Steve Van Herpe

« Le mental est le principal mal du FC Bruges »

Steve Van Herpe Steve Van Herpe est rédacteur de Sport/Voetbalmagazine.

Les Blauw en Zwart ne savent décidément pas conserver un avantage cette saison. Face à Anderlecht, il y a eu certes pas mal de malchance sur l’égalisation, mais contre les autres membres du top 4, les champions en titre avaient déjà galvaudé des avantages au score. Selon notre rédacteur Steve Van Herpe, le principal chantier de Scott Parker se trouvera sur le plan mental.

C’est un constat bizarre que l’on pouvait tirer au terme du Topper entre le FC Bruges et Anderlecht : les Mauve et Blanc n’ont pas cadré une seule de leurs tentatives et pourtant ils ont marqué. Un tir de Kristian Arnstad a été dévié par deux fois, d’abord par Denis Odoi, puis par Brandon Mechele qui offrira bien malgré lui l’égalisation aux Bruxellois.

Ce n’est pas la première fois cette saison que le champion en titre ne parvient pas à conserver l’avantage qu’il s’est forgé. Il a ainsi notamment perdu des points contre les trois autres équipes qui occupent actuellement les places qui permettront de prendre part aux Playoffs 1 ou Champions Playoffs.

Il ne faut d’ailleurs pas remonter très loin dans le temps, puisque lors du déplacement à Genk, les Brugeois avaient mené 0-1 avant de s’incliner 3-1. Avant la trêve du Mondial, ils avaient déjà galvaudé sur leurs terres une avance de deux buts contre l’Antwerp. Sans oublier le scénario similiaire au Parc Duden, face à l’Union, où en plus cette dernière était en plus réduite à 10 unités.

Dans une interview récente accordée à Sport/Foot Magazine, Karel Geraerts expliquait qu’il pensait que l’Union Saint-Gilloise avait perdu le titre la saison dernière, à cause de ses échecs contre le FC Bruges, plutôt que dans les soi-disant « petits matches ». « Au bout du compte, on n’a pas réussi à battre le Club une seule fois. Pour moi, c’est dans ces confrontations directes qu’on a perdu le titre. Gagner au moins une ou deux fois sur quatre contre l’adversaire direct, c’est une qualité », estimait celui qui avait endossé le costume d’entraîneur principal des Apaches cette saison.

C’est là que le bât blesse cette saison dans la Venise du Nord. A l’exception du duel d’ouverture de la compétition remporté in extremis lors de la réception de Genk (3-2), le FC Bruges n’a remporté aucun match important en Belgique. Alors qu’ils y sont pourtant parvenus sur la scène européenne, ce qui leur permettra d’affronter Benfica en 1/8e de finale de la Ligue des Champions.

A la veille du Topper contre Anderlecht, au micro de Sporza, le gardien Simon Mignolet a cherché une explication à ce problème : « Vous êtes devenus l’équipe à battre. C’est une position différente de celle des saisons précédentes. L’année dernière, nous voulions gagner, maintenant nous sommes l’équipe qui ne veut pas perdre. Et parce que notre noyau est assez jeune, la situation mentale est encore plus difficile à gérer », estimait le dernier rempart des Blauw en Zwart.

Roman Yaremchuk s’est encore montré inefficace en pointe de l’attaque brugeoise. (Photo by Joris Verwijst/BSR Agency/Getty Images) © Reuters

Il est en tout cas interpellant de constater le nombre d’occasions que le FC Bruges gâche semaine après semaine. Il y a une semaine, à la Cegeka Arena, Noa Lang et Roman Yaremchuk avaient loupé un but qui semblait tout fait. Dimanche, contre Anderlecht, c’est Tajon Buchanan, Casper Nielsen et encore Yaremchuk qui ne sont pas parvenus à convertir de grosses occasions de but.

Ces ratés ont non seulement un impact mental sur ces joueurs, mais ils se répercutent sur la confiance de l’ensemble de l’équipe. Surtout quand ce scénario se reproduit semaine après semaine, donnant l’impression d’une spirale négative dont on ne peut se sortir.

Contre un Anderlecht pourtant faible, le Club a tiré 17 fois au but sans trop solliciter les gants de Bart Verbruggen. Pour l’heure, les occasions ne rapportent rien et le bilan de Scott Parker après deux sorties à la tête du navire brugeois n’est que d’un point sur six. Dans les semaines à venir, l’entraîneur anglais devra surtout créer un déclic dans les têtes, car c’est surtout là que se trouve le problème brugeois.

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