Marc Degryse

Hein Vanhaezebrouck doit aussi faire son autocritique

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, Gand souffre de son nouveau statut.

C’est bizarre comme dans le foot tout peut aller décidément très vite. En début d’année, on pensait que Gand avait mis KO le championnat après son triptyque victorieux face à Anderlecht, Bruges et le Standard sur la même semaine. Rien ne laissait présager une mauvaise passe gantoise. On pensait même que Wolfsburg, qui pataugeait en Bundesliga, était devenu un adversaire abordable pour les Buffalos. Et puis, il y a eu cette double confrontation face au Club, l’élimination en Coupe et la défaite en championnat, où Michel Preud’homme avait pour la première fois donné l’impression d’avoir trouvé l’antidote grâce notamment à un pressing très haut qui bloquait les sorties de défense du duo Nielsen-Mitrovic.

Mais, surtout, il y a eu cette mini-crise interne qui a suivi le transfert de Mbark Boussoufa. L’absence de communication, les critiques de Hein Vanhaezebrouck concernant sa venue, les questionnements autour de l’état de forme du petit Marocain qui fut finalement écarté de la liste des joueurs pour la Ligue des Champions. Après le conte de fées qui a duré tout au long de l’année 2015, Gand a connu son premier couac d’envergure, qui dépassait le cadre sportif. C’est comme si ce club était entré dans une nouvelle dimension, que le transfert de Bous’ et le huitième de finale de Ligue des Champions avaient modifié le statut du club. Un statut que tout le monde au club, que ce soient les dirigeants, le coach ou les joueurs, a des difficultés à gérer.

On a évoqué l’erreur des dirigeants qui ont imposé Boussoufa mais Hein Vanhaezebrouck aussi doit faire son autocritique. Après les récentes défaites, il n’a pas hésité à pointer du doigt ses joueurs. D’abord sa défense (Nielsen-Mitrovic) et maintenant son attaque (Depoitre-Simon). Quand tout allait bien, il recevait tous les louanges ou presque, on entendait souvent qu’il était arrivé à former une superbe équipe avec des joueurs moyens. Je pense qu’aujourd’hui, il doit être capable de protéger ses joueurs et non pas les enfoncer publiquement. Evidemment que plusieurs joueurs-clefs sont en méforme. Hormis peut-être Brecht Dejaegere, personne n’atteint aujourd’hui son meilleur niveau. Et on a vu face à Wolfsburg que les différences physiques ou techniques étaient bien trop criantes. Le dernier quart d’heure a permis de limiter la casse au niveau comptable mais il n’est plus permis de se faire d’illusion quant à une éventuelle qualification.

Gand souffre de son nouveau statut

Désormais, Gand doit penser à son championnat et aux play-offs qui approchent. Il leur reste trois matches pour s’y préparer et relever la tête. Je suis convaincu que Boussoufa ne joue pas la vedette dans le vestiaire mais c’est un élément que ses nouveaux partenaires doivent arriver à intégrer. Face à Ostende, Vanhaezebrouck avait disposé un nouveau milieu de terrain avec Saief, Boussoufa et Schoofs plus Kums mais on a vu que ça n’a pas suffi à donner un nouveau coup de frais aux champions de Belgique. Le mal est désormais plus profond, l’équipe continue à dominer au niveau de la possession de balle mais se crée de trop rares occasions. J’en reviens à cette histoire de statut. Celui de Gand a changé. Et motive les autres équipes à le faire tomber. Le transfert de Boussoufa a peut-être même renforcé des jalousies chez leurs adversaires directs. Anderlecht et surtout Bruges, qui semble le mieux armé pour aborder la dernière ligne droite, veulent inverser la tendance de ces derniers mois. Gand doit être capable de prouver qu’il est désormais une place-forte du foot belge et pour de nombreuses années.

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