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Lothar D’Hondt: « L’arbitrage a contribué à me former »

Lothar D’Hondt a été promu en Jupiler Pro League, devenant du même coup le plus jeune arbitre belge de tous les temps à officier au plus haut niveau. « A 16 ans, j’arbitrais des matches de mes professeurs à l’école secondaire. »

Du haut de ses 24 ans, il a l’air d’un jeune blanc bec dans la corporation des arbitres, mais Lothar D’Hondt n’a pas froid aux yeux. On s’en rend directement compte lorsqu’il vous serre la main, sur le pas de la porte de sa maison d’Evergem, près de Gand. Le dos droit, le regard amical mais sûr de lui. Ce n’est pas un gamin que nous avons devant nous, c’est un homme.

D’Hondt nous précède en direction du jardin et ouvre un parasol. Il s’excuse pour l’état du gazon, qui est un peu jaune et tondu de manière inégale.  » Nous sommes en pleins travaux de construction « , dit-il.  » Nous « , c’est lui et sa petite amie Laura, dont il partage la vie depuis sept ans. Il y a un an et demi, le couple est venu s’installer ici, à l’endroit où ils ont tous les deux grandi. Le jardin n’est pas encore tout à fait aménagé, mais en cette période-ci, l’herbe est partout un peu plus brune que verte.

L’arbitre s’attable dans l’ombre. Rapidement, le plus jeune referee de l’histoire de la Jupiler Pro League prend la parole. Son regard laisse transparaître une profonde satisfaction, mais il ne l’extériorise pas. Ses yeux, cependant, ne trompent pas : s’il extériorisait le fond de sa pensée, il sauterait de joie.

Après avoir prononcé le mot ‘fier’, il se calfeutre dans un long silence. Il cherche davantage de mots pour décrire le sentiment qui l’habite. Mais il ne va pas plus loin. Peut-être n’a-t-il tout simplement pas trouvé le mot.

 » Tu te sens capable ? Certains joueurs ont le double de ton âge  »

Après le premier moment d’euphorie, la réalité reprend rapidement le dessus. 24 ans ou pas, D’Hondt devra être bon. L’arbitre en est conscient. Mieux même : il n’en a jamais été autrement. Il a toujours dû lutter contre les préjugés de son âge. Ces trois dernières saisons, il a officié en 1B, depuis ses 21 ans. Et à 16 ans, il sifflait déjà en 4e Provinciale.

 » J’arrivais au club avec l’allure d’un jeune blanc bec en costume « , se souvient-il.  » J’entendais alors : ‘Hé, que viens-tu faire ? Arbitrer ? Toi ?  » Cela m’amusait. A peine arrivé, je voyais de grands yeux qui s’ouvraient autour de moi. Parfois, des gens entraient dans le vestiaire :  » Mais… C’est un match important, vous savez ? Nous jouons pour le titre !  » Ou :  » Tu te sens capable ? Certains joueurs ont le double de ton âge !  »

Le plus beau moment, c’était la poignée de mains au coup de sifflet final.  » Merci, bien arbitré.  » Et lorsque c’était un peu moins bon, certains me disaient quand même :  » Chapeau pour ce que tu as déjà montré à ton âge.  » Donc, ce que l’on entend aujourd’hui, à savoir qu’il n’y aurait plus de respect, n’est certainement pas vrai.’

Dans son entourage également, l’étonnement a parfois prévalu. La plupart des jeunes veulent devenir footballeur. Pas D’Hondt.  » Je n’étais pas un dieu du football. Loin de là.  » Il voulait arriver le plus haut possible dans l’arbitrage.  » On a tendance à dénigrer l’arbitrage.  » Comment vas-tu gravir les échelons ?  » Ou :  » Où veux-tu arriver ?  » Et :  » Qui a envie de se faire insulter pour 22 euros ?  » C’est ce que l’on gagne en 4e Provinciale. En 3e Provinciale, c’est 25 euros, et en 1ère Provinciale, 29 euros. Mais lorsque je vois où je me trouve aujourd’hui… Je suis convaincu que j’ai effectué le bon choix.  »

