clairement un bagage que j’ai emporté avec moi à Gand et maintenant à OHL.

Après ce titre avec Twente, vous êtes partie à Huelva, en Espagne, mais vous êtes rapidement revenue en Belgique.

EVRARD: À Huelva, plusieurs promesses n’ont pas été tenues, les conditions y étaient très compliquées. Et je ne suis pas la seule à avoir vécu une telle mésaventure. C’est pourquoi je conseille aux jeunes joueuses qui veulent s’expatrier de vérifier tous les détails avant de signer. Il est parfois tentant d’aller à l’étranger, mais il faut regarder au-delà des quelques équipes de haut niveau, où tout est super pro. Comme en Espagne, où Huelva est l’illustration parfaite de ça. Dans ces cas-là, il vaut mieux rester en Belgique.

KEES: Ce qui me retient, ce sont d’abord mes études, que je veux de toute façon mener à terme en priorité, mais aussi l’aspect social. J’ai peur d’être seule. On ne gagne pas assez pour faire venir quelques personnes de notre entourage, comme c’est souvent le cas chez les hommes.

L’expérience de l’EURO en Angleterre, vous a-t-elle donné envie de franchir le pas?

KEES: Disons que je me suis assise dans ma chambre plusieurs fois pendant le tournoi en pensant: «Ohlala, c’est une existence si solitaire». Même si on était entourées par nos coéquipières là-bas.

EVRARD: On a eu un jour pour voir nos familles, mais sinon, on est restées à l’hôtel pendant trois semaines. Sans avoir l’occasion de se distraire en côtoyant des amis ou la famille, histoire d’oublier le football un moment.

«Un bon positionnement est encore plus crucial chez les gardiennes»

Ça fait environ six mois maintenant que les Red Flames ont réalisé cet EURO historique. Quel sentiment en gardez-vous?

EVRARD: On a atteint les quarts de finale avec une sélection composée en grande partie de semi-pros, atteignant ainsi notre objectif. On a rendu la tâche très difficile à des pays comme la France et la Suède, qui ne comptent que des joueuses pros. On a pu voir à quel point elles étaient heureuses de gagner contre nous et on peut être fières. Bien qu’une question me taraude toujours: «Et si nous avions toutes été pros?»

Pour vous deux, à titre individuel, ce tournoi est une vraie réussite. Sari, tu as été élue «Joueuse du Match» après la victoire contre l’Italie. Nicky, tu as été élue «Flame of the Game» à plusieurs reprises et «Joueuse du Match» après Suède-Belgique. Le genre de choses qui fait plaisir!

EVRARD: Pour moi, c’est une belle récompense après des années de patience. Lors du précédent EURO, en 2017, j’étais sur le banc. Ici, j’avais l’occasion de me montrer.

KEES: C’est vrai que les récompenses individuelles vont généralement aux attaquantes ou aux milieux de terrain. Une défenseuse ou une gardienne n’attire vraiment l’attention que lorsque les choses ne tournent pas. Certains joueurs font l’objet d’une attention constante, comme Messi ou Ronaldo, alors que derrière eux, il y a souvent des défenseurs qui abattent un énorme boulot.

C’est pourquoi Sport/Foot Magazine est ici pour vous…

EVRARD: Merci pour ça. Une belle reconnaissance.

Pourquoi a-t-il fallu si longtemps pour voir la «vraie Nicky Evrard»?

EVRARD: Je jouais déjà de bons matches, mais ça restait dans l’ombre. Et si quelque chose se passait moins bien, j’ai l’impression que c’était vraiment grossi.

Lors de cet EURO, le niveau des gardiennes de but était plus élevé que jamais. C’était nécessaire, après les performances décevantes des tournois précédents.

EVRARD: Les commentaires sur les réseaux sociaux peuvent parfois être durs. Je ne vais pas commenter ce qui a pu se passer lors des tournois précédents, mais je peux dire qu’ici, c’était du haut niveau. J’entends souvent les gens dire qu’un homme aurait arrêté tel ou tel ballon. Mais cet été, je n’ai pas vu de buts de ce genre.

Ne sous-estime-t-on pas parfois le fait que les gardiennes sont généralement plus petites tout en devant garder des buts qui sont de la même taille que ceux des hommes?

EVRARD: Je fais un 1,76 mètre, Thibaut Courtois mesure deux mètres. Ça fait évidemment une différence. Un bon positionnement est encore plus crucial chez les gardiennes. Je ne peux pas compenser avec une grande envergure.

Après le succès de cet EURO, il a fallu redescendre très vite avec la non-qualification pour le Mondial 2023. Est-ce un nouveau pas en arrière?

EVRARD: En partie, oui, mais je trouve dommage qu’à cause de cette défaite en barrages contre le Portugal, notre EURO historique ait été rapidement oublié. On doit maintenant se concentrer sur l’EURO 2025, il n’y a rien d’autre à faire.

2022 l’année de tous les records

91.648

Le 22 avril dernier, 91.648 personnes assistent au récital offert par le Barça en demi-finale aller de la Ligue des Championnes face à Wolfsburg (5-1). Un chiffre ahurissant pour un Camp Nou plein comme un œuf, et une affluence record pour un match féminin, clubs et sélections confondus. Trois semaines auparavant, 91.553 spectateurs avaient déjà garni les travées catalanes pour le Clásico…

87.192

Cet été, l’Angleterre a vibré au rythme des victoires des Three Lionesses lors de «leur» EURO. Un parcours qui les a vues battre la grande Allemagne à Wembley en finale (2-1). Il fallait bien 87.192 personnes pour encourager des Anglaises qui avaient à cœur de ramener un trophée à leur pays, plus d’un demi-siècle après la levée de l’interdiction de la pratique du football par les femmes. Une affluence record pour un EURO, féminin ou masculin. It’s home…

8.832

Des chiffres qui ont de quoi faire rêver en Belgique, où les choses bougent également. Ainsi, le 2 septembre dernier, les Red Flames ont affronté la Norvège dans un King Power Stadium qui affichait sold out pour la première fois de leur histoire (défaite 0-1). Si ça n’a pas permis de pousser les Belges vers la victoire et un ticket pour la Coupe du monde, ça aura au moins offert quelques frissons aux supporters.

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Elles l’avaient promis, elles l’ont fait! En préambule de l’EURO 2022, les Red Flames avaient annoncé viser les quarts de finale européens. On l’avoue, on n’y croyait pas trop, la faute notamment à un noyau majoritairement composé de joueuses semi-professionnelles. Et pourtant, le 18 juillet, les Flames se sont offert le grand 8 après une victoire acquise face à l’Italie (0-1). Historique.

460.000 euros

Non, cette somme ne représente pas le salaire hebdomadaire de Kylian Mbappé, mais le montant record pour un transfert féminin. Celui de la milieu de terrain anglaise Keira Walsh, qui a troqué le maillot de Manchester City pour celui de Barcelone dans la foulée du triomphe des Three Lionesses à l’EURO. Le précédent record appartenait à la Danoise Pernille Harder, passée de Wolfsburg à Chelsea en 2020 (350.000 euros).

Une image de Sari Kees et Nicky Evrard à OHL: «On a une bonne connexion.»
Une image de Sari Kees et Nicky Evrard à OHL: «On a une bonne connexion.»
Un documentaire sur l'EURO historique des Red Flames est à voir via https://app.rbfa.be/video ou en scannant ce QR code.
Un documentaire sur l’EURO historique des Red Flames est à voir via https://app.rbfa.be/video ou en scannant ce QR code.

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