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Hein Vanhaezebrouck a suffisamment de pouvoir pour retaper Gand

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Vanhaezebrouck instaure systématiquement une unité de pensée et d’action. Ceux qui s’en écartent se placent hors-jeu.

Demandez donc à Hervé Kage, Habib Habibou, Jérémy Perbet et Jérémy Taravel quelles sont les exigences – disciplinaires – de Hein Vanhaezebrouck. Vous pouvez être un artiste, mais si vous vous écartez de la ligne, sévère, de l’entraîneur, il vous renvoie sans pardon. C’est le sort qui leur a été réservé lors du premier mandat du Flandrien à Gand, de 2014 à septembre 2017.

Vanhaezebrouck instaure systématiquement une unité de pensée et d’action. Ceux qui s’en écartent se placent hors-jeu.

Vanhaezebrouck instaure systématiquement une unité de pensée et d’action. Ceux qui s’en écartent ou qui se la jouent relax se placent hors-jeu. La devise est simple et claire: c’est le Heinway ou le highway. L’entraîneur préfère des soldats conscients de leur devoir – il a transféré Karim Belhocine de Waasland-Beveren et a bombardé Nana Asare capitaine – aux joueurs plus talentueux, mais capricieux. Il ne supporte pas les starlettes. Après le titre 2015, il a d’ailleurs fait allusion à David Bowie et à son fameux  » we can be heroes, just for one day » . En d’autres termes, pas question de se reposer sur ses lauriers.

Vanhaezebrouck a l’opportunité d’opérer une évaluation approfondie, à commencer par le vestiaire, dont le capitaine Vadis Odjidja tient solidement les clés depuis mai dernier et la prolongation de son contrat jusqu’en 2023. Le médian de 31 ans a déjà tenté de convaincre la direction de transférer son copain Faris Haroun, un métronome qui abattrait beaucoup de travail dans son dos. En vain. Par contre, il a obtenu Jordan Botaka, qui a réalisé le gouffre qui séparait Saint-Trond de Gand et est en concurrence avec Alessio Castro Montes. Quand l’équipe ne tourne pas, Sinan Bolat n’est pas précisément un plus pour le vestiaire. Un homme aussi dominateur que Vanhaezebrouck gère facilement ce genre de personnes émotives, comme Roman Yaremchuk, qui se laisse trop souvent submerger par ses frustrations. Le coach préfère des leaders paisibles comme Sven Kums, qui s’est trop effacé et n’est plus que l’ombre de lui-même. Dimanche déjà, il a repris ses responsabilités, en essayant de mieux diriger le jeu et en se chargeant des phases arrêtées. Il y a aussi Laurent Depoitre, presque rétabli, intelligent et appliqué.

Contrairement à ce que Vanhaezebrouck a déclaré quand il était encore consultant, le groupe n’a pas trop de pouvoir. Ce n’est pas lui qui a demandé la promotion de Peter Balette, l’adjoint, au poste de directeur technique, pas plus que le renvoi de Jess Thorup après deux journées et autant de défaites.

Quand Vanhaezebrouck, qui a signé jusqu’en 2022, a entamé sa première mission, il y a six ans, il lui a fallu des mois pour réussir. Mais depuis le titre 2015 et le splendide parcours en Ligue des Champions et en Europa League qui a suivi, il bénéficie d’un statut d’intouchable. Toutefois, contrairement à Ivan De Witte, Michel Louwagie et le team manager Gunther Schepens n’apprécient pas toujours le Flandrien, qui aime avoir le dernier mot en toutes circonstances. Et il est trop vieux pour changer. Après sa défaite 2-1 contre Ostende, il a décortiqué les règles de la biomécanique pour expliquer que le jeu de main d’ Owusu sur le heading de Hanche Olsen était trop près pour justifier un penalty.

La stabilité est sa priorité numéro un. Gand ne pourra briguer les PO1 qu’en signant une série de victoires, comme le 21/21 de Genk. La Coupe de Belgique est le chemin le plus court vers l’Europe, cette saison. Une qualification est essentielle aux yeux de la direction. L’entraîneur compte affûter la défense, afin de concéder moins d’occasions. Gand doit aussi afficher plus d’audace et gâter ses supporters. Par des résultats, mais aussi par un jeu offensif.

Vanhaezebrouck a demandé et reçu les pleins pouvoirs sportifs. Ses troupes vont donc devoir se plier à ses diktats. Et s’affûter. L’entraîneur au côté professoral n’a jamais eu de difficultés à obtenir concentration et condition de ses joueurs.

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