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 » Le Club Bruges donnera toujours une chance aux jeunes « 

Après Vlietinck, Baiye et Openda, c’est Noah Fadiga qui a pointé le bout du nez, imité face au Standard par Cyril Ngongé. Les jeunes émergent de nouveau au Club. Ils mûrissent en Youth League. De l’importance de cette compétition.

STVV-Anderlecht, the day after. L’équipe A et les espoirs de Bruges peuvent espérer passer l’hiver en Europe quand ils s’engouffrent dans le car les conduisant à Dortmund mais c’est Anderlecht qui fait la une avec ses jeunes. Toutefois, Pascal De Maesschalck, le responsable de la formation, et Rik De Mil, le coach des espoirs, ont envoyé Noah Fadiga, leur capitaine, sur le banc de la Première.

De Maesschalck :  » Il y a quelques années, nous avons eu Storm, Dierckx, Bolingoli, Mechele, Engels. Nous avons de nouveaux jeunes de talent. Les joueurs de l’académie avaient disputé 30% du temps de jeu mais nous avions gagné la coupe, pas le titre. La barre est placée plus haut maintenant.  »

De Mil embraie :  » Ce serait leur rendre un mauvais service que de les aligner à la va-vite. Nous avons un plan concret, nous savons qui sera prêt et quand.  »

De Maesschalck :  » Le Club donnera toujours une chance aux jeunes. Depuis 2011, j’en ai vu défiler beaucoup. Nikola Storm, Birger Verstraete ont émergé et Jur Schrijvers n’est pas mal. D’autres vont suivre. À leur rythme.  »

La Youth League, mode d’emploi

Le Club s’est incliné 2-1 à Dortmund en Youth League, une compétition née en 2000 et qui se déroule parallèlement à la Ligue des Champions, ce qui suppose que l’équipe A soit qualifiée. Les autres, comme Anderlecht, éliminé par le Dynamo Kiev au second tour, disputent une autre épreuve, par aller-retour. Les espoirs jouent l’après-midi, avant les A. Mardi prochain, le Club reçoit l’Atletico Madrid, le leader, qui ne s’est incliné qu’une fois en cinq matches, contre… le Club (1-2).

 » Les représentants des équipes sont unanimes « , explique De Maesschalck.  » C’est une compétition importante car elle réunit les meilleurs jeunes, en leur offrant un enjeu. Il n’y a pas meilleur apprentissage.  » De Mil :  » La presse s’y intéresse, il y a un peu de monde dans les tribunes, les adversaires sont prestigieux. Au début, nos joueurs étaient impressionnés et ça se remarquait mais ils se ressaisissaient en seconde mi-temps. Ils apprennent à gérer ces conditions et comprennent l’importance des détails. En championnat, ils peuvent se permettre de faire des erreurs en défense ou de relâcher leur concentration un quart d’heure. Pas en coupe d’Europe.  »

De Maesschalck :  » Il suffit qu’un joueur craque, comme à Monaco, pour que ce soit fini. Inversement, il faut marquer sur les occasions qu’on a.  » De Mil :  » Carl Hoefkens, Maarten Martens et moi devons aligner les joueurs les plus en forme. Nos garçons le savent et abordent les entraînements avec une autre mentalité car ils ont vraiment envie de jouer. Ils comprennent petit à petit qu’ils peuvent résister à des équipes de plus haut niveau : la deuxième mi-temps contre Dortmund et l’Atletico, tout le match contre Monaco à domicile, une demi-heure, notre meilleure, à Monaco.  »

La Youth League permet d’évaluer les joueurs. De Mil :  » Nous pouvons aligner trois joueurs de 1999 mais nous n’en profitons pas systématiquement. La compétition permet de procéder à un état des lieux de la formation : certains sont sur le banc ou ont connu des moments de flottement mais ont du potentiel. Simplement, ils n’étaient sans doute pas encore prêts physiquement. Mais on décèle leurs qualités dans leurs actions. On juge aussi leur manière de se préparer, de gérer les contre-coups, de se concentrer match après match.  »

Tournante en championnat

Des talents nés en 2000 figurent déjà en équipe première. De Maesschalck :  » Loïs Openda ne peut plus se produire en Youth League, comme il est entré au jeu trois fois en LC. L’aspect physique reste le principal obstacle : un jeune peut être un bon technicien, un fin tacticien mais avoir besoin de volume et donc de temps.

Ceux qui émergent très tôt ne sont généralement pas d’origine europénne.  » Comme Brandon Baiye, Loïs Openda et Noah Fadiga.  » Vlietinck constitue le meilleur exemple. Il a pointé du nez il y a deux ans mais il dû attendre cette saison pour obtenir du temps de jeu. La prochaine étape consiste à être plus régulier.  »

Youth League, coupe, championnat, équipe nationale, école, entraînements, une saison de onze mois, émaillée par des tournois internationaux et ponctuée par un stage avec le noyau A… Est-ce faisable ? De Maesschalck :  » Le schéma idéal est de quatre séances entre chaque match. Sinon, on s’expose aux blessures ou on risque de plafonner.  »

De Mil :  » C’est pour ça que nous faisons tourner l’équipe en championnat. Carl s’occupe des séances individuelles des plus grands talents et de l’analyse vidéo personnelle. Son expérience est précieuse.

Il apporte un plus aux défenseurs. Maarten est un battant mais s’intéresse plus à l’aspect technique. Quant à moi, j’ai été gardien à Deinze et au RC Gand, en D2 et en D3, tout en étudiant l’économie à l’université.  » De Maesschalck :  » Philippe Clement, Sven Vermant, Carl, Maarten vivent pour le football et sont imprégnés de la culture du Club. ils comprennent que leur tâche dépasse le cadre des entraînements. Et ils travaillent en équipe.  »

Cyril Ngongé, un nom à retenir

Les deux hommes rechignent à citer des noms. De Maesschalck en avance quand même un : le fil de Michel Ngongé.  » Cyril Ngongé s’est distingué, en marquant quatre buts mais aussi par son évolution.  » De Mil :  » D’autres ont énormément de talent mais n’ont encore que 16 ou 17 ans.  »

De Maesschalck :  » Un talent doit aussi travailler, comprendre ce qu’on lui explique et ne pas changer de comportement dès qu’il a du succès. Un moment donné, nous avions un garçon qu’on surnommait le nouveau Timmy Simons’ ( Daouda Peeters, passé à la Sampdoria, ndlr). C’était lourd à porter. Leur rendons-nous service en les citant ?

On a déjà parlé de Ngongé à Liverpool.  » Nos tribunes sont remplies de scouts et de managers « , relève De Maesschalck.  » Avec ses quatre buts, s’ils font bien leur boulot, ils doivent l’avoir signalé. Je ne sais pas si son entourage a déjà été contacté.  »

De Mil :  » Ça a un impact mais lequel ? Nous parlons beaucoup aux jeunes et je pense que Cyril vit bien cette situation mais d’autres planeraient ou céderaient sous la pression. Cyril est bourré de qualités et l’une d’elles est d’utiliser ce genre de situation comme source de motivation.

Noah Fadiga ne sort pas de nulle part mais parfois, le processus dans lequel l’équipe A se trouve n’est pas favorable à un jeune. Pendant la parenthèse internationale, nous avons signalé qu’il était prêt si on avait besoin de lui.  »

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