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Pierre Ménès nous décrit Philippe Montanier, le nouvel entraîneur du Standard: « En France, son jeu était assez soporifique »

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

On a posé sept questions à Pierre Ménès pour en savoir un peu plus sur Philippe Montanier, le nouveau coach des Rouches. Le célèbre chroniqueur français, avec son sarcasme habituel, souhaite « Bon courage! » aux Liégeois. Interview.

Pierre Ménès, vous connaissez très bien Philippe Montanier, n’est-ce pas?

C’est probablement la personne que je connais depuis le plus longtemps dans le football. Au début de sa carrière, il était gardien de but remplaçant à Caen. Il étudiait sur le côté. J’étais à l’université de Nanterre et on se retrouvait tous les mardis pour prendre le petit dej’. C’est un mec sympa, souriant, assez beau gosse. A l’époque, il n’évoquait pas du tout la possibilité de devenir entraîneur.

Comment est-il perçu en France?

On ne peut pas dire qu’en tant qu’entraîneur, ce soit un triomphe. A Rennes, il restera pour toujours le mec qui n’a pas fait jouer Ousmane Dembélé. C’est un peu sa « tache ». A Lens, ce n’était pas la régalade non plus. Je ne pense pas qu’il soit mal vu. Il n’est « pas vu » tout court, surtout. Il est assez anonyme. Les gens en France n’ont pas vraiment d’idées sur lui et son réel potentiel d’entraîneur.

A Rennes, il restera pour toujours le mec qui n’a pas fait jouer Ousmane Dembélé. C’est un peu sa « tache ».

Comment est sa personnalité?

C’est quelqu’un de très calme. Très très calme, même.

A Rennes, il prônait souvent le « beau jeu »…

Entre le prôner et l’appliquer, il y a une différence. A Rennes, je ne trouve pas qu’il appliquait tant que ça le « beau jeau ». Au contraire, c’était assez soporifique, le jeu pratiqué avec lui. Après, chaque entraîneur subit des échecs. S’il a échoué en France, ça ne veut pas dire pour autant qu’il ne va pas réussir au Standard. Ça dépend de l’effectif, de l’osmose avec les joueurs,… On ne va pas tirer de conclusions définitives sur deux expériences. En Espagne (à la Real Sociedad, où il a été élu entraîneur de l’année en 2013, NDLR.), ça s’est pas mal passé.

Tactiquement, il met l’accent sur quoi?

Un peu comme tous les entraîneurs, sur le respect de la tactique et de l’organisation. Ses qualités, c’est créer un bloc bien organisé. Il met l’accent sur la défense. Il fera peu de fantaisies, surtout dans le championnat belge. Même s’il faut reconnaître qu’à Lens, il n’avait pas non plus un ‘matériel’ offensif de haute qualité. Quand vous n’avez pas d’attaquants, vous défendez… Mais il a des bonnes idées aussi.

Il fera peu de fantaisies, surtout dans le championnat belge.

C’est un peu le paradoxe. A Lens, il n’avait pas les joueurs nécessaires. A Rennes, il avait un phénomène (Ousmane Dembélé, NDLR.). Il ne l’a pas fait jouer.

Au Standard, il va découvrir un public assez chaud. C’est quelqu’un qui résiste bien à la pression?

Oui, à ce niveau-là, il est assez imperméable à la pression.

Vous le voyez réussir en Belgique?

Pourquoi pas. Je ne connais pas assez bien l’effectif du Standard pour me prononcer. Mais s’il fait un beau parcours avec le Standard, il pourrait en effet intéresser pas mal de clubs pour un retour en Ligue 1.

Propos recueillis par Noé Spies

Philippe Montanier.
Philippe Montanier.© iStock

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