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Stade: l’urgence oblige Bruxelles à prendre une décision

Jan Hauspie
Jan Hauspie Jan Hauspie is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Trois consortiums convoitent le contrat de construction d’un nouveau stade au Heysel. Le verdict tombera incessamment.

La Ville de Bruxelles va attribuer la construction du stade de football sur le parking C du Heysel ce mois-ci, voire cette semaine. Elle a un mois de retard, ce qui accentue encore la pression. Il faut entamer les travaux en 2016 pour espérer les achever pour la saison 2018-2019 et ainsi répondre à l’exigence de l’UEFA en prévision de l’EURO 2020.

Trois consortiums convoitent le contrat: BAM/Ghelamco, Besix et Denys. Besix semble avoir moins de chances que les autres, bien que son CEO, Johan Beerlandt, soit actionnaire du RSC Anderlecht, qui sera le principal occupant du stade. Ghelamco et Denys seraient au coude à coude, la pole position variant de peu selon les sources.

Denys se distinguerait en construisant un stade passif, économe en énergie, ce qui constituerait une première en Europe. Il est également le seul à s’appuyer sur une grande banque, Macquarie, de nationalité australienne. Ni Besix ni Ghelamco ne semblent offrir les mêmes garanties financières, bien que leur patrimoine couvre le coût du projet.

On a l’impression que l’actionnaire principal de Ghelamco, Paul Gheysens, considère surtout ce stade bruxellois comme un projet de prestige. Il a déjà bâti la Ghelamco Arena de Gand. Outre le stade de football sur le parking C, Ghelamco prévoit aussi un centre d’innovation pour des activités liées au sport, comme le wellness et le coaching de santé, en combinaison avec des services de haute technologie.

Gheysens s’est montré particulièrement enthousiaste à ce propos dans une interview récemment accordée au quotidien De Tijd. D’autres doutent de la rentabilité d’un tel centre. Ghelamco prévoit aussi un parc de onze hectares, ce qui plairait évidemment aux riverains.

La Ville a formé un jury qui représente également la commune de Grimbergen et les riverains mais elle décidera de l’attribution du chantier de manière autonome. Reste à voir dans quelle mesure elle pourra se distancier des avis formulés par le jury sur BAM/Ghelamco car cela pourrait déclencher une avalanche de procédures juridiques qui compromettrait sérieusement les chances d’organiser une partie de l’EURO 2020.

Bruxelles, qui est virtuellement en faillite, chercherait une certaine unanimité, même si elle préfère Macquarie et donc Denys.

Il existe une autre solution: la Ville pourrait engager deux entrepreneurs et les contraindre à travailler de concert. Le Parc des Expositions, l’asbl qui gère les palais du Heysel, aurait déjà maintes fois suggéré cette alternative, qui aurait aussi le mérite de réduire les coûts. Un tel scénario n’est pas exclu puisque ni Ghelamco ni Denys ne se sont liés à un grand architecte. Une firme pourrait construire le stade et l’autre s’occuper des alentours.

Par Jan Hauspie

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