Mazzu de retour à Charleroi: « L’humain doit plus être mis en avant que les datas »

Hasard du calendrier, il était présenté le même jour que son successeur à Anderlecht. Dans son discours, Mazzu tranchera certainement avec son prédecesseur à la tête des Zèbres.

Felice Mazzu a été présenté officiellement vendredi pour son retour au Sporting de Charleroi. Lors de la conférence de presse, le technicien carolo n’a pas hésité à souligner sa satisfaction de revenir sur les terres ou tout a commencé pour lui en division 1.

« Ma première impression au moment de revenir a été de me dire ‘qu’est-ce que ça fait du bien d’être ici’, de retrouver finalement un passé qui a été assez jovial, positif, et qui m’a amené beaucoup de belles choses. Très honnêtement, je suis très content. Je retrouve l’ambiance très familiale d’un club de football de première division. Ça fait beaucoup de bien », annonce d’entrée avec le sourire le nouveau T1 du Sporting.

Cette équipe carolo, Felice Mazzu l’a connue pendant six saisons avant de la quitter en 2019. S’il a eu de bons moments à l’Union Saint-Gilloise, l’entraîneur de 56 ans a, aussi traversé des passages difficiles à Genk et plus récemment à Anderlecht.  « Très honnêtement, si la direction de Charleroi ne m’avait pas téléphoné, je ne suis pas sûr que j’aurais relevé un défi aussi vite. J’ai accepté tout de suite, car je connais la maison, je savais que j’allais bien me sentir, parce que c’est Charleroi. Ça me donne aussi l’occasion d’être près de mon papa. Il y a donc beaucoup d’éléments qui ont fait que je n’ai pas dû réfléchir beaucoup et que j’ai dit ou tout de suite. Cependant, ce n’est certainement pas un échec de revenir ici. Quand vous sortez d’un échec à Anderlecht, retrouver du travail immédiatement dans un club comme Charleroi ça ne peut être que fructifiant. »

Quand vous sortez d’un échec à Anderlecht, retrouver du travail immédiatement dans un club comme Charleroi ça ne peut être que fructifiant. »

Felice Mazzu

Le technicien carolo semble en tout cas ravi d’avoir effectué ce retour vers ses premières amours.  « Dans la vie, vous traversez beaucoup de périodes. Certaines où vous voulez connaître autre chose. Et lorsque vous découvrez autre chose, vous vous rendez compte que ce que vous avez lâché au niveau du bien-être, au niveau de votre projet de vie, de votre personnalité, vous manque. Et puis, finalement, vous revenez à vos premières amours et c’est là que vous vous sentez le mieux. Alors, que ce club soit plus grand qu’un autre ou qu’il soit plus petit qu’un autre, que les infrastructures soient moins bonnes qu’un autre club, pour moi,  ça n’a aucune importance aujourd’hui. J’ai décidé d’avoir un projet de vie qui me permet d’être dans une atmosphère qui me convient, d’être proche de ma famille, et de sourire tous les matins quand je me lève », assure-t-il.

Felice Mazzu mettra l’accent sur le côté humain. (Photo by BENOIT DOPPAGNE/BELGA/AFP via Getty Images)

« Pour moi le plus important ce n’est pas de penser immédiatement à prendre des points. La chose la plus importante, c’est de retrouver une unité avec l’extérieur et entre nous. Ce sera le paramètre le plus important pour, après, aller rechercher des points. Mon objectif principal, c’est qu’il y ait de nouveau un rapprochement entre les supporters, l’équipe et le club. Parce que dans le passé, cette unité nous a permis de nous sauver, de prendre des points et d’avoir un meilleur classement qu’aujourd’hui », affirme le T1 carolo.

La cohésion avec les supporters semble, en tout cas, pour l’instant compliquée à remettre en place. La dernière rencontre avant la trêve face à Malines le 11 novembre, stoppée pour des jets de fumigènes, illustre les dissensions entre le club et une partie de ses fans.  « J’ai rencontré les supporters. Je leur ai dit très calmement, très sereinement et très positivement qu’on devait s’unir, parce que ce qui s’était passé contre Malines, pour moi, ce n’était pas normal pour des gens qui disent vouloir supporter leur équipe. C’est donc une situation à laquelle on doit absolument remédier. Continuer à faire la guerre n’arrange personne. On doit retrouver cette unité », assure Felice Mazzu.

J’ai rencontré les supporters. Je leur ai dit très calmement qu’on devait s’unir, parce que ce qui s’était passé contre Malines, ce n’était pas normal pour des gens qui disent vouloir supporter leur équipe.

Felice Mazzu

D’un point de vue sportif, il ne compte en tout cas pas faire table rase de ce qu’a mis en place Edward Still, son prédécesseur. « Si je dis que je repars à zéro, ce serait manquer de respect à Edward Still, car il a fait un travail extraordinaire avec son profil. Mais maintenant, chaque entraîneur à ses idées, donc je vais essayer d’imposer les miennes en tenant compte bien évidemment de tout le travail qui a été fait. Cependant, on se dirige de plus en plus vers une robotisation du football. Et ce qui doit être mis en avant, c’est l’humain, c’est la créativité, c’est le feeling, c’est la sensation. Et donc, tous ces aspects data, viennent soutenir et appuyer tous ces paramètres humains. Ils sont bien sûr importants, mais dans ma manière de fonctionner, l’aspect humain et l’aspect envie peuvent gommer beaucoup de mauvaises situations. Et je pense que ça sera de cette manière-là, que l’on pourra prendre des points », conclut avec confiance le technicien carolo.

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