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Le Standard entre mondialisation et terroir

Thomas Bricmont

À travers le rôle du directeur de l’Académie, Pierre Locht, le club principautaire se tourne vers la Chine sans oublier sa base. Explications.

Comme le montre l’article sur l’Académie Robert Louis-Dreyfus (en page 24 du Sport/Foot Magazine de ce 27/02), le Standard a connu son lot de turbulences ces dernières années. Afin de relifter un centre de formation longtemps réputé pour son excellence, le club liégeois a décidé de balayer large, très large. Avec un budget qui tourne autour des 3,5 millions d’euros, le Standard ne fait pas figure de parent pauvre au niveau national mais est à bonne distance, par exemple, du budget accordé par Anderlecht pour son blé en herbe, dont les chiffres atteignent quasi le double. « Il faut augmenter le budget en faisant de l’Académie une entité autonome, afin d’augmenter ses recettes à travers des sponsors, des événements, des partenariats. »

D’où les contacts répétés avec la Chine qui remontent à il y a un peu plus de deux ans. En novembre dernier, le président Bruno Venanzi et Pierre Locht se sont rendus à nouveau dans l’Empire du milieu afin de faire avancer ces échanges. « La Chine a pour ambition de devenir la meilleure nation au monde dans les 15 prochaines années », explique Locht. « Et leurs dirigeants sont parfaitement conscients que cela passe par la formation. Quand on évoque la formation aujourd’hui, on prend souvent la Belgique en exemple. Le fait que plusieurs Diables Rouges sont passés par l’Académie est une belle marque de reconnaissance. Et on ne pouvait pas rester inactif devant l’intérêt venu de Chine. »

A travers un master en gouvernance du sport à l’Université de Limoges, dont le programme est organisé par l’UEFA, Pierre Locht effectue une thèse sur les investissements chinois et leur impact sur le foot européen. « Je pense qu’à terme cela va réellement bouleverser le paysage footballistique si la Chine va au bout de ses ambitions », poursuit Locht.

L’aspect financier est évidemment prépondérant. « Notre volonté est de rentabiliser notre centre de formation à travers un savoir-faire reconnu. L’Académie doit s’ouvrir aux tant aux opportunités étrangères qu’aux clubs amateurs. » Ce lien entre le Standard et le foot amateur passe par la philosophie du ‘réseau club partenaire’ mis en place par Maxime Filot en étroite collaboration avec Jean Wuidard, directeur de l’école de foot (U8 à U12), qui regroupe aujourd’hui 20 clubs étalés sur cinq provinces.

Pierre Locht : « La volonté, c’est d’avoir une vision de ce qu’il y a de meilleur en Wallonie jusqu’en U12 et, à terme, dans le Limbourg. Si certains se développent sur le tard, il faut arriver à minimiser le nombre de jeunes talents qui explosent autour de 14-15 ans et qui échappent au Standard. » Dans le viseur, il y aussi l’ambition à moyen terme de s’attaquer à Bruxelles où le vivier est immense.

« Notre objectif est d’amener en U13 le meilleur noyau de Belgique. Grâce au réseau, on teste beaucoup plus de jeunes que par le passé car nos clubs partenaires jouent le jeu et nous informent », conclut Pierre Locht.

Par Thomas Bricmont

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