Pierre Danvoye

Mercato: les leçons d’hier ne servent à rien…

Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Un bon transfert de janvier est souvent un transfert réfléchi en automne et réglé en décembre ou en tout début d’année. Certains clubs le comprennent. Pas tous. Pas le Standard, pas Mouscron.

Alessandro Cordaro de Malines à Zulte Waregem le 2 janvier, Ghislain Gimbert de Troyes vers le même club le 6, Jinty Caenepeel de Gand au Cercle le 5. Tous buteurs décisifs le week-end passé. Ça vous étonne ? En signant tôt dans leur nouveau club, ils ont au moins eu le temps de découvrir le staff et le stade pendant la trêve, puis de faire la préparation avec leur nouvelle équipe. Et ils étaient prêts mentalement quand le championnat a repris, CQFD. Preuve qu’il n’est pas un transfert olé-olé à la 6-4-2, Cordaro explique dans ce magazine que Francky Dury le draguait depuis cinq ans. Sur tous ces coups-là, même si on n’a aucune garantie que ces joueurs seront de vrais renforts sur le moyen et le long termes, on a déjà envie de penser que Zulte Waregem et le Cercle ont bien bossé.

Pendant ce temps, le Standard voit arriver les deux tiers de janvier sans avoir encore transféré personne. Comme si les leçons d’hier ne servaient à rien. Il y a un an, outre Guillermo Mendez et Nebojsa Kosovic (qui ?…), le club liégeois avait attiré Jean-Marc Mundele Makusu dans les dernières heures de janvier et l’avait qualifié de « nouveau Dieumerci Mbokani ». Jean-Marc comment ?… Et faut-il rappeler les flops roumains transférés eux aussi tardivement par Mircea Rednic il y a deux ans ?

Les Roumains de Rednic, Kosovic, « le nouveau Mbokani »: c’est comme si les leçons d’hier ne servaient à rien au Standard.

Ça fait quand même fort amateur. Le Standard connaît ses limites sportives depuis plusieurs mois mais attend à nouveau le buzzer pour se « renforcer ». On dit depuis septembre que Paul-José Mpoku ne sera plus là en février mais on n’est toujours pas plus avancé et il traîne son spleen. Laurent Ciman a communiqué il y a un bon moment qu’il voulait s’en aller mais on l’a vu faire des adieux à Westerlo sans savoir si c’étaient ses avant-derniers ou derniers adieux. On voit depuis l’été qu’il faut un buteur, et à dix jours de la clôture du mercato, on n’est toujours qu’au stade de vagues négociations avec Imoh Ezekiel. On imagine que la réponse de la direction est toute prête : c’est pour les play-offs qu’il faut avoir une équipe au top. Sauf que l’écart avec la tête continue à grandir et que pour le titre, ça paraît de plus en plus mort.

Même raisonnement à Mouscron, où le mercato est pourri par la détérioration des relations entre les patrons lillois et la frange belge de la direction. Le coach intérimaire Fernando Da Cruz signale que ça n’a pas beaucoup de sens de faire venir des nouveaux joueurs aussi tard dans la saison, le président Edward Van Daele espère encore des prêts du LOSC, qui se tait sur tous les dossiers chauds, qui donne de plus en plus l’impression que son bébé hennuyer l’encombre méchamment. A Mouscron, c’est pour les PO2 qu’il est moins 5.

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