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Union : des chants et du jeu

Jules Monnier Jules Monnier est rédacteur pour Sport/Foot Magazine

Ce soir, l’Union Saint-Gilloise accueille Genk en quart de finale de la Coupe de Belgique. Une belle fête en perspective pour un club bruxellois en plein boom.

Mardi 11 décembre, le froid s’abat progressivement sur la capitale en ce début d’après-midi. Pourtant, l’agitation règne aux alentours du Parc Duden, quartier habituellement si paisible de Forest. À 14 heures, la file est déjà longue au 223 de la chaussée de Bruxelles où les places de la rencontre de Coupe de Belgique face au RC Genk sont mises en vente.

Malgré plus d’une heure d’attente avant d’obtenir les précieux sésames, l’ambiance est bon enfant. Les blagues fusent et les supporters sont impatients de défier le leader de la Jupiler Pro League : « On a battu Anderlecht, pourquoi pas Genk ? »

Un quart de finale historique

Côté dirigeants, on espère voir un stade comble comme le précisait encore le CEO Philippe Bormans dans nos colonnes la semaine dernière. Et c’est bien parti : jeudi soir le club avait déjà vendu près de 4.000 places et la tribune est (debout), celle prisée par les plus fervents unionistes, était déjà sold out.

Il faut dire que la rencontre face à Genk est historique : les Saint-Gillois n’ont plus atteint les quarts de finale de la Coupe de Belgique depuis 50 ans (voir cadre). Seuls les plus anciens peuvent donc se targuer d’avoir connu ça.

Au stade précédent de l’épreuve déjà, les travées du Stade Joseph Marien étaient bien garnies : 3.500 supporters s’étaient déplacés pour voir leurs favoris battre Knokke et ainsi accéder à ces fameux quarts de finale. Un succès qui n’est pas limité à la seule Coupe de Belgique : en D1B également les Saint-Gillois ont régulièrement été plus de 3.000 cette saison.

Un succès qui s’explique bien évidemment par les résultats positifs. L’Union est restée en lice jusqu’au bout pour remporter la première moitié de championnat, finalement enlevée par Malines, et est toujours en course pour décrocher la seconde qui serait synonyme de finale pour la montée.

Un football séduisant

Le jeu développé n’y est pas étranger non plus : l’Union version 2018-2019 est résolument offensive comme l’explique le coach Luka Elsner : « L’ambition est de produire du jeu pour que les supporters aient du plaisir à venir au stade. C’est une part importante de notre identité.

On a réussi à mettre de l’intérêt et nos supporters nous suivent : ils sont géniaux parce que même quand ça n’allait pas en début de saison, personne n’est parti. Tout le monde est resté et tout le monde a continué à y croire, à chanter, à encourager et aujourd’hui on s’appuie les uns sur les autres. Je pense qu’ils sont fiers de porter leurs couleurs. « 

Une fierté qui s’illustre à merveille lors de la communion de fin de rencontre entre joueurs et supporters quand ces derniers reprennent le « Bru…xelles, ma ville, je t’aime… », lancé par Charles Morren, le capitaine, depuis la pelouse.

« That’s how football should always be » (C’est comme ça que le football devrait toujours être), lançait, admiratif, un spectateur anglais qui découvrait l’ambiance unioniste, à l’issue du match contre Knokke.

« On retrouve encore une véritable ambiance de football, que je ne décelais plus en D1A. Même en cas de défaite, les supporters continuent à chanter et à faire la fête », confirme Bormans.

Fidéliser les nouveaux

Si certains vieux de la vieille du Parc Duden regrettent la présence de nombreux footixs et quelques désagréments nouveaux (« Avant, on pouvait rentrer dans le stade 5 minutes avant le coup d’envoi. Et si tu veux une bière, j’te parle pas de la file ! »), la plupart se réjouissent de voir de nouvelles têtes en tribune : « Ça fait plaisir un tel engouement autour du club, j’espère qu’on va réussir à fidéliser ces nouveaux supporters », nous glisse-t-on.

La cellule com’ du club y compte bien, comme le confirme Alexandre De Meeter de Sportimize, responsable du branding et de la communication de l’Union : « On essaye, via les réseaux sociaux, de fournir une expérience Union H24. On publie des visuels, des statistiques, des vidéos, des infos ticketing,…

L’objectif est évidemment d’amener le plus de gens possible aux matches, que les gens qui viennent une première fois au stade Marien continuent à venir par la suite. Les supporters actuels sont géniaux parce qu’ils continuent à encourager l’équipe en toutes circonstances, peu importe le résultat, tant que l’équipe se bat.

On le voit avec le fameux quart d’heure de l’Union en fin de match où les fans donnent particulièrement la voix et où les joueurs sont galvanisés sur la pelouse. Ça a donné lieu à plusieurs retournements de situation, comme contre Tubize par exemple. À terme, on aimerait être capable de remplir le stade à chaque match. »

À commencer par ce mercredi face à Genk.

Les 4 plus beaux parcours de l’Union en Coupe de Belgique

1913 : vainqueur

Pour la deuxième édition de la Coupe de Belgique, l’Union entre en lice en huitièmes de finale où elle élimine facilement Herstal (14-0 !). Après avoir sorti ses voisins du Léopold (2-1) et du Racing (6-0), les Unionistes disposent du Cercle (3-2) en finale, à l’issue des prolongations. Cette année, les Bruxellois réalisent le doublé championnat-coupe.

1914 : vainqueur

Tenant du titre, l’Union Saint-Gilloise terrasse tour à tour le Tilleur FC (1-4), l’Antwerp (2-3), le Racing (1-4) et St Ignatius Antwerpen (5-1) avant de défier le FC Brugeois en finale. Un triplé d’Achille Meyskens permet aux Saint-Gillois de l’emporter 4-1 dans une rencontre brutale, marquée par trois expulsions.

1927 : demi-finale

Après une interruption de 13 ans, la Coupe de Belgique est à nouveau organisée. En 32e finale, l’Union se débarrasse du RFC Liégeois (1-5) avant de prendre la mesure de Cappellen (5-0), du RC Gand (4-1) puis finalement du Beerschot (2-1) en quarts de finale. En demis, les Jaune et Bleu sont alors balayés par le Cercle Bruges (6-1), futur vainqueur de l’épreuve.

1969 : demi-finale

Après s’être débarrassé de Turnhout (1-0) et d’Overpelt Fabriek (4-0), l’Union prend la mesure du rival du Daring (3-0) en huitièmes. Les Jaune et Bleu éliminent encore Saint-Trond (1-2) avant d’être sortis par le Lierse (4-0), dans un replay après le 0-0 initial.

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