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Ferrera : « Le Charleroi en tête des PO2, c’est mon équipe ! »

Deux mois après sa démission, l’ancien entraîneur de Charleroi, Yannick Ferrera, revient pour la première fois en long et large sur son expérience carolo.

Le milieu du foot n’a pas compris votre départ…

Yannick Ferrera : L’avenir me dira si on me voit comme un déserteur, un fouteur de merde ou comme quelqu’un qui a été au bout de ses idées.

Espériez-vous que votre bilan conduise les dirigeants à prolonger votre contrat ?

Je me sentais bien à Charleroi. Le bilan parle de lui-même. Prendre 27 points dans ces conditions-là, personne ne s’y attendait en Belgique. Je suis très fier de voir la manière avec laquelle Charleroi joue actuellement. Que ce soit bien clair : l’équipe qui est en tête des play-offs 2, c’est mon équipe ! C’est moi qui l’ai mise en place. Je me remémore encore le match amical face à Boussu Dour le 12 juillet, la veille de ma signature. Leur jeu était inconcevable pour une formation qui débutait le championnat quinze jours plus tard. Quand je la compare avec l’équipe actuelle, je vois la différence. Et je peux être fier de cette évolution.

Au départ, tout le monde pensait que les deux parties allaient se quitter à l’amiable, ce qui ne fut pas le cas…

Quand tu démissionnes, tu dois t’attendre à devoir payer des indemnités. Je n’ai donc pas été surpris (NDLR : il a dû régler trois mois d’indemnités au Sporting).

Est-ce que votre nom vous a pénalisé ?

Je ne voulais pas être  » le neveu de  » ou  » le fils de « . Quand je suis arrivé là, le 14 juillet 2012, j’avais à coeur de démontrer que je pouvais être un entraîneur capable d’aider une équipe de D1. Je me concentrais là-dessus et je demandais aux gens de se focaliser là-dessus. Je ne voulais pas qu’on parle de ma vie privée. J’ai eu des demandes pour faire une interview avec ma copine ou parler de ma vie privée et je les ai toutes refusées. Je tenais à garder ma tranquillité.

Est-ce que certaines sélections vous ont été dictées par la direction ?

Certaines choses ont été suggérées.

Comme laisser Sifakis quand Mandanda revient de la CAN ?

Non, là, c’est un choix délibéré. Pour les matches sous tension, j’avais besoin d’un gars calme, expérimenté et doté d’un leadership. Au départ, quand Mandanda part à la CAN, je comptais le remettre à son retour mais Sifakis a apporté beaucoup au niveau organisation défensive, communication et leadership. J’ai donc changé d’avis. Mandanda m’a reproché de lui avoir dit qu’il retrouverait sa place après la CAN. Mais c’est comme ça. Les choses changent et les situations évoluent.

Pouvez-vous comprendre, comme entraîneur, que des sélections peuvent dépendre des réalités financières d’un club ?

J’ai appris cela. D’un côté, il y a une politique de club. Et de l’autre, il y a un entraîneur qui travaille tous les jours avec des joueurs qu’il regarde droit dans les yeux. On travaille avec de l’humain ! On ne peut pas mentir ! Pour éviter de se trouver écartelé entre les deux, il faut que la philosophie d’un coach se rapproche le plus possible de celle du club.

Et votre philosophie se rapprochait-elle de celle de Charleroi ?

C’était trop tôt pour en parler. J’ai repris le club quinze jours avant la reprise. A partir de là, ce fut la course sans arrêt. On n’a pas eu le temps d’avoir une politique à long terme. Mais au final, on a réalisé de très belles choses.

Par Stéphane Vande Velde

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