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La saison de l’AS Monaco sous la loupe : le sprint du Prince Philippe

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Chaque jour, Sport/Foot Magazine s’intéresse de plus près à un club étranger de premier plan. Nous faisons le bilan de la saison écoulée et envisageons les défis à venir. Bienvenue sur le Rocher, nouveau bastion de Philippe Clement.

Forces et faiblesses

Passé à cinq points d’un titre conquis par le LOSC au détriment d’un PSG défaillant, l’AS Monaco a mal digéré le passage à l’été. Sortie aux portes de la Ligue des Champions par le Shakhtar Donetsk après les prolongations, l’équipe du Rocher s’est ensuite empêtrée dans un calendrier surchargé, sans doute trop copieux pour un noyau manquant cruellement de profondeur. Au premier tour, les Monégasques ont lâché énormément de points en route dans leur course au podium, assurant dans le même temps une campagne hivernale aboutie en Europa League. Insuffisant, néanmoins, pour permettre à Niko Kovac de rester en poste. L’ancien coach du Bayern est passé à la trappe entre les Fêtes, malgré un encourageant 9/12 pour ponctuer le premier tour.

Si les débuts de son successeur, Philippe Clement, n’ont pas convaincu, le Belge a fini par trouver la bonne formule une fois le calendrier dégagé des échéances européennes (élimination sans gloire en huitièmes de finale face à Braga) et de la campagne de Coupe (échouée aux tirs au but en demi-finale contre Nantes). En misant essentiellement sur son onze de base, le triple champion de Belgique a alors fait carburer ses nouvelles couleurs dans le sprint final. Avec neuf victoires de rang, Monaco est remonté de la huitième à la deuxième place, avant de trébucher jusqu’à la dernière marche du podium à cause d’un partage in extremis lors des ultimes minutes de la saison. Si l’objectif initial est atteint, il laisse néanmoins un goût de trop peu, avec neuf points de moins qu’un an plus tôt malgré un effectif loin d’avoir perdu en qualité.

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Le coach : Philippe Clement

Le siège de Philippe Clement a vacillé au début du mois de mars, quand la perspective d’un trophée s’est évaporée et que le podium a semblé s’éloigner au bout d’un triste 12/27 en Ligue 1. Finalement, l’ancien coach de Bruges a néanmoins trouvé la bonne formule, avec un 4-2-3-1 qui plaçait Kevin Volland dans le sillage de Wissam Ben Yedder et libérait les arrières latéraux Ruben Aguilar et Caio Henrique, parfois perdus dans le système plus pointilleux de Kovac. Devenu plus solide derrière, au point de boucler le championnat comme quatrième meilleure défense malgré un premier tour conclu à 23 buts encaissés (40 au final), l’ASM s’est également montré plus à son avantage à l’autre bout du terrain. Moins gourmand en possession, mais plus efficace au pressing et après la récupération du ballon. Ben Yedder, réserviste de luxe des Bleus de Didier Deschamps, s’est régalé avec une saison bouclée à 25 buts, dans le sillage du seul Kylian Mbappé.

Le joueur de la saison : Aurélien Tchouaméni

Déjà élu meilleur espoir de Ligue 1 au terme de l’exercice précédent, devenu international français dans un secteur où la concurrence est pourtant gigantesque, Aurélien Tchouaméni a encore franchi un palier cette saison. Monstrueux au milieu de terrain, dans son activité avec et sans ballon, le numéro 8 des Monégasques semble prêt à passer à l’échelon suivant dans sa progression vertigineuse. Les montants évoqués pour un départ vers le Real Madrid, le PSG ou une grosse écurie de Premier League, donnent déjà le tournis.

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L’avenir

Avec le départ annoncé de son maître d’oeuvre au coeur du jeu, l’ASM pourrait une nouvelle fois se retrouver à la case reconstruction cet été. Mis aux commandes d’un effectif talentueux, Philippe Clement a appris à Genk puis à Bruges comment intégrer vite et bien de jeunes promesses à un projet collectif cohérent. Des atouts qui seront précieux au coup d’envoi de la saison prochaine, avec la perspective d’un barrage à disputer pour enfin retrouver la phase de poules de la Ligue des Champions, à laquelle les Monégasques n’ont plus goûté depuis l’automne 2018 et une triste quatrième place derrière Dortmund, l’Atlético et Bruges. Ce sera le grand défi d’un ASM dont les ambitions nationales restent mesurées, car toujours dépendantes des opportunités que peut offrir un PSG toujours intouchable s’il tourne à plein régime.

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