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« Un arbitrage à deux vitesses »… Vraiment ?

À la suite du match opposant la Gantoise à Wolfsburg , le coach gantois s’est laissé aller à des déclarations sur l’arbitrage belge. Celles-ci sont-elles fondées ?

« En Belgique, tu souffles, c’est faute. Il y a deux vitesses: une vitesse dans les autres pays et une vitesse en Belgique » a déclaré Hein Vanhaezebrouck mercredi soir, au micro de RTL Sport. Le coach gantois était visiblement énervé après la défaite 2-3 de son équipe face à Wolfsburg dans le cadre du match aller des 8e de finale de la Ligue des Champions.

Si nous nous basons sur le peu de statistiques en notre possession, les arbitres belges ont distribué, cette saison, une moyenne de 4,1 cartons jaunes par match. Celle-ci, bien que supérieure aux moyennes de la Ligue 1 (4,0), de la Bundesliga (3,8) ou de la Premier League (3,2), reste tout de même bien moindre aux cartons jaunes attribués par match en Serie A (4,7) ou en Liga (5,3).

En ce qui concerne les cartons rouges, les arbitres belges excluent un joueur environ tous les 4 matchs. Cette moyenne est beaucoup plus élevée qu’en Bundesliga ou en Premier League, dans lesquels un carton rouge est brandi respectivement tous les 7 et… 8 matchs! Néanmoins, le nombre d’exclusions en Belgique est moindre que dans les Championnats italien, français et espagnol (un exclu toutes les trois rencontres).

Du point de vue de la sévérité des arbitres, notre pays est donc dans la moyenne même s’il doit encore apprendre de ses voisins germaniques.

Bien que ces statistiques soient intéressantes dans leur comparaison, certainement ne suffisent-elles pas à démontrer si Hein Vanhaezebrouck a tort ou raison dans son « coup de gueule ». Les chiffres, même s’ils ne mentent pas, seraient idéalement à prendre en compte avec d’autres facteurs, tels que l’engagement physique, l’intensité du jeu, le comportement des joueurs, les enjeux des différentes rencontres, l’éventuelle existence d’une rivalité… Les raisons de la distribution des cartons est également un facteur intéressant.

Mais quoi qu’il en soit, il ne fait aucun doute que les arbitres doivent trouver un juste milieu entre protection de l’intégrité physique des joueurs et interventionnisme excessif. C’est une tâche complexe, dont l’application par les arbitres belges est laissée au libre jugement de chacun.

Quentin Droussin

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