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Que deviennent Landry Dimata et Dieumerci Mbokani, anciennes vedettes de la Pro League ?

Le premier se trouve sur une voie de garage à l’Espanyol, le second vient d’arriver en fin de contrat à Kuwait SC et se verrait bien revenir en Belgique. A la mode à un moment, ils pourraient avoir des difficultés à trouver une porte de sortie cette fois.

Il y a quelques années, il n’aurait pas été farfelu d’imaginer Landry Dimata se battre avec Michy Batshuayi, Christian Benteke pour la place de premier réserviste de Romelu Lukaku chez les Diables rouges. Mais une grave blessure au cartilage du genou plus tard, le joueur formé au Standard peine à retrouver le niveau qui en faisait l’avenir offensif du football belge, alors qu’il ne portait encore que les couleurs d’Ostende. Après une saison à 14 buts en 34 matches à la côte belge, à seulement 19 ans, Dimata a été transféré à Wolfsburg, où à l’image de Victor Osimhen, il ne s’est pas imposé et est ensuite revenu au Royaume pour relancer sa carrière.

Si le Nigérian est désormais une valeur sûre de Naples après un détour à Lille et un prêt à Charleroi qui a totalement relancé ses affaires, le Belge d’origine congolaise se trouve désormais enlisé sur la banquette (dans le meilleur des cas) de l’Espanyol Barcelone, après un passage à Anderlecht où sa carrière a basculé après avoir failli être relancée.

En effet, quand il débarque à l’ombre de Saint-Guidon, à l’initiative de Marc Coucke, son ancien président à Ostende et désormais nouveau maître du club le plus titré de Belgique, Landry Dimata est perçu comme un premier gros coup sur le marché des transferts. Les débuts sont prometteurs, notamment avec Ivan Santini à ses côtés. Vingts rencontres pour treize buts et quatre assists. Certes le RSCA version Vanhaezebrouck déçoit globalement en termes de résultats, mais la recrue offensive, elle, n’a pas grand chose à se reprocher.

Une mystérieuse blessure au cartilage hyalin

En février 2019, il quitte le terrain peu après l’heure de jeu lors d’une rencontre opposant les Mauves à Zulte Waregem. Le retour aux affaires prend plus de temps que prévu, prend même beaucoup de temps, sans que l’on ait vraiment d’informations sur la gravité de cette blessure. Entre-temps, Anderlecht a dépensé près de 5 millions d’euros pour s’attacher les services du natif de Mbuji-Mayi, au Congo.

Il faudra attendre août 2020 pour qu’il retrouve le chemin des pelouses. « J’ai eu un souci au cartilage du genou droit » , confiait-il à cette époque dans La Dernière Heure. « Un jour, je me suis levé. Mon genou avait gonflé. Je n’avais pas trop mal. L’IRM n’a pas révélé le souci au cartilage. Au début, on m’a dit que ce n’était rien de grave, et j’ai donc tenté de revenir […] J’ai été malchanceux. Je n’ai rien fait de mal, je n’ai pas pris un gros tacle, et pourtant, j’ai dû arrêter. Je n’avais pas de vue sur la suite. Combien de temps allais-je devoir attendre ? », expliquait Nany Dimata.

Le retour est pourtant prometteur avec deux réalisations lors de ses deuxième et troisième matches. Il est même convoqué dans la foulée lors du rassemblement diabolique de septembre. C’est le début de la renaissance, pense-t-on. Ensuite plus rien… Un retour sur le banc et parfois en tribunes avant deux assists contre Charleroi et Mouscron à la fin de l’année 2021. C’est trop peu pour un garçon de son talent.

Désormais barré à la Lotto Park où l’on ne semble plus convaincu par son retour au premier plan, Dimata est censé allé voir ailleurs si l’herbe peut être plus verte. Pour cela, il faut accepter de redescendre dans les divisions inférieures s’il le faut.

L’antichambre de la Liga n’est pas la plus déplaisante du continent, surtout que c’est l’Espanyol Barcelone, habituel membre de la plus haute division du football espagnol, qui l’a loué afin de le relancer, mais surtout de remonter le plus vite possible.

Nnay Dimata reste sur une année vierge de but en Liga.
Nnay Dimata reste sur une année vierge de but en Liga.© iStock

Dimata marque lors de son deuxième match, comme remplaçant, contre Majorque et est titularisé pour la première fois lors du quatrième à l’occasion d’un déplacement au Sporting Gijon. Dimata ne marque que cinq fois en 19 rencontres disputées en Liga SmartBank. Ce n’est certes pas beaucoup, mais son registre, sa capacité à conserver le ballon et à être un point d’ancrage pour les autres éléments offensifs plaisent beaucoup à son entraîneur. Cerise sur le gâteau, l’Espanyol retrouve la Liga et l’on se dit que Dimata va réussir son pari.

