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L’arbitrage belge : sous le feu des projecteurs… et des critiques

Outre de nombreux matchs attendus, le suspense dans les luttes pour les PO1 et le maintien en D1, la 29e journée de Pro League a aussi été une journée marquée par un arbitrage belge… quelque peu contesté.

Bien peu de répit a été laissé aux arbitres de notre championnat. Pour cause, les dernières journées de la phase classique du championnat belge sont sous haute tension. Dans la course aux PO1 , c’est certainement le deuxième goal accordé aux Rouches alors que le buteur, Dompé, était hors-jeu qui a fait le plus « jaser ». Le Standard se devait de gagner, chez lui, face au Racing Genk. Si les choses se sont déroulées de la sorte au plus grand plaisir du club de la Cité ardente, la décision de Sébastien Delferière d’accorder le second but liégeois (hors-jeu) est contestée.

Jo De Weirdt, le juge de ligne fautif avoue son erreur et tente de l’expliquer : « Oui, je me suis trompé. J’étais bien positionné mais cette phase était difficile à juger car je devais me concentrer sur le grand nombre de joueurs qui étaient, à ce moment, en position de hors-jeu. Habituellement, il n’y a qu’un joueur à surveiller ».

« Faute avouée à moitié pardonnée » ? Non !

Ainsi, aussi bien Felice Mazzu, coach de Charleroi, que Francky Dury (Zulte Waregem) y sont allés de leur réaction pour le moins « incendiaire ». « Je ne suis pas frustré. L’arbitrage belge nous prend pour des cons. Au Standard, il y a penalty sur un bras levé de Fiore, il n’est pas sifflé. Aujourd’hui, sur un terrain détrempé et boueux, il y a un tacle glissé et l’arbitre siffle penalty pour Ostende. Il y avait au moins un penalty sur Perbet en première mi-temps, on n’obtient rien. Que voulez-vous qu’on fasse ? On prend Charleroi pour des cons ! » a déclaré le tacticien carolo.

La réaction de Felice Mazzu est critique envers l’arbitrage mais dans une bien moindre mesure que celle de Francky Dury. « Nous avons été dans le Top 6 durant vingt-trois journées et nous pouvons encore atteindre notre objectif initial. Mais je comprends qu’on puisse préférer que le club liégeois dispute les play-offs 1 », regrettait le second, Francky Dury, avant d’ajouter : « Ce n’est pas la première fois que ça nous arrive. Ce qui s’est passé à Sclessin, c’est du déjà-vu. Ça me fait penser à la finale des play-offs 1 d’il y a quelques années, où ma formation avait perdu quinze millions d’euros à cause de deux buts inscrits sur hors-jeu par le Standard. Samedi, je n’étais déjà pas content qu’un trio arbitral wallon ait été choisi pour siffler un derby flandrien ».

L’entraîneur de Zulte Waregem n’hésite donc pas à condamner, implicitement, l’Union belge ou le corps arbitral à favoriser une équipe par rapport à une autre. Mais, il éveille également une remarque communautariste peu justifiable.

Alors bien sûr, il est compréhensible qu’une erreur si préjudiciable pour Zulte et Charleroi entraîne de la frustration au sein des équipes, dans la mesure où elle a une incidence sur la saison de celles-ci. Néanmoins, n’était-il pas facile de remettre toute la responsabilité d’une sortie des PO1 sur le dos des arbitres ?

Rappelons que les Carolos restent sur des bilans de 8 points sur 24, 0 sur 9 ou encore 1/12. La donne est également la même pour Zulte Waregem. L’Essevee détient des bilans de 7 points sur 24 ou de 3/15. Il serait difficilement imaginable que tous ces points perdus le soient à cause des décisions arbitrales. Cela dit, il est forcément plus facile d’invectiver quelqu’un pour son travail que de réaliser une autocritique. Ce à quoi la plupart des observateurs s’attendaient pourtant provenant de deux « grands » entraîneurs belges.

Une tension sous le signe de l’exclusion

Avec de telles déclarations, voire accusations, le travail des arbitres, déjà difficile, s’en trouve compliqué. Un stress conjugué à une tension constante sur le corps arbitral peuvent être à la base de certaines erreurs… mais également d’un grands nombre d’expulsions.

Cinq… C’est le nombre de cartons rouges brandis par nos referees ce week-end. Il faut remonter à la 7e journée de championnat pour observer un tel « score ». Si l’on s’attarde maintenant aux statistiques de la saison, 63 cartes rouges ont été distribuées en 29 journées (soit plus de deux exclusions par week-end).

Quentin Droussin

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