Le 4-4-2, premier amour de Felice Mazzù

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Utilisé pour renverser le match face à Malines, le système est vu comme une concession de Mazzù à ses idées. Pourtant, le Carolo a toujours présenté le 4-4-2 comme son système préféré. Souvenirs.

L’un joue les supersubs à Avranches, au troisième échelon du football français. L’autre sert de pivot au FC Olympic Namur, grosse écurie de deuxième provinciale. Les points de chute actuels de David Pollet et Giuseppe Rossini sont là pour prouver que l’histoire se raconte avec un passé plutôt lointain. Il y a presque neuf ans, les deux hommes sont associés à la pointe du dispositif carolo qui s’installe sur la pelouse du Jan Breydel Stadion. Le 27 juillet 2013, c’est bien avec un 4-4-2 au tableau noir que Felice Mazzù fait ses débuts sur un banc de l’élite. Ni la défaite 2-0, ni les années qui passent n’altèreront les convictions profondes du coach carolo. Cédric Fauré et Lynel Kitambala, puis Pollet avec Jérémy Perbet, seront autant d’associations tentées par l’entraîneur des Zèbres, qui associera aussi Ally Samatta à Paul Onuachu à plusieurs reprises lors de son bref passage à Genk.

A Genk, Felice Mazzu a fixé son dévolu sur le duo Samatta-Onuachu en attaque. (Photo by Vincent Van Doornick/Isosport/MB Media/Getty Images)

« Mon dispositif favori, c’est de jouer avec deux attaquants », raconte Mazzù au milieu de son long bail hennuyer. « Deux vrais attaquants hein, pas avec un neuf et demi. Tous les ans, j’ai commencé en 4-4-2 à Charleroi. J’ai toujours essayé. » Finalement, c’est bien avec un duo, mais une défense à trois dans les rétroviseurs que le coach, alors à l’Union, manquera de créer la surprise du début de siècle grâce à l’association ravageuse de Deniz Undav et Dante Vanzeir. C’est aussi avec sa conviction, et ce 3-5-2 devenu « son système », qu’il s’installe sur le banc du Lotto Park. Pour de bon, ou seulement jusqu’à ce succès face à Malines, forcé avec la sortie de Wesley Hoedt à la mi-temps et le passage à une défense à quatre pour revenir à sa passion de jeunesse ?

Déjà dans les divisions inférieures du football belge, Felice aimait préparer méticuleusement son 4-4-2 pendant les semaines qui précédaient la reprise. Un système dont il parlait avec passion lors de sa visite au sein de notre rédaction en 2016 : « C’est le dispositif dans lequel tu quadrilles le mieux le terrain. Tu as tes deux lignes de quatre, qui sont là dans presque tous les systèmes, et tes deux attaquants te permettent d’avoir deux joueurs très haut sur la défense adverse en possession de balle. Les défenseurs adverses sont emmerdés, parce qu’ils hésitent entre la prise en charge homme contre homme ou le fait de reculer un milieu pour être en supériorité numérique. Pour jouer ce système, il faut de la grosse qualité. Parce que si tu joues bas et que les attaquants se replacent mal, il y a un espace qui permettra au triangle de l’adversaire de prendre tout le temps le dessus au milieu. Mais si tu es dominant, et que tu joues tout le temps dans le camp adverse, ce triangle est moins préjudiciable. »

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Ce n’est probablement pas son prédécesseur qui dira le contraire. À Anderlecht, Vincent Kompany a reconstruit un football ambitieux en installant un 4-2-2-2, avec un attaquant qui décroche entre les lignes et l’autre qui menace sans cesse les espaces ouverts dans la profondeur. Une voie que pourrait finalement suivre Felice Mazzù, s’engouffrant sur le chemin du paradoxe : celui qui dit qu’un retour à son système de toujours serait potentiellement vu comme une façon de renier ses idées.

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