Pierre Bilic

Standard-Club Bruges: les nerfs à vif…

Malgré le succès du Standard contre Anderlecht (1-0), deux énigmes font la une des médias en Flandre. Tous les observateurs et autres enquêteurs connaissent les tableaux de la situation et les mystères qui les entourent. Le Club Bruges a engagé un expert, Michel Preud’homme, pour retrouver un chef d’oeuvre depuis trop long longtemps disparu au Jan Breydel Stadium : le titre.

La quête d’une solution y est aussi frénétique que les récentes révélations concernant le vol d’un des panneaux (Les Juges intègres) de l’Agneau mystique, le retable des frères Hubert et Jan Van Eyck, une oeuvre du 15ème siècle inscrite au patrimoine culturel mondial. Cette disparition date de 1934 et suscite depuis lors scénarios et thrillers les plus inattendus Approche-t-on de la fin de cette énigme historico-culturelle et, d’autre part, MPH a-t-il percé les problèmes du déclin de la prestigieuse maison brugeoise ?

Michel d’Arabie applique des solutions typiquement… liégeoises dans la Venise du Nord. Il multiplie les manifestations d’unité et tout le monde y croit : l’effectif, la direction, le ban et l’arrière-ban des sympathisants brugeois. Cet entraîneur a galvanisé les enthousiasmes et ambitions d’un club paralysé par le poids de son passé depuis l’arrivée de l’impatient Bart Verhaeghe à la présidence en févier 2011. Le stress était à son comble quand Preud’homme prit la succession de Juan Carlos Garrido. Curieusement, le vieux club brugeois occupait la deuxième place du championnat, dans la roue du Standard, déjà, avec 17 points sur 21. Cette équipe était pourtant à la recherche du style qui a fait sa légende. Le chemin a été long, parfois éprouvant, pour un T1 plus électrique que la dynamo de Zénobe Gramme.


De crises de nerfs en accès de colère dont il a le secret, Mystère P a réglé une formation à son image et à sa ressemblance. Même si Lokeren, la tête encore dans le brouillard des fêtes qui ont succédé à la conquête de la Coupe de Belgique, n’a posé aucun problème, le Club Bruges a impressionné à l’occasion de ses débuts en PO1 (5-1). La phalange de MPH était parfaitement posée sur le terrain avec les idées et les jambes fraîches, le tout sous le commandement de Lior Refaelov et Edur Gudjohnsen, retrouvés.



L’examen sera cependant bien plus important, dès vendredi, à l’occasion du voyage à Anderlecht, obligé de redresser la tête après son échec au bout du Clasico, sous peine de devoir se contenter de la quatrième place. C’est dire si le Club Bruges doit s’attendre à une réception chaleureuse au Stade Constant Vanden Stock. On verra alors ce que MPH et Besnik Hasi ont dans le ventre. Le Club Bruges osera-t-il jouer à visière découverte ? Décevant en première mi-temps à Sclessin, en n’y misant alors que sur un seul attaquant (David Pollet), Hasi donnera-t-il une véritable ampleur offensive à sa formation ? Anderlecht a été plus convaincant en 4-4-2 qu’en 4-2-3-1 et Aleksandar Mitrovic devrait prouver qu’Hasi a eu tort de le snober durant 45 minutes dans l’Enfer de Slesssin.


Grand vainqueur de la première journée des PO1, le Standard a surmonté méritoirement trois pressions. Les Rouches ont maîtrisé leurs émotions tout en retrouvant un bloc soudé qui a cependant eu tort de trop reculer après le but de Mehdi Carcela. Le Standard a éloigné un adversaire (Anderlecht), tout en reprenant sa place de leader. Toute autre conclusion qu’un succès aurait décuplé la confiance brugeoise et généré des doutes au Standard. Les Liégeois occupent la position la plus confortable et gardent leurs eux points d’avance mais Guy Luzon devra plonger le nez dans sa caisse à outils avant le voyage à Zulte Waregem. La fin de la rencontre a révélé un manque de tonus dans le chef de plusieurs joueurs victimes de crampes. Cela n’aura pas échappé à MPH. Alors, qui de Luzon ou de Preud’homme résoudra toutes les énigmes de ces PO1 ? Ils ont les nerfs à vif…

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