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Kabasele : « En Bulgarie, on te propose des bananes tout le temps »

Formé comme attaquant à Eupen, Kabasele a aujourd’hui fait son trou dans l’axe de la défense de Genk après des crochets par Malines et la Bulgarie. Entretien.

Récemment, tu t’es plaint du comportement ouvertement raciste des supporters de Courtrai à ton encontre. En Bulgarie, cela ne devait pas être triste non plus…

KABASELE : Chaque semaine, on m’insultait, on me traitait de singe. Une fois, j’ai pété un plomb, j’ai insulté les supporters, je voulais en venir aux mains, mais des membres du staff sont arrivés pour me retenir. Eux étaient blasés et ont tenté de me faire comprendre que cela ne servait à rien, que c’était normal en Bulgarie d’entendre cela. Mais il faut se rendre compte que là-bas, chaque semaine et à chaque touche de balle, tu te fais insulter. C’est invivable, on te propose des bananes tout le temps. Néanmoins, j’avais de la chance, si je puis dire, puisque le seul stade où je ne me faisais pas insulter, c’était le nôtre. Nos supporters à ce niveau-là étaient relativement calmes. Même avec l’équipe adverse, ce qui est plus surprenant.

En Belgique, t’as pas été épargné non plus. Dernièrement, tu as fêté ton but contre le Standard en mimant le singe suite aux insultes du match précédent contre Courtrai ?

KABASELE : Ça restera un des moments forts de ma carrière. Déjà parce que je marquais contre le Standard, mais aussi, en effet, parce que ça me permettait de répondre à ces gens-là.

Tu avais voulu déposer plainte à l’époque ?

KABASELE : On m’a fait comprendre que ça ne servait à rien de rajouter de l’huile sur le feu. Je ne suis pas là pour créer des problèmes où il n’y en a pas et je suis prêt à accorder une seconde chance à ces supporters qui se sont mal comportés. D’ailleurs je n’avais pas cherché à réagir sur le moment même. En cela, mon année en Bulgarie m’a endurci.

Finalement, tu avais quand même voulu marquer le coup, mais Instagram t’en avait empêché, c’est ça ?

KABASELE : Oui, j’avais montré un cliché de chimpanzé à côté de mon visage avec la mention « Vous trouvez qu’on se ressemble ? », mais manifestement Instagram ne comprend pas le second degré. C’est bizarre, parce qu’à l’inverse, ils n’ont aucun problème avec la nudité par exemple.

Tu t’apprêtes à avoir un enfant. Cela ne te fait pas peur dans ce monde qui devient tous les jours un peu plus fou ?

KABASELE : Notre société est comme ça, mais cela ne doit pas nous empêcher de vivre, encore moins de construire une famille. C’est à nous de transmettre les bonnes valeurs à nos enfants. Comme mes parents l’ont fait avec moi. Je pense sincèrement qu’avec une bonne éducation, tout le monde peut vivre avec tout le monde.

Par Martin Grimberghs

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Christian Kabasele dans votre Sport/Foot Magazine

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