Après le 7/21 : l’histoire se répétera-t-elle pour Van Bommel à l’Antwerp ?

Après son début de championnat tonitruant avec 27/27, l’Antwerp reste aujourd’hui sur un maigre 7/21 après avoir perdu contre Charleroi et avoir partagé l’enjeu contre Anderlecht. L’entraîneur néerlandais peut-il encore renverser la vapeur ou est-il déjà sur un siège éjectable au Bosuil ?

Grand perdant du week-end passé après sa défaite 1-0 contre Charleroi, l’Antwerp a limité la casse ce dimanche en prenant finalement un point à domicile contre Anderlecht. Un moindre mal étant donné les mauvais résultats de ses rivaux directs derrière puisque l’Union a été accrochée à domicile et que le FC Bruges et le Standard ont connu le goût de la défaite.

On est bien loin du coup d’envoi tonitruant de la saison où avec neuf victoires consécutives, le Great Old avait battu un record à l’échelle du club. Mais toutes les bonnes séries ont une fin, et ce fut le cas de celle-ci, lorsque le Courtrai de Didier Lamkel Zé s’est offert le scalp de la bande à Mark van Bommel (2-1). Après cela, le bilan de l’Antwerp est devenu insuffisant: seulement 2 victoires au cours des six rencontres suivantes et des défaites douloureuses contre le Standard (3-0) et Genk (1-3). Le matricule 1 ne l’a emporté que contre Saint-Trond et Ostende.

Avec ce bilan de 7/21, Van Bommel a vu sa formation être dépassée par Genk. L’équipe en forme de ce début de saison compte désormais neuf points d’avance à l’issue de cette 16e journée de compétition. L’Union (1 point de retard) et le FC Bruges (2 points de retard) se sont également rapprochés ces dernières semaines. L’écart avec le Standard, cinquième, est encore assez important (8 points). Mais si les Rouches poursuivent globalement sur leur lancée des dernières semaines en gagnant encore en régularité, ils deviendront sûrement une menace pour l’Antwerp.

Vincent Janssen, le buteur qui bafouille

Qu’est-ce qui cloche au sein du club de la ville portuaire ? Le matricule 1 ressemble soudainement à un gruyère en défense. Alors que Toby Alderweireld et ses partenaires n’avaient concédé que six buts au cours des neuf premières joutes de la saison, ils en ont pris neuf lors des sept derniers matchs. Avec un total de 15 buts encaissés contre cette saison, l’Antwerp possède cependant la meilleure défense de l’élite, à égalité avec le Racing Genk.

La défense anversoise, portée par Toby Alderweireld, a encaissé 3 buts de plus lors des 6 derniers matches qu’au cours de ses 9 premières sorties en Jupiler Pro League (Photo by Joris Verwijst/Orange Pictures/BSR Agency/Getty Images)

Sur le plan offensif aussi, ce n’est pas plus brillant. L’Antwerp avait marqué 21 fois lors de ses neuf premiers matches avant la pause internationale de fin septembre. Depuis, les attaquants du matricule 1 n’ont plus secoué les filets adverses qu’à sept reprises en sept rencontres, soit à peine un but par rencontre. Vincent Janssen, l’une des grosses recrues de l’été, symbolise cette inefficacité de l’attaque anversoise. Le Néerlandais a pris 30% du total des buts de l’Antwerp (8 buts) à son compte, dont 6 en 5 matches avant la pause internationale. Son rendement a depuis lors chuté, avec seulement deux roses plantées en sept duels. Les autres éléments offensifs semblent incapables de prendre la relève quand l’ancien attaquant de Tottenham reste muet. L’édifice anversois de van Bommel se fissure donc tant à l’arrière qu’à l’avant.

Une histoire qui se répète

Pour l’entraîneur néerlandais, cette situation a un air de déjà vu. Au PSV et à Wolfsburg aussi, il a d’abord connu de brillants débuts avant que son équipe ne finisse par s’effondrer. Dans le club néerlandais, tout a commencé de manière idyllique avec une première saison de qualité. Les Lampen ont terminé deuxièmes du championnat lors du premier exercice sous la houlette de van Bommel, à seulement trois points du champion, l’Ajax Amsterdam. Le PSV avait gagné 26 de ses 34 matchs, ne perdant que trois fois.

