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Pas un footballeur cliché et un homme à l’esprit ouvert : qui est vraiment Carl Hoefkens, le nouvel entraîneur du FC Bruges ?

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

La nomination de Carl Hoefkens à la tête du FC Bruges a été annoncé ce mercredi après-midi. S’il s’inscrit dans la culture et dans les habitudes du club, sa nomination n’en reste pas moins une surprise. Portrait d’un homme qui a aussi porté le maillot des Diables rouges à 22 reprises.

La nomination de Carl Hoefkens comme entraîneur du Club de Bruges est un risque. Bien que ce soit un risque calculé. L’expertise footballistique du CEO Vincent Mannaert est telle qu’il sait quel est le poids de Hoefkens. Il est à l’aise avec le groupe de joueurs et n’est pas un homme têtu qui va poser des problèmes à sa direction.

Il est cependant curieux que Hoefkens soit promu après trois années passées dans un rôle d’assistant assistant. Il aura en tout cas avancé plus vite que Philippe Clement dans sa carrière. En juin 2017, après cinq ans comme adjoint de Michel Preud’homme, il n’a pas eu droit à cette chance, alors qu’il le voulait vraiment. Son processus de maturation n’était apparemment pas encore arrivé à son terme.

Ivan Leko a donc été engagé comme entraîneur et Clement est parti à Waasland-Beveren avant de revenir en 2019 via un passage à Genk où il a décroché le titre de champion de Belgique. Carl Hoefkens est alors devenu son bras droit. Ce dernier a beaucoup observé et s’est montré très présent sur le bord du terrain ces derniers mois. Toujours passionné et effectuant beaucoup de grands gestes. Un contraste saisissant en comparaison avec le placide Alfred Schreuder.

En couverture d’un magazine gay

Hoefkens est une vraie personnalité du football belge. Lorsqu’il jouait au sein des équipes d’âge du Lierse, le coordinateur des jeunes Marcel Vets affirmait qu’il était un leader né. Le même homme avait prédit qu’Hoefkens allait le prouver non seulement sur le terrain, mais aussi plus tard en tant qu’entraîneur.

Au cours de sa carrière sur les terrains, Hoefkens a régulièrement fait la une de la presse people. Il y a eu son mariage très médiatisé au nord du pays avec le mannequin Vanessa, une version flamande de Pamela Anderson. C’était l’un des couples glamour du milieu des Bekende Vlamingen (flamands connus), une spécificité du nord du pays.

Le défenseur était aussi connu pour son franc-parler et pour avoir une opinion sur tout. Hoefkens ne correspondait pas vraiment pas au cliché du footballeur moyen, malgré les nombreux tatouages présents sur son corps et des coiffures légèrement excentriques. Evidemment, il était aussi réputé pour être un habitué de la discothèque La Rocca, un lieu prisé des footballeurs. Mais à un moment donné, il a préféré se mettre dans son coin.

C'est au Lierse que Carl Hoefkens a été formé. Il a remporté un championnat, une Coupe et deux Supercoupes avec les Palletiers.
C’est au Lierse que Carl Hoefkens a été formé. Il a remporté un championnat, une Coupe et deux Supercoupes avec les Palletiers.© iStock

Il lisait beaucoup, écrivait des poèmes, mais ne partageait pas ses vers avec le monde. Et il a trouvé le courage de faire la couverture du magazine gay INCH, torse nu, pour montrer qu’il est possible d’être macho, mais qu’il est tout aussi possible d’être gay.

Carl Hoefkens est un homme à l’esprit ouvert. Il a une bonne attitude face à la vie. Sa nomination est aussi un coup de pouce pour les entraîneurs belges qui ne sont pas toujours considérés à leur juste valeur. Un Norvégien est candidat pour s’asseoir sur le banc du Standard, un Autrichien a repris en main le Beerschot, un Allemand s’est installé sur le banc d’Eupen, et probablement qu’un Hollandais sera le prochain guide de l’Antwerp et du FC Malines. Les entraîneurs belges semblent se faire rares, et les techniciens étrangers sont souvent mieux perçus que nos produits locaux. A Hoefkens de montrer que ce traitement est injuste.

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