Bart Aerts

L’édito: priorité aux jeunes

Roberto Martínez a posé son constat quand il a fait ses adieux à notre équipe nationale: «La Belgique aura toujours du talent, ça s’explique par la façon dont les jeunes joueurs y sont formés.» Il faut dire les choses comme elles sont, de nombreux clubs professionnels de chez nous réalisent un travail de formation exemplaire. Jamais, nos clubs n’avaient investi autant dans le travail avec les jeunes. Jamais, autant de jeunes talents formés chez nous n’avaient eu autant d’opportunités de jouer en équipe A.

Et donc, notre magazine a choisi, avec beaucoup d’enthousiasme, de mettre les spots sur les gamins. Et c’est parti dans tous les sens. Les premières années de footballeur de Romelu Lukaku, les Espoirs du Standard, les stars de demain, les anciens de Neerpede, les piliers du Club NXT,… Nous consacrons, ni plus ni moins, une soixantaine de pages au socle de notre football.

Histoire d’en savoir le plus possible sur le travail avec les jeunes, nous avons envoyé il y a quelques semaines un questionnaire aux clubs de D1A et D1B. Les réponses ont été assez complètes et nous sont rapidement revenues. Deux matricules seulement n’ont pas souhaité collaborer à notre étude, Zulte Waregem et l’Union Saint-Gilloise. La direction bruxelloise a même estimé que nos questions n’étaient pas pertinentes. Le tout est de savoir si la même direction estime qu’il est pertinent ou pas d’avoir un centre de formation performant. Pour le moment, il ne ressemble pas (encore) à grand-chose. On est curieux de voir les conséquences de cette vision (ou plutôt absence de vision) quand l’équipe fanion de l’Union ne jouera plus les premiers rôles.

Clairement, presque tous nos autres clubs professionnels croient dur comme fer aux effets positifs d’un investissement conséquent dans la formation. L’Antwerp constitue un bel exemple. Après un interminable bail de treize saisons en deuxième division, la formation là-bas n’était plus nulle part. Aujourd’hui que l’équipe A joue à nouveau le haut du classement, les gamins bossent dans un centre ultra-moderne, à deux pas du vestiaire des grands noms du noyau A. Il n’y a pas meilleure carotte pour effectuer les derniers pas entre les équipes d’âge et le groupe pro.

Entre-temps, les batailles que se livrent nos meilleurs clubs pour recruter des jeunes talents sont au moins aussi intenses que la lutte pour une place en play-offs 1. Pour donner un exemple, le Club Bruges a un partenariat avec le SC City Pirates, un club anversois. Une pierre dans le jardin de l’Antwerp, donc.

Pour ce qui est des budgets consacrés au travail avec les jeunes, là c’est beaucoup plus compliqué d’y voir clair. Le sujet semble encore plus tabou que l’argent noir dans le foot. Qu’importe. Le plus important n’est pas que des directions présentent des chiffres. On sait de toute façon, via une étude commandée par la Pro League, que nos clubs consacrent plus d’argent aux jeunes qu’ils ne sont obligés de le faire.

Au niveau amateur, c’est une autre mélodie. Là, ce sont surtout les bénévoles qui font tourner les boutiques. Vous découvrirez, dans ce magazine, l’histoire étonnante et exemplaire du SK Torhout. Ce club flamand n’a plus d’équipe Première. Priorité exclusive aux jeunes. Les chevilles ouvrières sont les mères et les pères des joueurs. C’est tellement beau que nous avons voulu mettre le focus sur cette aventure. Et nous lançons dans la foulée l’élection du «Parent de Foot de l’Année.» Plus d’infos sur cette opération dans ce magazine et dans nos prochaines parutions.

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