 » J’avais 14 ans et des gars de 17 ans m’ont testé  »

Les événements ont suivi leur cours, raconte-t-il. Il a commencé à jouer au foot dans le club local, qui jouxte sa maison. Il lui est arrivé, à cette époque, de diriger un entraînement des Diablotins, et il a alors fait office d’arbitre. D’Hondt a décidé de suivre des cours d’arbitrage. Et subitement, un membre de son club a fait irruption dans le vestiaire, alors qu’il venait de jouer un match avec les U15.  » Lothar, l’arbitre qui devait siffler le match de 13 heurs ne s’est pas présenté, pourrais-tu nous dépanner ?  »

D’Hondt n’avait que 14 ans.  » Mais l’équipe adverse était déjà arrivée. Si l’on n’avait pas trouvé d’arbitre, le match aurait dû être annulé. J’ai donc accepté de dépanner. En outre, on avait déjà téléphoné à un arbitre officiel, qui allait prendre le relais dès son arrivée.  » C’est ainsi qu’il s’est retrouvé au milieu d’adolescents de 17 ans.

 » De solides gaillards. Ils m’ont testé. Ils se disaient : ce gamin n’osera rien dire contre nous. Mais ils se trompaient. J’ai distribué plusieurs cartons jaunes et j’ai même sifflé un penalty. Il était indiscutable, mais quand même, il fallait oser. Ces gaillards étaient imposants et ont essayé de m’influencer, mais rien n’y a fait.  »

Il n’a jamais oublié ce moment-là.  » C’est ce match-là qui a provoqué le déclic. A partir de ce moment-là, je savais : je veux devenir arbitre.  » Son étoile a rapidement brillé au firmament. Sa présence ne passait pas inaperçue sur les terrains de football. Mais à l’école secondaire, il était un élève tout à fait normal, explique-t-il.

 » Je m’entendais bien avec mes condisciples, j’avais beaucoup d’amis. Je ne faisais pas beaucoup de bruit à l’école. On ne me remarquait pas, ni en bien, ni en mal. En tant que personne, je n’hésitais pas à mettre mon grain de sel. Je n’ai pas rendu la vie de mes professeurs facile, je m’en suis rapidement rendu compte. Et plus je prenais de l’âge, plus je me posais des questions. Pourquoi les ennuyer ? Cela n’a pas de sens ! Ce sont aussi des êtres humains. Avec les années, on comprend beaucoup de choses, vous savez.  »

 » L’arbitrage m’a en partie formé  »

Il n’était encore qu’un adolescent. Mais D’Hondt est rapidement devenu raisonnable, grâce aussi à l’arbitrage.  » L’arbitrage m’a en partie formé. J’avais 16 ans lorsque j’ai sifflé mon premier match en 4e Provinciale. Il y avait des joueurs de 30 ou 40 ans. Ils auraient pu être mon père. Et c’est moi qui devais les rappeler à l’ordre.

Subitement, je n’étais plus ce gamin insouciant. Subitement, je devais prendre des décisions, je pouvais décider de l’issue d’un match, je devais oser prendre mes responsabilités. Et le lundi, je retournais sur les bancs de l’école. Je côtoyais deux mondes totalement différents.  »

Cela allait même plus loin : pendant la semaine, il écoutait les leçons de ses professeurs. Et pendant le week-end, ce sont eux qui écoutaient ses directives.  » Au coup d’envoi d’un match, on en riait. Parfois, on se provoquait un peu. Eux vis-à-vis de moi, moi vis-à-vis d’eux.  » Cela n’empêchait pas d’être amis.

 » Lors d’un match que j’ai été amené à arbitrer, une équipe était composée exclusivement d’amis, avec lesquels je sortais. Et je devais les sanctionner, leur distribuer des cartons jaunes, leur siffler des penalties, en leur faveur ou en leur défaveur. Le lundi, de retour à l’école, on en riait, évidemment.

