Marc Degryse

L’analyse de Marc Degryse: « Vanderhaeghe fait du bon boulot à Courtrai »

Marc Degryse, le consultant de Sport/Foot Magazine, apprécie le travail fourni par Yves Vanderhaeghe qui a superbement géré la succession de Hein Vanhaezebrouck à Courtrai.

Il y a une vie à Courtrai après Hein Vanhaezebrouck, c’est prouvé avec Yves Vanderhaeghe. Je garde toujours la même admiration pour la personnalité et le boulot de Vanhaezebrouck, ce qu’il fait aujourd’hui avec Gand est très bon. Mais j’aimerais qu’il reconnaisse un peu plus la qualité du travail de son successeur à Courtrai. Dans une interview récente, quand on lui a demandé de parler de la saison de son ancien club, il a quand même eu tendance à tirer un peu la couverture à lui, à mentionner que c’était toujours son héritage qui payait aujourd’hui, à signaler que les transferts de l’été s’étaient faits avec son accord. Vanhaezebrouck doit éviter de trop parler de lui-même ! Mais bon, on sait que c’est une vieille maladie chez les entraîneurs.

Mine de rien, les chiffres de Courtrai sont saisissants !

Ce qu’on voit aujourd’hui à Courtrai, c’est le fruit de la compétence d’un homme : Yves Vanderhaeghe démarrait avec un sérieux handicap parce que ce n’est jamais simple de prendre la place d’un entraîneur qui est resté longtemps et a réussi des bons résultats, et aussi parce que le métier de coach principal était tout nouveau pour lui. Il montre qu’il a la carrure. Mine de rien, les chiffres de Courtrai sont saisissants ! Son équipe est deuxième du classement à la mi-décembre, elle vient d’enchaîner cinq victoires d’affilée en marquant 13 buts et en encaissant une seule fois, et aucun club n’a gagné plus depuis l’été, 10 victoires en 18 matches.

Vanderhaeghe ne se contente pas de reprendre, de copier ce qui fonctionnait bien avec Vanhaezebrouck. Il apporte ses petites touches. Il fait jouer son équipe dans un 4-3-3 assez classique, peut-être plus facile à comprendre que le jeu demandé par son prédécesseur. Un autre grand mérite qu’on peut lui attribuer, c’est la renaissance de Teddy Chevalier. Il y a unanimité sur un point : c’est un bon joueur, un gars très rapide. Et aussi unanimité sur un autre point : il n’est pas facile à gérer. Depuis qu’il joue au foot, il a eu un paquet d’accrochages avec des entraîneurs et des coéquipiers. Mais aujourd’hui, il est nickel avec le Courtrai de Vanderhaeghe.

Cet homme l’a toujours jouée discrète, c’était déjà comme ça pendant sa carrière de joueur. Discret, mais quand il estimait qu’il devait sortir du bois, il le faisait. Il parlait, allait au fond des choses quand un truc ou l’autre ne lui plaisait pas. Aujourd’hui, j’aime bien son discours d’entraîneur. Il a des analyses intéressantes, il ne tourne pas autour du pot et il a l’art de mettre ses joueurs en avant. Mais quand il estime qu’il doit se fâcher, il n’intériorise pas. Quand il pense que les joueurs de Bruges plongent trop facilement dans le rectangle, il le dit tout haut. Et dans le vestiaire aussi, il sait intervenir durement s’il trouve que la discipline se relâche un peu.

Dans trois matches, on pourra faire un nouveau point sur le parcours de Courtrai. Il y a maintenant deux déplacements délicats, à Genk et à Lokeren. Puis l’équipe terminera son année, juste après Noël, avec la réception du Gand de Vanhaezebrouck. Courtrai est allé gagner là-bas au premier tour : un petit hold-up mais ils l’ont fait. La revanche va sentir bon. L’élève contre le maître. Un Courtrai – Gand avec des allures de topper !

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