On commence déjà à réenvisager un retour dans une équipe nationale où Roberto Martinez a toujours cru en ses qualités et « son profil spécial ». « Il ne m’a pas appelé pendant ma période de revalidation », avait raconté un jour Dimata. « Il m’a toujours fait comprendre que je devais continuer à bosser. Même quand j’étais encore en espoirs et durant mes années chez les diablotins. Il m’a toujours fait comprendre qu’il fallait travailler et qu’à un moment ça allait payer. »

Mais au sein de la plus haute division du foot espagnol, tout est beaucoup plus compliqué. Lors de ses sept premières apparitions, il ne trouve pas le chemin des filets et perd sa place dans le onze de base. Son coach Vicente Moreno, contraint de trouver des solutions alors que son équipe marque peu, privilégie alors le 4-2-3-1 ou le 4-1-4-1 à un schéma en 4-4-2 avec deux attaquants. Impossible pour le Belge d’avoir les faveurs par rapport à l’indétrônable Raul de Tomas. Le banc s’est ensuite petit à petit transformé en tribunes et son temps de jeu a chuté pour n’atteindre que 531 minutes minutes (et seulement 137 en 2022) disputées avec 0 but et assist à la clé.

La nouvelle saison ne devrait pas le relancer et si le nouvel entraîneur se nomme aussi Martinez, sa confiance dans l’attaquant belge ne semble pas aussi grande que celle de notre sélectionneur fédéral.

Toujours sous contrat jusqu’en 2024, Landry Dimata est pisté par NEC Nimègue et Roger Meijer, le successeur de l’entraîneur malinois Danny Buijs sur le banc, est venu aux nouvelles. Se relancer dans une compétition propice aux attaquants ne pourrait-il pas donner le coup de fouet nécessaire à un joueur qui, à 25 ans, ne peut pas voir sa carrière s’enliser définitivement. En espérant pour lui qu’un passage à Nimègue ne soit pas un feu de paille comme avec Björn Vleminckx, qui y fut meilleur buteur du championnat néerlandais en 2011, avant de disparaître des radars par la suite avec un transfert au FC Bruges.

Si cette piste outre-Moerdijk ne devait pas se concrétiser, divers club de la D2 espagnole, dont Ibiza, seraient attentifs à sa situation.

Dieumerci Mbokani, une classe folle mais le poids des ans

Fort de cinq titres conquis avec Anderlecht (3) et le Standard (2), Dieumerci Mbokani a toujours gardé une énorme cote dans notre pays, si bien qu’après sa période rouche et un transfert raté à Monaco, avec un prêt pas plus concluant à Wolfsburg, il est revenu pour une deuxième fois à Bruxelles, encore avec succès. Après ces deux saisons au Parc Astrid, direction l’Ukraine et le Dynamo Kiev, où il a enchaîné le bon et le moins bons lors de son lucratif contrat et a même connu des prêts en Premier League du côté de pensionnaires de bas de classement que sont Norwich et Hull City.

Après cela, Mbokani est revenu une troisième fois dans le plat pays où sa classe naturelle et son sens du but ont fait le bonheur d’un Antwerp ambitieux et prêt à lutter avec le gratin du football belge. Dieu a remporté une Coupe de Belgique avec le Great Old avant de ne pas trouver d’accord pour prolonger son séjour et de finalement mettre les voiles, fort d’un bilan de 42 buts en 82 renconrtes.

Alors que certains le voyaient vivre une troisième aventure avec Anderlecht, c’est finalement au Koweït que l’attaquant décide d’aller remplir son compte en banque.

Dieumerci Mbokani a marqué 42 fois pour le compte de l'Antwerp.
Dieumerci Mbokani a marqué 42 fois pour le compte de l’Antwerp.© iStock

Dieumerci Mbokani n’a jamais joué des masses là-bas, même s’il y a remporté le championnat. Il a marqué des buts importants mais il a aussi raté plusieurs rencontres à cause de ses obligations en équipe nationale congolaises et de quelques blessures. Il n’était pas non plus toujours payé correctement. Les deux parties ont donc décidé de rompre le contrat. « Kuwait SC n’a pas respecté les conditions du contrat. Il est donc devenu logique pour moi de m’en aller », raconte-t-il dans les colonnes de Het Nieuwsblad.

S’il soufflera ses 37 bougies prochainement, un âge respectable dans le football, l’attaquant n’entend pas encore ranger ses crampons. « Je suis toujours en pleine forme. Un retour en Belgique me plairait énormément, mais je pourrais également atterrir dans un autre championnat. Je suis libre de tout contrat, donc le club qui veut de mes services n’aura pas à payer de frais de transfert », confie l’ancienne star du Standard et d’Anderlecht.

Il n’en faut pas plus pour enflammer certains sur les réseaux sociaux. Reste à voir désormais si une équipe de Pro League (ou de Challenger Pro League) tentera le coup. L’homme n’a jamais déçu dans notre compétition mais ne risque-t-il pas de jouer l’année de trop ? Et il faudra voir quelles conditions salariales réclamera Dieu.

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