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Lukaku : « Quand mon père a arrêté de jouer, on a atterri dans un trou, les gens nous ont laissé tomber »

Thomas Bricmont

Si aujourd’hui Romelu et sa famille sont à l’abri du besoin, ça n’a pas toujours été le cas. « À Anvers, au début, on n’avait pas de rideaux, on dormait à terre avec ma mère et mon frère à l’étage ».

La vie de Romelu Lukaku n’a jamais été un long fleuve tranquille. Dans l’esprit de beaucoup, il est le fils de Roger, ancien international congolais passé par Seraing ou Ekeren. Un fils de joueur pro, donc, qui a bien gagné sa vie, et dont l’expérience du haut niveau a dû aider à l’éclosion de ses progénitures. Et pourtant, on est bien loin de cet image d’Épinal.

« Comme Romelu, j’ai grandi dans un logement social à Molenbeek. Mais quand il me raconte par où il est passé, ça n’avait rien à voir avec ce que j’ai connu. Il a vraiment galéré », témoigne Kudimbana. « Nos conditions de vie n’étaient pas meilleures qu’au Congo, où j’ai grandi », raconte sa maman, Adolphine. « Le chauffage ne fonctionnait pas, je devais me couper en quatre pour offrir un repas chaud à mes enfants et, à l’école, on se moquait d’eux parce qu’ils portaient des chaussures déchirées ou des vêtements troués. On ne peut pas cacher la misère… »

La fin de carrière de Roger Lukaku va les entraîner dans un grand désarroi. Romelu : « Tout a changé en même pas deux mois. Je me souviens de tout parce que j’avais cinq-six ans, je venais de commencer le foot. À ce moment-là, mon père venait d’arrêter : on n’avait pas de télé à la maison, on n’avait pas d’électricité. Après, on s’est fait mettre hors de l’appartement où on vivait et on est parti à Anvers. Au début, on n’avait pas de rideaux, on dormait à terre avec ma mère et mon frère à l’étage alors que mon père dormait en bas.

J’ai eu des frustrations : j’ai dû arrêter le foot parce que mon père ne savait pas me déposer à l’entraînement. Ma mère est devenue diabétique à ce moment-là aussi, donc la santé n’allait pas très bien, j’ai vécu chez ma tante pendant quelque temps. Et je suis revenu quand ma mère est revenue à la maison. »

Ces cicatrices de l’enfance semblent indélébiles. L’intéressé ne s’en cache pas d’ailleurs. « Quand mon père a arrêté de jouer, on a atterri dans un trou, les gens nous ont laissé tomber. J’ai toujours gardé ça en tête. »

Par Thomas Bricmont

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