Marc Degryse

Preud’homme la joue à la Sa Pinto

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, le Standard devient clairement le principal rival de Genk pour le titre.

J’étais sur le plateau de La Tribune quand Thomas Didillon a lancé le Clasico en parlant des barakis. Rien de bien grave, je trouve qu’on a fait un gros foin pour pas grand-chose. Il n’a pas mesuré l’impact que ça allait avoir et je n’ai vraiment pas l’impression qu’il cherchait à choquer les Liégeois. Ça ne doit pas être son genre. Au contraire, il me paraît parfaitement éduqué et respectueux. C’était simplement une formule un peu malheureuse, un petit dérapage dans le feu de l’action.

Il s’est excusé. De son côté, le Standard a eu le bon goût de ne pas en rajouter. Parce que ça aurait pu pourrir complètement et inutilement ce match. Tout est finalement resté sous contrôle. Didillon s’est évidemment fait chambrer mais il n’y a pas eu de débordements. Simplement, c’est malheureux que Paul-José Mpoku et Christian Luyindama en aient remis une couche à la fin du match. Ça ne sert à rien.

Sur le terrain, Anderlecht a une fois de plus affiché ses lacunes et montré pourquoi l’équipe est aussi mal au classement. Pourtant, il y a eu des bonnes choses en première mi-temps. Mais en deuxième, au moment du match où il faut batailler pour survivre, il manquait quelque chose. C’est criant que plusieurs joueurs anderlechtois manquent de coffre, de physique, à cause d’un temps de jeu trop limité ces derniers temps. Je citerais les exemples d’Ivan Obradovic, Kara, Yari Verschaeren ou Peter Zulj. Face à la furia du Standard, contre sa façon de prendre l’adversaire à la gorge en pressant haut, ils étaient en-dedans et ça s’est payé cash.

Le Standard devient clairement le principal rival de Genk pour le titre.

C’est comme ça que le match a basculé. À Anderlecht, la route est encore longue pour créer un vrai collectif. Au Standard, on voit de semaine en semaine que le message de Michel Preud’homme et Emilio Ferrera passe de mieux en mieux. Après le match, ils ont dévoilé les consignes qu’ils avaient fait passer à la mi-temps : presser plus haut, empêcher les défenseurs anderlechtois de relancer. Directement, les joueurs du Standard ont appliqué ça et ils l’ont très bien fait, ça a été une clé de la rencontre.

Ce Standard est devenu une vraie machine. Si on prend ses chiffres depuis le début du deuxième tour, c’est un bilan de 20 points sur 27, personne ne fait mieux. Ce club est clairement le principal rival de Genk pour le titre, aujourd’hui. Il y a tous les bons ingrédients dans le groupe : une grosse présence physique, une magnifique touche technique et de la mentalité. Il y a des joueurs qui essaient de se mettre régulièrement en évidence, qui cherchent à jouer leur carte personnelle, mais on ne peut pas leur reprocher ça puisque ça marche. J’apprécie aussi, de plus en plus, la complémentarité de deux joueurs dans un secteur décisif de l’équipe : Gojko Cimirot et Razvan Marin.

On pourrait avoir des craintes pour la défense après le départ de Luyindama. Mais je peux comprendre que le club l’ait laissé partir, vu l’argent qui rentre dans les caisses. Et puis ce ne sont pas les solutions qui manquent pour le remplacer. Merveille Bokadi l’a très bien fait contre Anderlecht. Il y a Milos Kosanovic, et aussi Luis Pedro Cavanda qui peut rejouer à droite, ce qui permettrait de placer Collins Fai à gauche et de rapatrier alors Kostas Laifis dans l’axe pour l’associer à Zinho Vanheusden. Bref, pas trop d’inquiétude à ce niveau-là.

Petit à petit, le Standard est occupé à refaire le même coup que la saison passée en remontant de façon spectaculaire dans le classement après un départ délicat. Michel Preud’homme le fait d’une autre manière que Ricardo Sa Pinto mais ça a la même efficacité.

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