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 » Le meilleur d’Anderlecht émerge toujours en Coupe d’Europe « 

Jeudi, lors de son 384e match européen, à Qabala, Anderlecht peut passer l’hiver en EL. Ça rendrait leur bonne humeur aux supporters, après la piètre prestation à Zulte Waregem. Les Mauves conservent deux visages : hésitants en championnat, parfois brillants en Europe. Pourquoi ?

Neerpede commence à s’exciter en septembre. A la première brise automnale, les gens enfilent polaire et bonnet. Les joueurs d’Anderlecht, eux, ressortent leur costume bleu marine Hugo Boss – le même que celui du Real et du PSG. Il a été perfectionné dans ses moindres détails par les tailleurs de Carlo & Fils. La coupe est moderne et intemporelle à la fois. Les joueurs rayonnent de classe et d’assurance dans leur trois-pièces. D’ailleurs, si le règlement le permettait, Tielemans et Cie pénétreraient chaque arène ainsi vêtus. Ils sont dans leur élément.

Ces dix dernières années, le Sporting a vécu des soirées de gala contre l’Athletic Bilbao, Hambourg, Arsenal, Dortmund, l’Ajax, Monaco et Tottenham. Guillaume Gillet, qui a disputé 62 matches européens sous le maillot mauve, témoigne :  » J’ai rarement vu des Anderlechtois crispés au coup d’envoi, en Europe. Nous n’avions pas peur car le meilleur de nous émergeait toujours dans ces rencontres. Ça commençait quelques jours avant : pendant la mise au vert, la tension montait et le jour du match, nous étions tous hyper concentrés. Ces quelques % faisaient la différence alors qu’ils nous faisaient défaut contre les petites équipes belges.  »

Les joueurs sont formatés pour les soirées européennes. L’Europe est une drogue pour le Sporting, depuis 62 ans. Les chiffres sont éloquents : 383 matches en 59 campagnes. Cette saison, les Mauves en sont à leur 54e qualification d’affilée pour une épreuve européenne. Seul Barcelone fait mieux.  » L’Europe est dans notre ADN, elle coule dans nos veines « , raconte l’attaché de presse, David Steegen.  » Ça vient de l’histoire de ce club. Les rencontres européennes sont les faits majeurs de la saison. Si nous ne sommes pas bons sur cette scène, notre saison n’est qu’à demi réussie. Je vais vous confier quelque chose : à chaque crise en championnat de Belgique, nous repensons à la période de Robbie Rensenbrink. En neuf ans, il n’a gagné que deux titres nationaux mais il a joué trois finales européennes… c’est vous dire à quel point nous aimons l’Europe.  »

Dans la mémoire collective

Cet amour est réciproque : l’Europe apprécie l’âme d’Anderlecht. Sportivement, les Bruxellois ont été ravalés au rang de nains mais ils n’ont pas perdu leur aura de grand club européen.  » Sur le terrain, j’ai toujours ressenti une certaine forme de respect pour Anderlecht « , raconte Gillet.  » Même de la part de clubs comme le PSG et le Bayern. Pas que nous leur ayons fait peur car le gouffre est trop important mais Anderlecht s’est forgé un beau palmarès et son nom conserve une note mythique. »

Les dirigeants des grands clubs européens continuent à parler avec égard d’Anderlecht. Steegen l’illustre par une anecdote :  » Avant la saison, on réunit tous les attachés de presse des clubs qualifiés. Pendant un forum à Wembley, pendant le lunch, un homme d’une soixantaine d’années m’a adressé la parole. C’était le responsable du service de communication du FC Barcelone. Il n’a pas tari d’éloges sur Anderlecht, il m’a rappelé les belles campagnes européennes sous la direction de Raymond Goethalset a cité des joueurs comme Rensenbrink et Tielemans. C’est pendant ce genre de réunions que je remarque que notre passé détermine notre image actuelle.  »

Les supporters d’aujourd’hui ont été séduits par les matches légendaires des années 70, 80 et début 90. Ces matches font partie de la mémoire collective de toute une génération de supporters.

Par Alain Eliasy

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