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Pierre François : « Ce qui arrive aujourd’hui n’est qu’un début »

Thomas Bricmont

Au coeur d’un footballgate qui devrait encore réserver son lot de mauvaises surprises, l’ex-directeur général du Standard pendant près de dix ans, aujourd’hui CEO de la Pro League, fait face aux critiques.

On le savait passionné d’équitation, le voici proclamé nouveau chevalier blanc d’un foot belge particulièrement secoué depuis ce mercredi 10 octobre. Un qualificatif qui fait d’ailleurs toussoter dans le milieu footballistique. Car Pierre François compte de nombreux partisans mais aussi ses détracteurs. Homme de dossiers mais aussi de médias lors du règne de Lucien D’Onofrio au Standard, l’actuel CEO de la Pro League, a aussi connu durant cinq mois le White Star de John Bico, puis la faillite du RAEC Mons.

Du grenier à la cave donc. Membre aux côtés de Melchior Whatelet et de Wouter Lambrecht d’un comité d’experts indépendants dont le but est de fournir des recommandations concrètes au sujet de la fonction d’agents de joueurs, Pierre François nous reçoit dans ses bureaux du premier étage de la maison de verre, et évoque l’actualité chaude mais aussi un football belge gangrené depuis de nombreuses années par une ribambelle de personnages nocifs.

Quelle fut votre première réaction à l’affaire qui secoue actuellement le football belge ? Avez-vous été surpris par la nature des inculpations ou vous vous rendiez compte de l’illégalité de certaines pratiques ?

PIERRE FRANÇOIS : Ce sont peut-être des journées difficiles mais ce sont des journées opportunes. Mais il m’est difficile de vous dire aujourd’hui ce que je pense de la justesse de ces inculpations tant qu’un jugement n’a pas été rendu, d’autant que je pense que ce qui arrive aujourd’hui dans le foot belge n’est qu’un début. Mais savoir si je tombe de ma chaise, c’est différent. Si vous demandez au président de la confédération nationale du bâtiment si dans son secteur des payements au noir existent, il ne va pas vous répondre de façon sérieuse :  » je l’ignore « . Si vous m’aviez demandé de parier si oui ou non des constructions illégales existent ou ont existé au sein des clubs de foot belges, j’aurais eu tendance à vous répondre que oui. Et vous dire que je suis choqué par le match fixing, c’est une évidence. Tout comme vous dire qu’on est obligé de faire quelque chose au sujet du milieu des agents, c’est également une évidence.

Vous faites aujourd’hui partie d’un comité d’experts qui est censé plancher sur la réglementation de l’activité d’agent, alors que depuis 2003 et votre arrivée au Standard, vous êtes confronté à ce système. On peut s’étonner de vous retrouver à cette position.

FRANÇOIS : Je suis indépendant des clubs. Et du temps où je travaillais pour des clubs, je n’avais aucun problème avec les agents ni comment je négociais leurs commissions. L’objectif a toujours été d’essayer de payer moins pour le club. Je peux vous dire par exemple que je n’ai payé au total que 15.000 euros de commission à Mogi Bayat du temps où j’étais au Standard. Je répétais d’ailleurs à Mogi Bayat et à Laurent Denis de bien garder leurs contrats à eux dans leurs mallettes. Ce sont les contrats du Standard que l’on signait et rien d’autre.

Vous étiez proche de Mogi Bayat ?

FRANÇOIS : C’est une bonne relation dans le football. Et j’ai dit de lui, quand il représentait le Sporting Charleroi, qu’il était une des meilleurs intervenants au Conseil d’administration de la Pro League. Je ne vais pas dire le contraire aujourd’hui. Mais quand je l’ai eu comme agent en face de moi, je ne l’ai jamais avantagé.

Par Thomas Bricmont

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Pierre François dans votre Sport/Foot Magazine

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