Jacques Sys

On cherche des attaquants

Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Il n’y a rien de plus difficile que de jauger le potentiel d’un avant.

Durant la mémorable saison de Gand, Hein Vanhaezebrouck a maintes fois répété qu’aucune équipe n’avait gaspillé plus d’occasions que ses Buffalos. Les chiffres qu’il a divulgués étaient censés illustrer ce cruel manque d’opportunisme. Pourtant, les Gantois ont inscrit 70 buts en 40 matches mais le meilleur buteur, Laurent Depoitre, n’en a marqué que treize. Le danger a donc surgi de toutes parts.

Le titre en poche, il n’y a pas de raison de procéder à des changements. Hormis Kalifa Coulibaly, transféré de Charleroi en qualité de réserve, le champion n’a procédé à aucun transfert offensif. Il a toutefois augmenté ses possibilités de changements dans l’entrejeu en engageant très vite Thomas Matton. Les infiltrations de l’entrejeu, une ligne où Vanhaezebrouck privilégie les bons coureurs, constituent la clef du succès.

Et Matton a l’art de démarquer ses partenaires. Pourtant, le champion cherche toujours les bons automatismes. On saura ce jeudi, en finale de la Supercoupe, contre le Club Bruges où en est vraiment La Gantoise.

Le Club Bruges, lui, a clôturé ses activités sur le marché encore plus tôt que Gand, qui a enrôlé la semaine passée le charismatique défenseur suédois Erik Johansson et l’Israélien Hatem Abdel Hamid. En embauchant l’intelligent Hans Vanaken, le Club a renforcé son entrejeu. Pourtant, la saison passée, il semblait également manquer de puissance de feu. Il s’en est parfois plaint, même si aucune autre équipe n’a été aussi productive: 85 buts en 40 matches. Mais c’est José Izquierdo et non un avant-centre qui emmène son classement des buteurs.

Malgré la saga du transfert de Tom De Sutter, Bruges conserve sa confiance à sa ligne d’attaque. Il a certes enrôlé Abdoulay Diaby, qui a éclaté à Mouscron avant de s’étioler à Lille. Reste à voir s’il est capable de franchir un palier supplémentaire car il n’y a rien de plus difficile que de jauger le potentiel d’un avant.

Les bons finisseurs sont une espèce rare.

Les bons finisseurs sont rares, en tout cas. Anderlecht en cherche un avec fièvre, puisqu’Aleksander Mitrovic va sans doute s’en aller. Le Serbe a assuré 30% de la production des Mauves la saison passée : 20 des 65 buts. C’est un joli pourcentage, même si Renaud Emond a fait encore mieux à Waasland-Beveren avec 14 des 35 buts, soit 40%. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’Ardennais figure sur la liste d’Anderlecht mais ici aussi, reste à voir s’il est susceptible d’atteindre le même rendement un cran plus haut.

La remarque vaut également pour Ivan Santini. Il y a deux ans, à son arrivée à Courtrai, le Croate n’avait quasiment pas de CV. Il avait marqué un but en un an et demi à Fribourg. A Courtrai, en deux ans, il a trouvé le chemin des filets à trente reprises, alors qu’il évoluait surtout au milieu offensif.

Maintenant, Santini doit faire oublier Imoh Ezekiel au Standard. Et voir s’il peut soutenir un rythme plus élevé. Remember David Pollet, par exemple. Après une brillante période au Sporting Charleroi, il a été confronté à ses limites à Anderlecht et à Gand.

De la volée de matches amicaux qui ont eu lieu ces dernières semaines, la partie opposant l’Antwerp à Malines a été la plus marquante. Mercredi, 9.000 spectateurs se sont présentés au misérable Bosuil. L’enthousiasme était tel qu’on a l’impression que le plus ancien club du pays va renaître de ses cendres.

Il est étonnant que nul, à Anvers, ne parvienne à créer un grand club, faisant de la métropole une tache blanche sur la carte footballistique. Les tentatives de fusion entre l’Antwerp et le Beerschot se sont toujours heurtées à des luttes intestines, à des impulsions émotives, qui ont toujours eu raison des arguments rationnels. Aucune grande entreprise de cette ville dotée d’un port d’envergure mondiale n’a jamais présenté le moindre projet valable.

L’Antwerp compte maintenant sur le Flandrien Patrick Decuyper alors que le Beerschot va voir son éventuelle remontée freinée par la réforme des compétitions. Il pourra quand même disputer un derby à l’ancienne le 13 septembre, au Kiel. Contre Berchem. En D3B. Un uppercut pour la plus grande ville de Flandre.

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