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Pourquoi le déménageur Michael Frey est-il l’attaquant idéal pour l’Antwerp ?

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Si être l’attaquant de Waasland-Beveren demande une qualité majeure, c’est sans doute la foi. Parce que transformer les ballons reçus en occasion équivaut à soulever toute la chaîne de l’Himalaya, et que les matches impliquent de plus souvent courir après les défenseurs adverses que de tenter de les semer. « Sa force, c’est la façon dont il travaille pour l’équipe », disait d’ailleurs de Michael Frey son coéquipier et compatriote Leonardo Bertone voici quelques mois. Le Suisse, recrue estivale de l’Antwerp de Brian Priske, est un attaquant de combat.

Parfois, le jeu de Michael Frey a quelque chose de rugbystique.

Parfois, le jeu de Michael Frey a quelque chose de rugbystique. Jouer des coudes et des épaules, repousser les défenseurs adverses dans des zones du terrain où l’unique espoir est pourtant de gagner quelques mètres, quelques secondes, une faute peut-être. Une bataille de terrain précieuse pour les pensionnaires du Freethiel, et qui a tapé dans l’oeil d’un Great Old qui se voudra plus énergique cette saison. Parce qu’avant d’être son meilleur buteur, Frey était surtout le meilleur combattant de Waasland-Beveren.

Au-delà des épaules qui déménagent et des courses qui essoufflent, le Suisse est un attaquant au registre relativement complet. Capable de résister dans un duel dos au jeu ou de prendre l’espace dans le dos de la défense, puissant mais loin d’être maladroit au moment d’ajuster la mire, avec l’un des meilleurs ratios de l’élite face aux filets adverses la saison dernière. Le tout dans une équipe qui était rarement en mesure de le servir sur un plateau, puisque son premier lieutenant Aboubakary Koita était plus adepte de l’effort solitaire que de la passe tranchante.

Souvent contraint à faire la différence avant de recevoir du soutien, face à des adversaires en surnombre conséquent, Michael Frey est forcément un point d’interrogation quant à la capacité à diminuer ses déchets quand la qualité des ballons augmentera. Au Bosuil, le profil est en tout cas un contraste total avec Dieumerci Mbokani, certes sans égal pour bonifier des ballons impossibles, mais surtout transparent en perte de balle. Dans le football de Brian Priske, dont le Midtjylland pratiquait le pressing le plus intense du championnat danois, l’énergie est l’un des atouts exigés sur le CV de l’attaquant de pointe. Avec onze buts marqués, le numéro 9 de Midtjylland n’était d’ailleurs pas beaucoup plus prolifique que les ailiers, auteurs de huit buts chacun la saison dernière.

Sur le papier, le casting semble cohérent. Reste à voir comment Frey tirera son épingle du jeu dans ces scénarios où un adversaire plus modeste attendra le Great Old devant sa surface. Parce que le Suisse semble toujours plus à l’aise quand il peut pousser son ballon et ses adversaires en se frayant un chemin vers les filets. Dans les déménagements, les couloirs étroits sont toujours les passages les plus délicats.

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