Finalement, tout tourne autour du respect : les respectes-tu, me respectent-ils, puis-je me regarder dans le miroir ? Si c’est le cas, peu importe à qui on a dû donner un carton jaune ou contre qui on a dû siffler un penalty.  »

 » Apprends à siffler  » ou  » Mets tes lunettes  »

Très tôt, D’Hondt a appris à mieux se connaître sur un autre plan. Ces 90 minutes d’un match se déroulent sur le fil du rasoir, c’est un carrousel qui tourne différemment de la vie de tous les jours.  » Parfois, des choses reviennent à la surface alors qu’elles sont normalement enfouies au fond de soi-même. Sur le terrain, on devient quelqu’un d’autre. C’est aussi ce qui rend ce job intéressant. En sortant de sa zone de confort, on se découvre soi-même.  »

Et il s’est parfois surpris lui-même.  » Oui, c’est vrai. La manière dont j’ai parfois réagi m’a étonné. Ni impulsive, ni émotionnelle. Mais lorsque quelqu’un dit quelque chose, il y a automatiquement une réponse. En tant qu’arbitre, il faut trouver une réponse sur le champ. On ne peut pas gamberger, réfléchir trop longtemps, sinon c’est trop tard, le moment est passé.

Les joueurs sentent directement comment l’arbitre réagit : un petit doute, une brève hésitation. Cela vous poursuit alors pendant tout le match. J’aime débloquer une situation avec une petite note d’humour. Mais cela dépend évidemment des situations. Parfois, je dois ravaler des mots que j’ai sur le bout de la langue.  »

D’Hondt cite un exemple.  » Si je siffle une faute et que le joueur réagit agressivement :  » Allez, ref, apprends à siffler !  » Ou :  » Mets tes lunettes ! « , je suis alors capable de répondre :  » Attention, tu n’as pas réussi toutes tes passes aujourd’hui.  » Cette réponse surgit souvent instantément. Certains le prennent bien, ils rigolent un bon coup et se disent : il a raison, je n’ai pas été exempt de tout reproche non plus. Mais d’autres joueurs se sentent blessés dans leur ego après une telle remarque. Au lieu d’éteindre l’incendie, on jette un peu plus d’huile sur le feu. Il faut sentir l’état d’esprit dans un match.  »

 » J’ai un bon contact avec les joueurs  »

Il considère que son principal trait de caractère est l’empathie.  » C’est difficile de le dire soi-même, mais oui : je trouve que j’ai un bon contact avec les joueurs, y compris pendant le match. Je trouve important de parler avec eux. Si je siffle un penalty, je peux m’imaginer la sensation désagréable que cela procure chez l’intéressé. Même si ma décision est on ne peut plus correcte, le joueur essaie encore de se persuader qu’il n’a rien fait. Je discute alors avec lui.

 » Je comprends que tu puisses voir les choses différemment, mais c’est moi qui ai le sifflet en mains et qui décide. C’est sifflé, laisse tomber.  » Il y a aussi des joueurs qui ne peuvent pas accepter la décision. Lorsque je les revois dix minutes plus tard, je constate qu’ils n’ont pas encore digéré la phase. A eux aussi, j’ose leur dire :  » Laisse tomber, tu ne peux plus rien y changer. Concentre-toi sur ce qui arrive maintenant.  »

L’autorité est très importante, mais pour moi, l’empathie occupe aussi une place cruciale dans les qualités nécessaires pour pouvoir tourner dans ce petit cercle composé de caractères différents.’

Lothar D'Hondt:
Lothar D’Hondt: « Même si ma décision est correcte, le joueur prétendra toujours le contraire. »© BELGAIMAGE – JAMES ARTHUR

Le rôle d’arbitre n’est pas donné à tout le monde.  » C’est comme pour un gardien : la perfection n’est pas de ce monde « , concède D’Hondt.  » Il y a toujours une équipe qui est déçue. Il y a toujours un perdant. Même en cas de match nul, il y aura toujours quelqu’un qui s’estimera lésé. Cela fait partie du jeu. C’est ma neuvième saison. On s’habitue à cela.  »

Pourtant, même à 15 ans, il n’avait aucun mal à accepter l’avis des autres.  » Si on ne supporte pas les critiques, il ne faut pas se lancer dans l’arbitrage. Dans ma vie privée aussi, je parviens facilement à tourner le bouton.  »

 » Je trouve important de savoir ce que l’on pense de moi  »

Avec les années, de plus en plus de personnes l’ont vu à l’oeuvre sur le terrain. Pourtant, la distance entre lui et les supporters – donc l’avis des autres – n’a cessé de croître.  » Plus il y a de monde dans un stade, moins les réactions sont personnelles. En Provinciale ou chez les jeunes, il n’y a qu’une simple corde qui sépare les spectateurs du terrain.

