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Rabbi Matondo, de Manchester City au Cercle: « Je savais que ce serait difficile »

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

À Manchester City, Rabbi Matondo (21 ans) était plus explosif que Leroy Sané ou Raheem Sterling sur vingt mètres. Après quelques détours, il essaie maintenant d’allier talent et rendement au Cercle Bruges.

1. D’où vient ton prénom?

Je le dois à ma mère. Je suppose que son motif est religieux. Nous sommes chrétiens. Mes parents se sont connus au Congo, dont ils sont originaires, mais ils ont ensuite été séparés et se sont retrouvés en Angleterre, après de nombreuses pérégrinations. Je suis né à Liverpool, mais nous avons déménagé à Cardiff quand j’avais environ deux ans. Avant que j’aille à l’école, on parlait français et lingala à la maison. On est ensuite passés à l’anglais, sans oublier le lingala. Je ne voyais alors pas l’utilité de continuer à parler français. L’année passée, je suis allé à Louvain avec le pays de Galles pour jouer contre les Diables rouges. À l’issue du match, j’ai bavardé avec Romelu Lukaku. En anglais et en lingala. C’était cool!

2. Tu avais la possibilité de te produire pour le Congo grâce à tes parents et tu as aussi joué en équipes d’âge anglaises, mais tu as préféré le pays de Galles. Pourquoi?

Parce que j’ai grandi à Cardiff et que je me sens Gallois. Ça me paraissait naturel. Mon choix est définitif. Je ne connais pas très bien le règlement et il est possible que je puisse changer, mais je ne le ferai pas. Welsh it is ( Il rit).

J’ai le sentiment qu’on progresse, mais comme mes coéquipiers, je suis frustré, car on gagne beaucoup trop rarement.

Rabbi Matondo

3. Les Belges jouent à Cardiff la semaine prochaine. Tu figurais dans la présélection, mais tu n’as pas été convoqué. Quelles sont tes chances et celles de l’équipe?

C’est un match difficile pour nous. J’espère qu’on parviendra à gagner et à terminer parmi les deux premiers afin de conserver une chance de nous qualifier, ne fût-ce que via les barrages. Où en suis-je? Il faut poser la question au sélectionneur. Je n’en ai aucune idée. Rob Page était mon coach en U21, on se connaît. Ryan Giggs, son prédécesseur, m’a déjà sélectionné. J’ai le sentiment qu’on me suit, mais je dois me concentrer sur mon travail ici, à Bruges.

4. Es-tu satisfait de tes premiers mois en Belgique?

Ils ont été à la fois bons et difficiles. Je suis arrivé blessé au Cercle et j’ai dû guérir puis retrouver ma forme. Ça m’a coûté beaucoup d’énergie le premier mois. Depuis quelques semaines, je peux me montrer et je veux aider l’équipe. Ensuite, je devrai mieux utiliser mon talent et ma vitesse, pour être plus efficace. Marquer, délivrer des assists, être dangereux. Dribbler est une chose qui me réussit, mais encore faut-il poursuivre l’action. J’ai le sentiment qu’on progresse, mais comme mes coéquipiers, je suis frustré, car on gagne beaucoup trop rarement. Je suis offensif, je crois en mes aptitudes, je suis sûr de pouvoir créer quelque chose. Je ne dois pas me contenter de vous le raconter, je dois le faire sur le terrain. C’est mon prochain défi: je suis ici pour mes stats. Concentration et travail jour après jour, voilà mes défis.

5. Est-ce plus compliqué que tu ne le pensais? Quand on a été le coéquipier de Foden, Sané et Sterling pendant deux ans en équipes d’âge à Manchester City puis qu’on a joué à Schalke 04, on pense peut-être que la Pro League est facile?

Pas du tout. Je savais que ce serait difficile, car j’ai consulté les statistiques du championnat avant de rejoindre le Cercle. Les distances abattues, l’équilibre des forces… Je savais que ce ne serait pas simple. C’est un bon test, comme je m’y attendais. J’avais besoin de jouer pour retrouver ma forme. Le Cercle constitue vraiment une bonne étape dans ma carrière car je joue beaucoup. C’est ce qu’il me fallait, après des moments difficiles en Allemagne et la saison passée à Stoke City.

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