Thomas Bricmont

« Gand n’est pas Liège ! »

Le titre de Gand est la résultante d’un joli club propret, d’un professeur intelligent et de ses bons élèves.

Rappelez-vous ce 20 avril 2008 et ces scènes d’hystéries qui ont suivi le sacre du Standard, 25 ans après, et plongé la cité ardente dans une nuit de chaos dont mêmes les plus vilaines gueules de bois n’ont rien fait oublier. Jeudi dernier, les supporters de Gand rêvaient de mettre un terme à 115 ans d’attente. On pouvait donc s’attendre à ce que ça festive plus que de raison. Mais apparemment Gand n’est pas Liège. Oui tout le monde a bien agité son petit drapeau bleu et blanc déposé sur son siège, les fumigènes placés par le club derrière les buts ont fait leur petit effet. Mais pas de quoi non plus plonger la Ghelamco Arena -cette jolie enceinte bien maquillée mais un peu froide et manquant sérieusement de charme- en pleine folie collective. Même le speaker du stade, entre deux sons électro branchés, a connu une soirée tranquille : aucun débordement même pas un appel au micro pour se prémunir du traditionnel envahissement de terrain. Non, à la  » Ghelamco « , tout est bien organisé, un parking vélo volzet, des familles, et pas mal d’argent dans les tribunes. Un exemple finalement de ce à quoi le foot doit ressembler pour les plus hautes instances du sport roi. Bien loin de ce que Sclessin a vécu en 2008. A Gand, les artifices semblent même découler sur l’essentiel : le jeu. Là aussi, tout est bien construit, réfléchi. Et ceux qui ne marchent pas droit sont écartés par professeur Vanhaezebrouck. Demandez à Hervé Kagé ou Habib Habibou ce qu’ils en pensent.

Hasi a vu ses joueurs prendre le melon et se croire plus beaux que ce que la réalité du terrain n’exprimait.

Réputé pour être un maître tacticien, Big Hein est aussi et surtout le seul boss du noyau. En gros la véritable star, c’est lui et personne d’autre. Un mode de fonctionnement qui a connu ses ratés à Genk en 2009 mais qui a permis de terminer au-delà de toutes espérances cette saison. Milicevic, Depoitre, Dejaegere, Kums, etc. ont certes de grosses qualités ballon au pied mais surtout cette faculté d’écoute du bon élève à suivre au pas leur mentor. Ce qui avait fait la force de Besnik Hasi la saison dernière quand il avait repris le poste du désordonné John van Den Brom. Les Mauves avaient décroché leurs 33e lauriers grâce à un système de jeu rigoureux et des joueurs dévoués (Cheikhou Kouyaté en étant le meilleur exemple) respectant les consignes à la lettre. Cette saison, Hasi a vu ses joueurs prendre le melon et se croire plus beaux que ce que la réalité du terrain n’exprimait. Un danger qui guette Vanhaezebrouck dès la saison prochaine. Savoir gérer au mieux des (pseudo) vedettes, c’est aussi ce qui différencie un bon coach d’un grand coach.

Par Thomas Bricmont

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