Dans ce cas-là, on entend tout. Si quelqu’un crie quelque chose sur ma mère, sur ma famille, sur ma couleur de cheveux. Les choses les plus banales sont celles qui sortent le plus facilement. En mon for intérieur, j’en rigole le plus souvent, et l’expression qui en ressort est le cynisme. J’esquissais un sourire, je hochais la tête et je répondais :  » Merci beaucoup.  » Nous étions quitte. Je ne me suis jamais laissé envahir par l’émotion. Si c’est le cas, on est perdu, et on offre aux gens mal intentionnés ce qu’ils cherchaient : maintenant, on te tient ! ‘

Il regarde cependant ce qu’on écrit sur lui sur internet et sur les réseaux sociaux.  » Les gens qui prétendent qu’ils ne lisent rien, sont soit de fieffés menteur, soit capables de se protéger complètement. Je lis beaucoup. Je trouve important de savoir que ce que l’on pense de moi. Mais il faut faire la part des choses. La critique est permise, elle peut d’ailleurs être instructive, mais elle doit être fondée. Malheureusement, beaucoup de personnes critiquent pour le plaisir de critiquer. Dois-je faire attention à cela ?  »

Le football, c’est de l’émotion, et pourtant, l’arbitre ne peut jamais la montrer.  » Nous avons aussi des émotions. Intérieurement, nous pouvons aussi apprécier un joli but. Ou un petit pont. Mais je ne peux rien laisser paraître. Ce serait très étrange, en effet. Je dois garder mes distances. Avant un match, on se plonge dans la concentration. On entre dans un cocon naturel. Les émotions ne sont pas à l’ordre du jour. Je les repousse.  »

 » J’aime m’extraire de ma zone de confort  »

Pendant un match, il n’est pas submergé, affirme D’Hondt.  » Il n’y a simplement pas de temps pour cela. On est tellement occupé avec ce qu’il se passe. Chaque seconde, chaque phase peut donner lieu à une intervention. Parfois, il peut y avoir un bruit, une chose que l’on voit, et qui est susceptible de vous distraire, mais il faut directement retrouver sa concentration. Avant un match, on peut penser : oh là, aujourd’hui il y a beaucoup d’enjeu ! Mas dès le premier coup de sifflet, c’est rouge contre blanc ou bleu contre vert. On ne pense plus à l’intérêt de l’une ou l’autre équipe.

Attention, on ressent quand même la pression. Elle est énorme. Lors de chaque action, de chaque décision, on ressent une immense charge. Mais c’est justement pour cela que je fais ce métier. Dans ce genre de match, on est vraiment extrait de sa zone de confort. Il faut franchir le pas. Se placer au-dessus de la mêlée et montrer qui est le patron. Faire comprendre qu’on ne peut pas jouer avec mes pieds. J’aime m’extraire de ma zone de confort.  »

Bien sûr, un arbitre commet aussi des erreurs.  » Cela m’est encore arrivé cette année. J’ai sifflé un penalty et j’ai directement senti : ouille, je me suis trompé. On peut déduire beaucoup de choses de la réaction des joueurs. Si un joueur commet une faute, reste au sol ou met ses mains devant ses yeux, cela signifie qu’il sait qu’il a commis une faute. Mais si un joueur se relève directement et qu’ils sont dix à se précipiter vers vous, là on se dit : ils se sentent lésés…

