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Meux, le petit poucet de la Coupe de Belgique: « On est la première formation namuroise, mais on ne fait pas les malins »

C’est l’un des petits poucets de l’année en Coupe de Belgique. Début novembre, Meux (D2 amateur) affrontera un club de D1A, Saint-Trond, en seizièmes de finale de la compétition. Une expérience unique? Pas pour l’attaquant Clément Moors.

Meux est souvent passé proche de l’exploit ces dernières années en Coupe de Belgique, mais le club namurois a dû attendre 2022 pour connaître les honneurs d’un seizième de finale contre une écurie professionnelle. «Notre coach nous rappelle que le championnat reste la priorité, mais on y pense beaucoup. On sait qu’on ne vit ce genre d’événement qu’une seule fois.» Installé dans un café de la citadelle de Namur, Clément Moors ne dit pas tout à fait vrai. Alors qu’il portait les couleurs de Walhain, l’attaquant a eu l’occasion d’affronter le Sporting de Charleroi en 2015-2016. «J’étais abonné en T4 et comme les supporters avaient lu deux-trois articles à ce sujet, ils ont scandé mon nom quand je suis monté au jeu. Bon, derrière, je n’ai joué que trente minutes sans toucher un ballon (il rit).» Reste alors les souvenirs d’une expérience folle, joliment colorée par les 1.200 sympathisants walhinois présents au Mambourg, et cette interview d’après-match avec Anne Ruwet.

On est aujourd’hui la première formation namuroise, mais on ne fait pas les malins.» Clément Moors

Sept ans plus tard, l’ancien buteur de Limal s’apprête à revivre la même sensation sous les couleurs d’un patelin dont le CV n’aurait jamais pu laisser croire à une telle histoire footballistique. Coincé entre La Bruyère et la E411, Meux est un village-dortoir de 2.100 âmes dont le club, créé en 1946 par des mecs qui en avaient ras-le-bol de marcher six kilomètres sous la pluie jusqu’au terrain le plus proche, s’est longtemps contenté des premiers échelons provinciaux. Le statut du RFC change une première fois en 2011 suite à l’arrivée en national, puis cinq ans plus tard après le titre lors du dernier championnat de l’histoire de la Promotion, avec seulement deux points d’avance sur… le cinquième. Catapulté en D2 amateur, le promu a besoin d’un attaquant. Ça tombe bien: Clément Moors sent qu’il peut se plaire à la rue Janquart. «Six-sept joueurs qui étaient déjà titulaires à l’époque sont toujours là», renseigne-t-il. «Notre gardien entame même sa quatorzième saison ici. Cette fidélité est surréaliste, mais elle nous a permis de gagner ensemble en expérience, de progresser avec Meux.» Et de former un groupe capable de rivaliser avec des ogres comme les Francs Borains et la RAAL. La recette? «Le club ne nous met pas la pression. Vu le nombre de joueurs pères de famille, on n’a par exemple que deux entraînements par semaine. Je pense que le jour où le comité décidera de fixer une troisième séance obligatoire, ça sera la fin d’un cycle, le noyau dur ne pourra plus suivre.»

Le développement constant du cercle meutois est également dû à la stabilité d’un staff longtemps mené par Marco Casto – «qui pouvait coacher en plein match sur le toit de la buvette, mais dont on a cru plusieurs fois qu’il allait faire un arrêt cardiaque» – et d’un comité qui est parvenu à investir au bon moment. Pour réaménager le terrain principal quand il penche des deux côtés, pour créer une nouvelle buvette, des vestiaires et deux terrains synthétiques. «On est aujourd’hui la première formation namuroise, mais on ne fait pas les malins», sourit l’attaquant des Vert et Blanc. «La bonne image du club lui permet d’attirer des gamins du coin un peu trop justes pour le monde professionnel.» Et tant pis s’il faut parfois accepter une couverture médiatique moins importante que l’UR Namur. L’instituteur primaire n’en veut pas à la presse, il a lui-même longtemps rêvé de devenir journaliste sportif. «J’ai même été chroniqueur pendant deux saisons pour L’Avenir. Je pouvais à la fois donner un avis très footballistique et raconter des histoires, comme celle d’un ancien coéquipier homosexuel… C’était sympa, je m’appliquais! Je n’avais pas envie que mes papiers ne ressemblent à rien.» Reste à faire pareil devant le but de Daniel Schmidt au Stayen.

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