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« Quand mon agent m’a parlé d’Anderlecht, j’étais sceptique »

Thomas Bricmont

Dennis Appiah, le nouveau latéral droit des Mauves se raconte de Toulouse à Caen, en passant par Claudio Ranieri, N’Golo Kanté, Monaco, Karim Benzema, le Ghana et ses premiers pas anderlechtois. Le tout sur fond d’un délicieux accent du sud-ouest. Extrait.

Quelle est la première chose qui t’a marqué en arrivant à Anderlecht ?

Dennis Appiah : L’organisation surtout. J’arrivais d’un club plus petit. Caen est un club qui essaie de se construire pour durer en Ligue 1, alors qu’ici tout est déjà structuré. Ça m’a fait penser un peu à Monaco. Il y a beaucoup de monde présent pour entourer le groupe des joueurs.

Tu avais pris le soin de visiter le club avant de signer ?

Appiah : Oui. Quand mon agent m’a parlé de l’intérêt d’Anderlecht, je dois être honnête, j’étais sceptique. Je connaissais Anderlecht de nom, je savais qu’il était habitué à disputer la Ligue des Champions mais je n’avais aucune idée du club en lui-même, de ses installations, de son stade, etc. J’avais une opinion sur la Belgique qui n’était pas la bonne. Généralement, les joueurs français viennent en Belgique pour se relancer, mais pas à Anderlecht. Et quand j’ai visité le club, j’ai été agréablement surpris. J’ai d’abord vu le stade, puis le centre d’entraînement. J’ai évidemment aussi rencontré les dirigeants qui m’ont fait part de leur ambition. C’est un peu tout ça qui ma décidé de venir ici.

Est-ce que les Français ont désormais une autre opinion du foot belge avec la réussite des Hazard, De Bruyne, Courtois, etc?

Appiah:C’est vrai qu’il y a une super belle génération. Et c’est vrai qu’en France, on a aujourd’hui un autre regard. Si on joue la Belgique, on sait que ça va pas être évident…

Mais ça n’a pas joué dans ton choix?

Appiah : Non. Ce qui a joué, c’est qu’Anderlecht a l’habitude d’avoir des joueurs qui explosent après dans de grands championnats.

Tu vois donc Anderlecht comme un tremplin ?

Appiah : Oui, c’est ça. On m’a présenté le projet de cette façon : aider le club à remplir ses objectifs et puis continuer à progresser dans ma carrière. J’ai 24 ans, je ne suis pas fini, je commence à peine à intégrer le foot européen.

 » Je vais devoir m’habituer à vivre avec la pression « 

Comment te retrouves-tu en D1 belge alors que tu étais un titulaire indiscutable en L1 et que tu étais, paraît-il, suivi par plusieurs clubs étrangers ?

Appiah : J’ai entendu dire que des clubs anglais me suivaient mais il n’y a jamais eu rien de concret. Quand j’ai signé, Anderlecht était le seul club à s’être montré réellement intéressé.

Tu te retrouves aujourd’hui dans un championnat plus faible.

Appiah : C’est vrai, c’est ce qui m’a peut-être fait un peu peur au début mais c’est un championnat qui est regardé par les grands pays européens. Et se retrouver dans un club où on nous demande de gagner tout le temps, d’être champion, c’est quand même un autre état d’esprit que viser le maintien. C’est aussi un club où je vais devoir m’habituer à vivre avec la pression. Et puis y a aussi beaucoup de qualité dans le noyau.

Cela t’a frappé ?

Appiah : Je suis arrivé un peu après les autres et j’ai rapidement vu la qualité des joueurs. En plus, ils sont très jeunes. Youri Tielemans, Dennis Praet, etc. Ici, il y a beaucoup de technique, de physique, d’intensité aux entraînements. J’ai l’impression que les joueurs sont plus pros qu’en France. C’est en tout cas mon sentiment par rapport à la préparation. Quand je suis arrivé, j’avais l’impression que les joueurs étaient déjà prêts alors qu’en France la prépa se fait crescendo.

Anderlecht tiendrait quel rang en France selon toi?

Appiah : C’est difficile à dire car on n’est pas encore prêt mais en prenant une large fourchette, on jouerait entre la première et la huitième place. Je n’ai pas signé ici sur un coup de tête, j’ai beaucoup réfléchi. En Ligue 1, les clubs ne se sont pas pressés pour m’avoir et j’avais aussi peur de passer à côté de quelque chose en ne signant pas ici. Le but, c’est de progresser ici notamment grâce aux compétitions européennes et il y a très peu de clubs en France qui auraient pu m’apporter ça.

C’est étonnant vu tes stats et ta réputation que les clubs français ne se soient pas davantage manifestés ?

Appiah : Je n’aime pas dire ça mais je n’étais qu’à « Caen ». Et pourtant c’est un super club. J’aurais fait la même saison à Rennes ou à Saint-Etienne, les gens m’auraient perçu différemment.

Par Thomas Bricmont

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Dennis Appiah dans votre Sport/Foot Magazine spécial championnats européens

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