La saison suivante (2019-20) fut moins réussie. Hirving Lozano, Steven Bergwijn, Luuk de Jong et Angeliño ont tous été transférés lors de l’été et cela s’est ressenti dans les premiers duels de cet exercice. Le PSV a ainsi été éliminé au deuxième tour préliminaire de la Ligue des champions par le FC Bâle. Après cet échec, l’ex-international avait cependant remis son groupe sur les rails. Pendant 15 rencontres, toutes compétitions confondues, le club d’Eindhoven va rester invaincu… jusqu’au duel contre Utrecht à la mi-octobre. Les hommes de van Bommel s’inclinent lourdement 3-0 et ce fut le début de la fin.

Lors des 12 matchs suivants, toutes compétitions confondues, les Lampen ne connaîtront que deux fois la victoire. En Europa League, le club est éliminé en phase de groupe. Après la défaite 3-1 contre Feyenoord à la mi-décembre, Van Bommel est remercié par la direction du PSV Eindhoven.

Mark van Bommel est habitué aux débuts en fanfare suivis de gros creux. (Photo by Rene Nijhuis/Orange Pictures/BSR Agency/Getty Images)

Van Bommel a reçu une nouvelle chance sur un banc, lors de l’été 2021, en étant nommé à Wolfsburg. Là aussi, tout a bien commencé. Il y a cependant eu un faux pas avec l’élimination au premier tour de la Coupe d’Allemagne, contre le modeste Preussen Münster. Un épisode embarrassant où Van Bommel a accidentellement effectué un changement de trop.

Quoi qu’il en soit, Wolfsburg connaît l’un de ses meilleurs départs de ces dernières années en Bundesliga, en réalisant un 12/12. Après cela, les 7 matchs suivants ont été conclu sans une victoire. Les Loups n’ont pris que deux points et n’ont pas non plus brillé en Ligue des Champions. Résultat des courses : Van Bommel pouvait faire ses valises dès le 23 octobre.

Pas de panique

Le même scénario se reproduira-t-il à Anvers ? Peut-être devrions-nous nuancer l’actuelle baisse de régime du Great Old. Par exemple, la défense a été exceptionnellement performante si l’on prend en compte toute la saison. Avec seulement 1,35 expected goals contre par match (xGA), seul Genk fait mieux à ce niveau. Le club portuaire n’encaisse aussi qu’un seul but en moyenne par rencontre. Il en va de même pour l’attaque, où l’Antwerp n’est que la cinquième meilleure division offensive de la série en termes de buts attendus (expected goals pour) pour (xG) avec une moyenne de 1,67 par match. En réalité, le Great Old serait même plutôt à 1,86.

Vincent Janssen est moins efficace depuis six matches. (Photo by Joris Verwijst/Orange Pictures/BSR Agency/Getty Images)

C’est une tendance qui s’est poursuivie pour l’équipe lors des 7 derniers matches. Ainsi, le matricule 1 s’est procuré une moyenne de 1,80 xG qui était toujours supérieure à celle de son adversaire. Par exemple, lors de la défaite contre le Standard, l’Antwerp a fini la rencontre avec 1,53 xG, alors que les Rouches l’ont emporté avec seulement 1 but attendu. En réalité, le Great Old ne présente seulement une moyenne de 1,16 buts par match lors de leurs six dernières sorties. Le problème est donc plus un manque d’efficacité qu’un problème d’animation offensive. Et même en défense, Toby Alderweireld et ses partenaires continuent de s’en sortir avec une moyenne honorable de 1,19 xGA lors des dernières rencontres.

Doit-on déjà écarter l’Antwerp des prétendants de la course au titre ? Il est sans doute trop tôt pour l’affirmer, même si Genk continue son envol. Et les autres candidats aux lauriers ne sont pas dans une meilleure situation que les Anversois. On sait aussi que les Playoffs peuvent tout changer, tout comme la coupure de la Coupe du monde qui peut changer la donne et casser certaines dynamiques, positives ou négatives. La chance reviendra peut-être pour le Great Old et jetterait à la poubelle toutes les conclusions qu’on voudrait tirer au terme de cette 16e journée de championnat.

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