On sait alors qu’on était peut-être à côté de la plaque. Attention : ils peuvent aussi essayer de vous influencer pour vous faire changer d’avis. Mais, au fond de soi, on sent que l’on n’a peut-être pas pris la bonne décision. Si c’est le cas, cela peut vous trotter en tête pendant un moment, il faut l’admettre. Mais il faut pouvoir en faire abstraction et tourner la page. La décision est prise, on ne peut pas revenir en arrière, il faut se concentrer sur la phase suivante.  »

 » Le foot n’est pas une science exacte  »

D’Hondt apprécie l’apparition du VAR. Il hausse les épaules lorsqu’on évoque les discussions à ce sujet.  » C’est ce qui fait le charme du football. Le football n’est pas une science exacte. S’il y a une faute de main, doit-on siffler un penalty ? Certains le siffleront, d’autres pas et les troisièmes hésiteront. Regardez la finale de la Coupe du monde. Je comprends parfaitement que Néstor Pitana ait sifflé une faute sur Antoine Griezmann, qui a amené le 1-0. Il y a eu énormément de discussions, certains n’ont pas du tout compris la décision.

J’en ai déjà sifflé des centaines, des phases comme ça, c’était simplement joué très intelligemment. Ces discussions, c’est aussi ce qui fait le charme du football. Et les erreurs en font partie. La vie est faite d’erreurs. Que serait le football s’il n’y en avait pas ? On pourrait alors placer un robot sur la pelouse ou un écran sur le côté, et on donnerait des directives avec un haut-parleur. Dans ce cas, les discussions du café du commerce auraient disparu. Et le football aurait perdu son charme.  »

‘Ce que l’on entend aujourd’hui, que l’on ne respecterait plus rien ni personne, c’est faux.’

Le prénom de Lothar Matthäus

Lothar D'Hondt:
Lothar D’Hondt: « Je lis tout ce qu’on écrit sur moi. »© BELGAIMAGE – JAMES ARTHUR

Le prénom de Lothar D’Hondt fait référence à Lothar Matthäus, l’ancien footballeur allemand du Bayern Munich, entre autres. Ce n’était pas spécialement son style de jeu que les parents de D’Hondt appréciaient.  » Ils trouvaient que c’était un beau prénom, qui sonnait bien, tout simplement « , explique l’arbitre.  » Mon père, surtout, est un grand fan de football.  »

Comme arbitre, D’Hondt commence à se faire un nom, mais dans la vie de tous les jours, il ne travaille pas nécessairement là où on l’attendrait.  » Je travaille comme vendeur chez un concessionnaire Volkswagen « , révèle-t-il.  » Ce n’est pas ce que j’avais étudié : je me destinais plutôt à devenir professeur d’éducation physique. Cela se rapproche cependant des branches que j’avais suivies dans l’enseignement secondaire : le commerce et la vente. Cela m’a toujours plu. Mes professeurs d’économie disaient toujours : avec ta manière de t’exprimer, tu es un vendeur né !  »

Il travaille chez Volkswagen à plein temps, l’arbitrage est un passe-temps d’appoint, même s’il s’astreint à la discipline indispensable.  » En plus de l’entraînement hebdomadaire à la fédération, je m’entraîne aussi individuellement. Généralement, je rentre à la maison à 19 heures. Il m’arrive fréquemment d’enfiler directement mes chaussures de sport et de laisser ma copine. Avec le temps que l’on connaît actuellement, je préférerais aussi m’installer à une terrasse, ou ici dans le jardin. Mais je m’efforce d’aller courir pendant une heure et demie, puis je mange, je vais dormir, je retourne travailler et le même rituel reprend le lendemain.

Les gens sous-estiment souvent les sacrifices que l’on doit consentir. Depuis des années. J’ai commencé à siffler à 15 ans. Mes amis sortaient, j’ai dû très souvent refusé de les accompagner. Sur le plan familial aussi, j’ai loupé plusieurs fêtes et je ne passe pas beaucoup de temps à la maison avec mon amie. Cette discipline, j’ai dû l’apprendre. Mais j’ai directement senti que, si je ne m’y astreignais pas, la sélection naturelle aurait vite fait ses effets. Et je serais passé à côté d’une carrière. « 

Mayke Wijnen

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