Bilal El Khannouss, la révélation de la saison: « Un passing presque aussi parfait que celui de De Bruyne »

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Partons à la recherche de l’histoire qui se sache derrière une photo du passé. Ce mois-ci: Bilal El Khannouss à la KDB Cup 2019. Un joueur qui pourrait se voir décerner le prix d’espoir de l’année à la prochaine cérémonie du Soulier d’or.

«Bilal avait présenté sa démission en avril. Tous les jeunes en ont la possibilité chaque saison avant le 30 avril», raconte Jean Kindermans, directeur technique des jeunes d’Anderlecht, en regardant la photo d’un El Khanouss empli d’allégresse, à la Kevin De Bruyne Cup, le tournoi U15 international de Drongen, qui se déroulait en mai 2019. L’élégant médian, passé à Genk, avait finalement perdu aux tirs au but la finale contre Chelsea.

Kindermans se souvient encore de l’affiliation d’El Khanouss au Sporting, à l’été 2013. «Bilal était issu de Strombeek-Bever, où j’ai longtemps résidé. Je l’y avais souvent vu passer sur son petit vélo», sourit l’homme qui dirige l’académie bruxelloise depuis vingt ans. «Il faisait partie du programme Purple Talent et il se distinguait tant et si bien que jusqu’en U12, il avait toujours été surclassé. Il était né en 2004, mais jouait avec la levée 2003. Jusqu’au moment où, pour son développement, il était devenu préférable de l’aligner dans sa catégorie d’âge. C’était lors du passage du jeu à huit contre huit au football à onze contre onze. Bilal possédait une brillante technique mais physiquement, il aurait peut-être eu du mal à s’habituer à un grand terrain. Les qualités que Bilal dévoile à l’heure actuelle, à 18 ans, et récemment dans le match pour la troisième place du Mondial entre le Maroc et la Croatie, étaient déjà manifestes: un passing pur et une bonne lecture du jeu.

© Belga

Bien sûr, on aurait préféré que Bilal, Brabançon, poursuive sa formation chez nous, mais on ne peut contraindre personne. Le joueur et son entourage prennent les décisions, pas nous. Ils sont souvent approchés par des managers et ce fut le cas de Bilal. Mais chapeau pour les progrès qu’il a réalisés en très peu de temps. Il démontre qu’il a parfaitement assimilé le passage des jeunes au football professionnel. Il rayonne d’audace et d’assurance. On lui a appris tout ça en catégories d’âge: prendre des initiatives, être dominateur, lire le jeu. Je suis donc un peu triste qu’il n’ait pas éclos à Anderlecht.»

«On connaissaît déjà Bilal. Les grands clubs ont peu de secrets les uns pour les autres», poursuit Roland Breugelmans, l’homologue genkois de Kindermans. «Ce qu’on ne pouvait pas prévoir, c’était qu’il annonce son départ. Bilal nous a surpris. On avait jadis perdu Dennis Praet au profit d’Anderlecht, mais Bilal a accompli le chemin inverse. Nos premières discussions ont eu lieu en mars 2019. Il nous avait raconté avoir suivi un de nos entraînements en secret, cette saison-là, et avoir été impressionné. C’est donc Bilal qui a choisi Genk. On ne lui a pas fait la cour pendant trois ans.»

Breugelmans avait vu El Khannouss à la KDB Cup avec la talentueuse génération 2004, dont beaucoup de joueurs évoluent désormais en Challenger Pro League, sous le maillot de Genk. «Cette coupe est la plate-forme idéale pour se montrer sur la scène internationale une première fois», selon Breugelmans. «C’est le meilleur tournoi pour cette catégorie d’âge.» Le jeune Marocain a entamé la saison passée en U18, puis il est passé en U21 et a gagné le titre avec cette équipe, avant que Bernd Storck lui accorde du temps de jeu, à la fin de cette superbe saison, contre le FC Malines de Wouter Vrancken, en Jupiler Pro League.

«Peu de footballeurs parviennent à obtenir un succès pareil en quelques mois», conclut Breugelmans. «Il se distingue essentiellement par la verticalité de son football et par sa vision du jeu. On a connu Kevin De Bruyne, qui surclassait tous les autres par la rapidité de sa réflexion et la précision de ses passes. Mais Bilal est sans doute celui qui se rapproche le plus de Kevin. Attention, ce n’est pas un second Kevin, car la technique de frappe des deux pieds de celui-ci était déjà impressionnante à 18 ans. Mais Bilal, avec ses ballons surprenants et son intuition, nous rappelle un peu les débuts de Kevin durant l’année du titre 2010-2011.»

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